Microsoft modifie les termes de sa licence en volume
Mi-novembre, Microsoft a annoncé prendre des mesures visant à simplifier les accords de licences en volume.
Microsoft a annoncé un programme visant à offrir un unique Microsoft Products and Services Agreement (MPSA) afin de simplifier les accords de licences en volume. Que signifient ces changements pour la gestion des applicatifs ?
Redmond a présenté un nouvel accord pour ses applications on-premise, ses services en ligne ainsi que ses produits dits hybrides et entend également fournir une suite d’outils dédiée au licencing. Ces nouveaux outils Web permettront aux utilisateurs de réaliser leurs achats logiciels et de choisir leurs options de paiement, ajoute Microsoft. Ils permettront également de cartographier les achats et de lister les actifs sous licence et, au fil du temps, de collecter des informations en avance de phase pour anticiper et planifier les achats.
Dans un billet de blog, Richard Smith, directeur général de Microsoft World Wide Licensing & Pricing (WWLP) explique « qu’avec l’adoption rapide du cloud et d’une informatique hybride, associée à la prolifération des terminaux de plus en plus essentiels en matière de productivité, les clients détenteurs de licences en volume sont à la recherche de davantage de flexibilité en matière de licences pour répondre à un vaste pan de scenarii. Et d’une plus grande simplicité pour les aider à tout gérer. »
De son côté, Martin Thompson, analyste au cabinet The ITAM Review et fondateur de Campaign for Clear Licensing, soutient que toutes les annonces de Microsoft prônant la facilité et la flexibilité sont à considérer avec scepticisme, au regard des précédents termes. En soi, cela semble être de nouveaux acronymes à apprendre, Microsoft s’alignant sur les annonces de Ballmer en juillet. »
Thompson mène actuellement une campagne en faveur de l’industrie du logiciel afin d’améliorer les conditions d’utilisation des licences. Une campagne baptisée Campaign for Clear Licensing.
Il croit que la décision de Microsoft, qui vise à proposer de nouveaux systèmes et outils pour gérer les investissements chez l’éditeur, est une avancée dans la bonne direction. Il ajoute toutefois : « des outils, comme MAP (Microsoft Assessment and Planning toolkit), SCCM (System Center Configuration Manager) et Intune ont pour objectif de générer un grande quantité d’informations sur les configurations, mais assez peu de détails intelligents pour aider à la prise de décision en matière d’achats ».
Selon lui, pour rester pertinent et compétitif dans les environnements d’entreprise, « Microsoft doit réduire la complexité de son programme de licences et faciliter la gestion des clauses. Pour nombres d’entreprises, l’avantage de posséder une application Microsoft est contre-balancée par le calvaire d’avoir à la gérer. Elles montrent leur mécontentement et recherchent des alternatives plus faciles à administrer. »
La simplification devrait déboucher sur une réduction de la paperasse, commente de son côté Rory Canavan, consultant en gestion d’actifs logiciels : « la réduction des documents requis devrait accélérer le processus d’acquisition et de gestion des applications Microsoft. » La question pour les entreprises est désormais de savoir comment Microsoft entend gérer les changements de contrats. « Je soupçonne que cela va impliquer une refonte en profondeur des opérations de backoffice chez Microsoft. »
Matt Fisher, vice président du marketing chez Snow Software soutient quant à lui : « Microsoft doit être très prudent à ne pas introduire, de façon accidentelle, de la complexité au nom de la simplification. Même si Microsoft modifie la façon dont sont achetés ses produits, cela ne change pas nécessairement le legacy - et au lieu d’avoir à gérer 10 types de licences Microsoft, les entreprises pourraient avoir à en prendre en compte 11. Cela va être difficile à faire accepter, même si les intentions sont louables. »
Le véritable enjeu pour Microsoft est de modifier ses fonctions de backoffice afin d’accompagner ses clients dans la rationalisation leurs licences. Et ne pas les laisser avec un imbroglio de licences, provoqué par des différences liées à la date d’achat et à la nature de l’accord.
Traduit et adapté de l'anglais par la rédaction
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