Qu’apportera 2014 en matière de mobilité d’entreprise ?
La mobilité d’entreprise a pris des formes et des apparences variées en 2013 et continuera d’évoluer en 2014.
L’année 2013 a été marquée par les difficultés de BlackBerry, par l’arrivée de nouveaux acteurs sur le marché de la gestion de la mobilité d’entreprise, comme Citrix, par un mouvement marqué de consolidation et par le renforcement de la concurrence sur un marché du partage et du stockage de fichiers en mode Cloud issu du grand public mais s’adressant de plus en plus aux entreprises.
2013 a également permis d’observer un changement du rôle de l’IT alors que la mobilité prolifère, la prise en compte plus marquée par Apple des besoins des entreprises, et une approche plus humble de la mobilité d’entreprise par Microsoft.
La mobilité d’entreprise en 2014
La demande en faveur de terminaux, d’applications et de logiciels grand public dans l’entreprise mobile a conduit l’IT à lentement lâcher prise sur le contrôle de ce que les employés peuvent utiliser. Et cela a conduit l’utilisateur final à disposer de plus de pouvoir que jamais.
Mais qu’en est-il de la sécurité du réseau ? Comment garantir la séparation des données personnelles et des données d’entreprise dans un environnement BYOD ? Comment l’entreprise prévoit-elle d’étendre l’usage d’applications sur des terminaux personnels ?
Plusieurs experts de la mobilité partagent ici leurs prévisions en matière de consumérisation et de mobilité d’entreprise pour 2014.
Maribel Lopez, consultante en mobilité d’entreprise chez Lopez Research, pense que « les entreprises vont véritablement commencer à réfléchir à en faire plus avec ces terminaux. Avant, il ne s’agissait que d’e-mail, d’agenda, et de deux ou trois autres applications. Désormais, elles expliquent avoir besoin de sortir des centaines de nouvelles applications au cours de l’année à venir. Et des centaines, ça fait beaucoup. La question est donc de savoir comment déterminer les priorités pour lancer de manière pertinente non pas cinq ou dix nouvelles applications, mais des dizaines, des centaines ». Pour elle, le backend mobile en mode service (MBaaS) est la prochaine nouveauté marquante : « MBaaS sera le BYOD de 2014. Pour appréhender de manière robuste la question des applications, il faut les intégrer à ses systèmes de backend. Le MBaaS n’est qu’une autre couche de plateforme. Cela n’a rien de sexy, mais c’est nécessaire. »
Aller plus loin dans la mobilité
Pour Eric Klein, analyste mobilité senior du groupe VDC Research, 2013 n’a pas été l’année de la mobilité : « nous n’avons pas vu d’adoption massive, notamment d’applications mobiles. Mais nous sortons d’une période économique difficile. Les budgets IT ont été bloqués pendant un temps et commencent enfin à rebondir. Quant à l’innovation dans les plateformes, il faut simplement faire plus léger et plus rapide. Je pense que le domaine des équipements durci va assurément progresser. »
Philip Redman, vice-président de Citrix en charge des solutions et de la stratégie mobiles, assure pour sa part que « l’entreprise recherche comment bénéficier davantage de la mobilité. Il fut un temps où la plupart des applications utilisées venaient de magasins applicatifs, sans être conçues pour les entreprises. Des choses telles que Evernote, GoodReader ou Dropbox n’étaient pas de niveau entreprise. Il s’agissait d’applications grand public dédiées au stockage, mais guère plus. L’expérience utilisateur compte beaucoup. L’application Mail d’iOS, par exemple, est formidable pour le grand public, mais elle n’a pas été conçue pour l’entreprise, et pourtant il faut s’en remettre à elle. Ce qui s’est passé, c’est que toutes ces entreprises ont observé une adoption grandissante d’applications et veulent désormais savoir comment en créer de classe entreprise. »
Adaptabilité et flexibilité
Kenji Obata, fondateur et Pdg de spoon.net, estime pour sa part, s’appuyant sur les commentaires de clients, que « la mobilité en est au stade auquel se trouvait la virtualisation il y a cinq ans. Je ne dirais pas que 2013 était l’année où les entreprises ont embrassé le BYOD mais plutôt que c’était celle où le BYOD est devenu inévitable. On peut affirmer sereinement que le consensus, entre DSI et fournisseurs, est que le BYOD et l’accès mobile au SI va à 100 % devenir réalité. La question est de savoir qui proposera la meilleure solution pour la virtualisation d’applications et la gestion de la sécurité ».
Analyste mobilité et associé du cabinet Palador, Benjamin Robins relève des conversations autour de « l’adaptabilité et de la flexibilité. Chaque jour, de plus en plus d’entreprises déploient des solutions d’administration de la mobilité. Et elles ne feront que se multiplier avec l’arrivée des vêtements connectés, de l’Internet des objets, des capteurs dans les terminaux… Adaptabilité et flexibilité vont prendre une place considérable. Les entreprises qui ne disposent pas de la technologie pour cela vont souffrir. Celles capables de s’adapter et qui peuvent accompagner l’explosion continue des technologies de mobilité vont réussir ».
Adapté de l’anglais par la rédaction