HP porte à 34000 son plan de licenciements et confirme la déprime de ses activités entreprises

Dans sa déclaration 10K, HP confirme 5000 licenciements additionnels. LeMagIT, en profite pour faire le point sur la division entreprise et pour revenir sur une discussion récente avec Bill Veghte, le patron de cette division.

La publication le 30 décembre 2013 par HP de sa déclaration 10K à la Security and Exchange Commission (l’équivalent US de l’autorité des marchés financiers française) permet d’en savoir un peu plus sur l’état de l’activité du géant. Une activité marquée par le recul de la plupart de ses divisions à commencer par la division PC et Imprimantes (-10%, à 32Md$), par la division entreprise (-5,6% à 28,1 Md$), par les services aux entreprises (-5,8% à 23,5MD$) et par la division logicielle (-3,6% à 3,9 Md$), mais qui a paradoxalement vu la performance financière de la firme s’améliorer avec un retour aux bénéfices (+5,1 Md$) après une perte massive de 12,6 Md$ en 2012.

Un plan de réduction d’emplois porté de 29 000 à 34 000

Sous la direction de Margaret (« Meg ») Whitman, HP a poursuivi sa purge avec près de 24 600 suppressions d’emplois sur l’année fiscale 2013 sur un plan initial de 29 000 suppressions planifiées (portant sur les années fiscales 2012 à 2014). Les annexes de la déclaration 10K d’HP permettent d’ailleurs de confirmer que ce plan de réduction d’effectifs s’est encore durci. « Du fait des pressions marché et business qui persistent, HP estime au 31 octobre, qu’il lui faudra éliminer 15% d’effectifs en plus que les 29 000 postes prévus à l’origine, soit un total approximatif de 34 000 emplois ». En conséquence la provision pour financer ces restructurations passe de 3,6 Md$ à 4,1 Md$. 3,5 Md$ seront utilisés pour financer les suppressions de postes elles-mêmes tandis que 0,6 Md$ seront affectés à la restructuration des bureaux et des datacenters.

La division entreprise malade de son activité Itanium

HP y confirme par exemple que son activité stockage est en recul du fait de la transition vers des solutions convergées qui se traduit par un déclin des ventes de ses produits de stockage traditionnels. Les revenus stockage sur 2013 ont ainsi reculé de 9% du fait du recul des activités de stockage sur bande et de l’extinction progressive de la famille EVA, un recul partiellement compensé par la progression des lignes 3PAR, StoreOnce, StoreVirtual et StoreAll.

HP confirme également que la performance de sa division serveurs critiques (BCS ou Business Critical Systems) a été affectée par le déclin de ses serveurs UNIX et par les inquiétudes sur le développement de nouveaux logiciels pour ses produits Itanium. « le chiffre d’affaires de la division BCS a reculé de 26%, une conséquence de la pression continue liée au déclin du marché Unix dans son ensemble et de la moindre demande pour nos serveurs Itanium » indique ainsi HP. La division BCS n’a réalisé que 1,19 Md$ de chiffre d’affaires sur l’année 2013, ce qui semble bien peu pour financer la R&D liée au développement des systèmes Itanium, pour financer leur fabrication, leur marketing et leur commercialisation. Certes BCS génère indirectement une partie du CA de la division Technology Services (8,89 Md$ en 2013) mais la division ne pourra durablement continuer à voir son CA reculer sans que cela n’ait de conséquence sur sa viabilité.

Lors de HP Discover à Barcelone, LeMagIT avait fait remarquer à Bill Veghte le vice-président de la division entreprise d’HP que le chiffre d’affaires de la division BCS n’était plus environ que le tiers de ce qu’il était en 2008, ce qui met en péril le devenir même de cette division. En réponse Bill Veghte avait tout d’abord indiqué que la trajectoire de chiffre d’affaires de BCS en 2013 est en ligne avec les prévisions internes de la firme. « En tant qu’HP nous avons un engagement de support vis-à-vis de nos clients » a ajouté Veghte, « la R&D que nous effectuons va dans ce sens et nous n’avons rien de plus à annoncer à ce sujet ». LeMagIT avait alors fait remarquer que ce n’était pas tant le support qui était en doute (on imagine qu’HP continuera de toute façon à fournir un support pour ses gammes Itanium pour les 10 ou 15 prochaines années) que la pérennité des lignes de produits. Après l’annonce de l’arrêt d’OpenVMS et du portage de NonStop sur x86, seul HP-UX reste lié aux plates-formes Itanium et n’a pas fait l’objet d’une annonce d’arrêt ou de portage. Remarque à laquelle Veghte avait répondu : « Je n’ai rien à annoncer de plus sur HP-UX aujourd’hui ».

Notons que la réduction du budget R&D d’HP en 2013 est officiellement liée en priorité à la « rationalisation » de la R&D de la division BCS…

HP Networking poursuit sa croissance

Notons qu’en 2013, toutes les activités d’HP ont légèrement reculé à l’exception de l’activité réseau qui a une fois de plus été l’un des rayons de soleil dans l’activité du constructeur. La division Procurve était déjà une habituée de la surperformance. HP Networking qui lui a succédé après l’acquisition de 3Com, reste plus que jamais l’une des stars de la firme et une épine tenace dans le pied de Cisco sur le marché des réseaux d’entreprise. Sa stratégie SDN ambitieuse et un portefeuille de commutateurs pour datacenter largement rénové pourraient d’ailleurs permettre à HP Networking de s’illustrer à nouveau en 2014.

 

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