Un élan numérique sur la Côte Basque autour de la technopole Izarbel
Réunies pour la 3ème édition des Rencontres d'Izarbel qui s’est tenue le 13 décembre dernier sur le site même de la technopole créée en 1995 par l'Agglomération Côte Basque Adour, les entreprises installées, les jeunes pousses de la pépinière et quelques invités institutionnels ou côté client ont profité de l’occasion pour échanger sur les bénéfices du développement d’un écosystème IT local ou encore sur les innovations récentes apportées par l’IT autour du cloud.
Réunies pour la 3ème édition des Rencontres d'Izarbel qui s’est tenue le 13 décembre dernier sur le site même de la technopole créée en 1995 par l'Agglomération Côte Basque Adour, les entreprises installées, les jeunes pousses de la pépinière et quelques invités institutionnels ou côté client ont profité de l’occasion pour échanger sur les bénéfices du développement d’un écosystème IT local ou encore sur les innovations récentes apportées par l’IT autour du cloud.
L’occasion pour les nouveaux entrepreneurs (Pixel-e, Association coworking Pays basque, Hodei, Pix First, EspacEchange, Sem Box, Aldera, Red Box communication, Regi Golf, Wikicampers, E-Green) de mieux se faire connaitre et de susciter partenariats, conseils voire financements des entreprises plus expérimentées présentes sur la technopole depuis de nombreuses années.
Invitée à venir présenter son activité en se projetant à l’échelle de la dynamique Izarbel, l’Adeiso – qui a pour mission le développement des activités électroniques et informatiques dans le Sud-Ouest – en a profité pour annoncer un changement de stratégie. Largement pilotée par le Conseil Régional, l’idée est désormais de rassembler l’ensemble des associations ou dispositifs d’aide à la création ou au développement de la filière numérique en Aquitaine. Nouvelle stratégie, nouveau rassemblement nouveau nom donc : le nouvel ensemble qui sera officialisé courant 2014 devrait être baptisé Digital Aquitaine. Sub-divisé en communautés d’intérêt, il devrait notamment simplifier l’accès et l’accompagnement dans le financement de projets.
Côté entreprises utilisatrices d’informatique, une table ronde a permis d’avoir un retour d’expérience de ceux qui devraient être les premiers clients des entreprises sises à Izarbel dans un contexte de nearshore. Et une tendance clé : aucun problème à travailler avec des prestataires locaux - dans un secteur dominé par les fournisseurs américains côté éditeur et avec une tendance au offshore côté services –, mais il faut que la création de valeur soit au rendez-vous. La clé du développement de l’écosystème local : valoriser la proximité sur la gestion de projets et l’approche métier sur l’apport pour les utilisateurs. Pour les DSI présents, les besoins sont nombreux dans une logique d’innovation.
Cyrille Chaplet, DSI du groupe Etchart, spécialiste du BTP implanté sur le grand sud-ouest, explique ainsi que « dans le BTP, nous constatons une rupture de notre activité par le numérique. Elle intervient notamment en amont des projets au niveau de la conception, de la production d’image, de la constitution de maquettes. Ces besoins impactent fortement l’IT et nous cherchons en permanence à investir dans des solutions privilégiant l’aspect métier ». Pour Marie Jo Burucoa, de Novaldi ,une SSII présente sur Izarbel, « l’expérience numérique devient en effet clé dans des secteurs fortement ancrés localement comme le tourisme ou l’immobilier. Les applications liées au web doivent permettre d’être visible au-delà de la zone habituelle de prospection ».
Pour Nathalie Lapios, du groupe de transport d’origine basque Olano, « nous avons une stratégie très claire concernant nos fournisseurs y compris dans l’IT. Il existe une volonté forte de notre direction de localiser les investissements avec des partenaires locaux. Dans cette optique, la création d’un ecosystème autour du numérique est donc clé pour notre développement ».
Localiser les prestations sur la base d’une approche alliant métier et proximité mais pas seulement
Le cloud est également au cœur des discussions entre les DSI et les entrepreneurs présents sur Izarbel. L’offre se développe, de nombreuses start-up de la pépinière locale reposent sur une infrastructure de cloud public. Tous ont le sentiment qu’il offre une possibilité de nouveau marché pour des acteurs locaux. DSI de l’assureur Filhet Allard, Christian Pinguet explique ainsi comment le cloud permet tout à la fois d’avoir une approche innovante en terme de technologie, mais également dans la relation avec les prestataires d’un côté et les utilisateurs de l’autre. Si le risque d’une dépossession de l’informatique par les métiers existe, il y voit au contraire une opportunité : « en termes d’innovation, nous avons basculé sur un cloud privé avec une approche qui finalement place la DSI en prestataire interne de services pour les métiers. Cela implique une compétence des solutions en renouvellement constant et également une grande agilité qu’autorise le cloud. »
Côté prestataire, Marie Jo Burucoa estime que le cloud est effectivement un vecteur clé d’opportunités : « la valeur ajoutée des web agencies et des sociétés de services, c’est de pouvoir gérer la complexité entre approche locale du business pour des organisations ancrées sur leur territoire, et vision globale, notamment au niveau du web. »
La capacité à s'organiser localement en filière est également souligné par Eric Pierre Sala, président de ADITU, un spécialiste de l'hébergement cloud à valeur ajoutée. Il estime qu'être capable de fournir des services très spécialisés sur le cloud est le seul moyen de se différencier d'acteurs comme Amazon. Une approche qui nécessitera sans doute de renforcer les domaines d'études de l'Estia vers des domaines nouveaux comme le Big Data, fit remarquer au cours des débats Yves Boutin Desvignes, créateur d'Iform. Enfin, pour Jean Pierre Melin, président du club des entreprises d'Izarbel et de Alaloop, l'enjeu futur est bien de répondre à la complexité des besoins actuels des DSI. "Aujourd'hui, les besoins des entreprises sont hybrides et elle veulent du Google sur des réseaux sécurisés ; ce qui laisse beaucoup de place aux sociétés innovantes qui savent détecter les bonnes niches", a-t-il ajouté en conclusion des débats à la table ronde.