Le gouvernement injecte 8 M€ supplémentaires dans les Moocs
Geneviève Fioraso a annoncé un plan de financement de 8 millions d’euros supplémentaires pour les Moocs en France.
Alors que demain, jeudi 16 janvier, la plate-forme de Mooc France Université Numérique devrait officiellement être lancé et proposer ses 8 premiers cours en ligne, Geneviève Fioraso, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a annoncé donner un coup de pouce supplémentaire à de vastes programmes de cours massivement en ligne dispensés par les universités et les grandes écoles en France.
Après avoir injecté 12 millions d’euros pour soutenir ce mouvement dans le cadre des Investissements d’avenir, la ministre a annoncé une rallonge de 8 millions d’euros supplémentaires : 3 millions d’euros pour financer la création de « fabriques de Moocs » dans les universités et campus. Ils serviront notamment à financer l’installation de studio de tournage. Pour cela, un appel à projets sera lancé par le ministère avant l’été, dans le cadre de « CréaMOOC ». Les 5 millions d’euros serviront à la création d’un fonds, a confirmé le ministère, « pour co-financer la production de MOOCs à destination de la formation professionnelle ». En clair, étendre ce concept de cours massif à la formation continue, plus professionnel.
Un accompagnement public supplémentaire qui devrait alors épauler le plate-forme FUN souhaitée par la Ministre, et annoncée début octobre et dont la vocation est de proposer un socle technique où chaque université et établissement pourra placer ses cours en ligne. Une plate-forme, mise en oeuvre par l’Inria qui lors de son lancement avait d’ailleurs créer une petite polémique chez les éditeurs privés, comme l’avait indiqué Guy Mamou-Mani, président de Syntec Numérique à la rédaction, regrettant le choix d’une plate-forme propriétaire et la démarche qu’il juge centralisée. Une démarche qui vise « à exclure pour les établissements l'accès à une offre concurrentielle », avait-il indiqué.
Les 8 premiers cours de cette plate-forme seront disponibles, gratuitement, ce jeudi. Et d’ici trois semaines, indique le ministère dans un communiqué, 18 autres auront débuté. Mais déjà, la plate-forme aurait conquis son auditoire. Quelque 88 000 personnes se sont enregistrés pour suivre les 25 Moocs qui seront proposés dans l’année, soit dans le détail 3 300 inscrits par Mooc, précise le ministère.
En 2014, la plate-forme FUN doit également accueillir une trentaine de nouveaux cours en ligne qui seront fournis par de nouvelles universités et grandes écoles qui rejoindront le projet. H.E.C., l’E.N.S. Cachan, l’E.N.S. Lyon, l’Ecole des Mines d’Alès, le groupe INSA, Grenoble I.N.P., l’université Joseph Fourier de Grenoble, l’université Toulouse 2 Le Mirail, l’université de Lorraine, l’université de Strasbourg, Paris 1 Panthéon Sorbonne, l’université Paris Sud, sont cités par le ministère dans un communiqué.
De quoi alors donner un début d’élan à ces programmes de cours en ligne, très en vogue aux Etats-Unis, avec des acteurs tels que Coursera, notamment, qui réunit quelque 14 universités, ou encore Udacity (Stanford) ou edX (Harvard). Selon le rapport, 20% des cours seront en ligne d’ici à 2017 en France. 80% des universités américaines ont mis en place des politiques de mise en ligne de leurs cours, contre 3% en France. Un retard à rattraper.