Jean-Yves Le Drian abandonne officiellement Louvois
Comme prévu, lors de son déplacement en Isère, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a confirmé le remplacement de Louvois. Le développement du prochain système sera placé entre les mains de prestataires IT qui testeront un pilote pendant un an. Les premiers déploiements sont prévus courant 2015.
« Remplacer Louvois : le défi est colossal. Je prends la décision de le relever aujourd’hui ». C’est ainsi que Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, a officialisé l’abandon et le remplacement de Louvois, ce logiciel de gestion de la solde des militaires dont les nombreux dysfonctionnements ont empoissonné la vie des soldats mais également des ministres de la Défense.
« Si nous sommes en mesure d’apporter des améliorations au système Louvois, au prix d’une très forte mobilisation des équipes, ce système ne fonctionnera jamais correctement. Le logiciel connaît des dysfonctionnements majeurs et il continuera à en connaître. C’est un constat partagé par tous », a-t-il affirmé dans son discours lors d’un déplacement à Varces dans l’Isére, là où il y a un an il avait qualifié de « désastre » ce logiciel maudit.
Jean-Yves le Drian a affirmé qu’un logiciel remplaçant serait opérationnel courant 2015. A cette date, les migrations débuteront, à commencer par le SIRH d’une première armée (elle en compte 4). Toutefois Louvois ne sera pas immédiatement écarté. Le nouveau système fonctionnera « en double commande », « et ce, jusqu’à ce que le dispositif donne les preuves de sa stabilité et de sa fiabilité », a indiqué le ministre. En support, les équipes des centres d’urgence qui avaient été mobilisées fin 2012 pour corriger à la main les dysfonctionnements et aider les militaires et leurs familles, seront également maintenues en place. Quelque 160 000 militaires ont été « victimes » des bugs de Louvois.
Le recours à des prestataires IT
Mais « le temps de la ‘fabrication maison’ est terminé », a-t-il ajouté. Le ministre souhaite désormais structurer ce vaste projet et le doter d’un pilotage précis. L’absence de pilotage et de responsabilité en matière de gouvernance a souvent été citée comme une des raisons de l’échec de Louvois. Le ministre entend désormais faire appel à des grands professionnels, à la fois des experts du domaine mais aussi des animateurs d’outils éprouvés », qui se verront alors confier les développement du remplaçant de Louvois.
Pour mémoire, le calculateur de la solde de Louvois avait été développé par les équipes du ministère de la défense. Steria, mis en cause dans ce scandale, avait également rappelé son rôle, affirmant que la SSII était intervenue pour corriger les dysfonctionnements et ne portait pas la responsabilité des développements.
« Pour ne reproduire aucune des erreurs du passé », les candidats à cet appel d’offre devront alors présenter un prototype grandeur nature qui sera testé pendant un an. « A ces professionnels spécialisés, je vais donner un an ». « Ce délai est cependant essentiel pour concevoir, puis tester, vérifier, ajuster le prototype, et pour finir, faire le bon choix, celui du système qui répondra à nos attentes […] », a ajouté le ministre.
Mais surtout, ce vaste projet sera également mené comme les programmes d’armement du ministère et s’appuiera sur « des techniques parfaitement maîtrisées ». Le projet sera ainsi piloté par une équipe de programme intégrée, dirigée par un tandem : un directeur de programme associé à un officier de programme, expert fonctionnel, « dont le rôle sera de faire le lien avec les futurs utilisateurs . « C’est ce binôme, entouré d’une équipe d’experts dans les domaines techniques comme fonctionnels, qui animera le dialogue compétitif et fera naitre la solution technique avec le prestataire. »