Florian Bienvenu, Good : « la mobilité permet d’avoir une meilleure performance avec le client final
Vice-président Europe Centrale et du Sud de Good Technology, Florian Bienvenu, revient avec la rédaction sur les évolutions du marché de la mobilité d’entreprise en 2013 et sur les attentes des clients.
LeMagIT : Le marché de la gestion de la mobilité d’entreprise a sensiblement évolué au cours de l’année écoulée. Quel regard portez-vous sur ces transformations ?
Florian Bienvenu : Le monde de la mobilité évolue vite, aussi vite qu’évoluent les plateformes. Aujourd’hui, on compte deux plateformes majeures, Android et iOS, mais Windows 8 commence à émerger. Et personne ne sait dire s’il n’y aura pas une nouvelle plateforme dans 18 mois.
En outre, on a vu commencer un phénomène de concentration, avec par exemple le rachat de Zenprise par Citrix, ou encore celui de FiberLink par IBM. La consolidation arrive. Mais elle démontre surtout que la mobilité est aujourd’hui un vrai sujet pour les entreprises, au-delà d’une simple mode.
Dans 90 % des cas, nous parlons d’ailleurs directement à la direction générale. Dans un contexte de remplacement éventuelle de BlackBerry, elle se pose la question du renforcement de la sécurité autour des applications mobiles et s’interroge, surtout, sur la manière dont l’adoption d’une plate-forme de mobilité peut apporter de la valeur aux lignes métiers. La question est aujourd’hui, avec la mobilité, d’innover, de retenir les talents dans l’entreprise, et d’avoir une meilleure performance avec le client final.
LeMagIT : Vous évoquez BlackBerry, qui vient de traverser une année pour le moins troublée. Quelles postures vous semblent adopter les entreprises ?
Florian Bienvenu : Tout d’abord, il est triste, pour le marché dans son ensemble, de voir ce qui se passe pour cette entreprise. Mais les clients sont confrontés à une réalité : 70 % de leurs employés environ apportent leur propre terminal mobile parce qu’il répond à leurs besoins, d’abord privés, et qu’ils les utilisent à des fins professionnelles, quitte à contourner toutes les règles de sécurité - si tant est qu’il y en ait. Les entreprises sont donc confrontées à une forte population qui n’utilise pas de terminaux BlackBerry. Aujourd’hui, quel que soit le contexte BlackBerry, la volonté des utilisateurs est là. Et 40 % d’entre eux utilisent des applications privées à des fins professionnelles. Tout cela contribue à la progression de la diffusion d’Android et d’iOS dans les entreprises.
Beaucoup d’entre elles s’interrogent donc sur les moyens de migrer ou se penchent sur BES10. Mais globalement, ce même phénomène accélère les réflexions sur la mobilité en général et sur ses apports métiers.
LeMagIT : Comment appréhendez-vous 2014 ?
Florian Bienvenu : Les DSI vont d’abord chercher à régler la question de la sécurité des données d’entreprise sur des applications non contrôlées par l’IT, Dropbox ou autre. Sur les terminaux mobiles, il s’agit d’applications natives avec chiffrement minime. Et au-delà de l’émergence du BYOD, le marché est notamment porté par les réflexions sur la distribution d’applications métiers critiques sur tablettes. La mobilité d’entreprise est un marché en forte croissance. Il y a beaucoup de projets en cours, et certains déploiements ont déjà eu lieu, pour les entreprises avant-gardistes. Le marché de l’EMM est appelé à peser plusieurs milliards de dollars d’ici quelques années.
L’intérêt est d’autant plus prononcé qu’au-delà de la question de la sécurité, la mobilité ouvre de vraies pistes d’opportunités, permettant d’être plus réactif, plus innovant dans la vente, face au client. Pour les DSI, il y a là la possibilité de créer de la valeur pour les métiers, un point sur lequel ils sont précisément mis au défi. De fait, il y a eu par le passé d’énormes investissements dans la BI, l’ERP, le CRM. Pour que les objectifs de retour sur investissement soient atteint, ces projets ont besoin d’adoption. Et il y a des utilisateurs qui veulent accéder à ces applications sur des tablettes. C’est une piste d’augmentation de l’adoption et de création de valeur additionnelle pour l’entreprise.
Par exemple, une grande assurance a donné accès à son application de CRM à ses commerciaux avec nos outils. En six mois, l’adoption de l’application a progressé de 30 %. Et les commerciaux qui l’ont nouvellement adoptée ont réalisé une progression de 15 % de leurs ventes.
LeMagIT : A quels besoins devra répondre une solution d’EMM en 2014 ?
Florian Bienvenu : Les grandes entreprises ont des niveaux de maturité différents d’un pays à l’autre, d’une division à l’autre, etc. Les cas d’usage sont ainsi très variés. Une solution d’EMM doit être capable de répondre à toute cette variété de cas d’usage, tout en apportant une plate-forme de mobilité sécurisée, qui permettra de sécuriser les données non seulement dans les applications mobiles mais aussi dans leur transit entre terminal et système d’information. Surtout, elle doit supporter les workflows métiers afin de leur apporter une véritable valeur additionnelle. Et c’est ce que nous proposons. Enfin, la gestion des identités et des accès constitue un composant critique qui doit faire partie de la plateforme.