Salaires : la spécialisation PHP fait la différence
L'écosystème PHP paye plus équitablement ses experts que ses développeurs débutants. C'est l'un des constats du baromètre 2014 de l'Afup (association française des utilisateurs PHP).
Bien payés ? Non, répond plus de la moitié des développeurs PHP débutants, selon l'enquête de salaires publiée par l'Afup (association française des utilisateurs PHP). Un classique du genre ! Rares sont les grilles de salaires – tous métiers confondus – qui satisfassent une majorité. Sauf que, dans le cas présent, au delà de cinq ans d'expérience, plus de deux sur trois s'estiment convenablement voire bien ou très bien payés.
Explication d'Olivier Mansour, président de l'Afup : « Longtemps considéré comme l'affaire d'autodidactes, avec un langage qui s'apprend sur le tard, pas en écoles ou en DUT-BTS et, pour les développeurs, une image de bricoleur, l'écosystème PHP a beaucoup changé depuis 5-6 ans. Partout s'est déployée une approche industrielle du métier. Les grilles de salaires n'ont pas suivi. Ceux qui s'en sortent le mieux sont les anciens qui se spécialisent ».
De fait, avec une médiane à 30 000 euros brut annuel (50% gagnent moins, 50% gagnent plus), les salaires des débutants (moins de deux ans d'expérience) dans cette filière du développement web, part variable incluse (53% touchent des primes), se situent au bas de l'échelle généralement constatée pour les développeurs tous environnements confondus. D'autant plus qu'une large majorité d'entre eux (près de deux sur trois) travaille en région parisienne, généralement mieux rétribuée qu'en régions. Un écart qu'avait repéré l'enquête du cabinet Urban Linker (compilation de données de 2009 à 2012) publiée en juin dernier en situant, par exemple, les salaires des développeurs Java ou .Net débutants autour de 35 k€.
Mais une telle comparaison n'était pas l'objectif de l'étude réalisée pour l'Afup par le cabinet de recrutement Agence-e. « Ciblée 100% PHP, pour fournir aux intéressés un référentiel précis, utile à leur orientation », justifie Olivier Mansour. Autre enseignement principal des 1 300 réponses reçues, l'importance prise par la spécialisation au fil du temps. Non seulement, l'expérience fait grimper le salaire de 5 000 euros tous les deux à trois ans (médiane à 35 000 euros pour les confirmés, 3 à 5 ans d'expérience, à 45 000 pour les séniors, plus de dix ans d'expérience). Mais l'écart s'accentue en fonction de la spécialisation.
Motivé par le défi technique
Faut-il se spécialiser ou rester polyvalent pour gagner plus ? « L'étude répond clairement avec des écarts de salaires de plus de 5%, en faveur notamment des utilisateurs de Symfony ou du Zend Framework et du CMS Drupal », observe Olivier Mansour. Pour les lead développeurs (fourchette de salaire médian s'étalant de 40,7 k€ à 47 €, selon l'ancienneté), la valorisation accordée par les employeurs à la spécialisation peut aller jusqu'à 20% de la rémunération annuelle. Pour les chefs de projet (de 39 à 42 k€ selon l'ancienneté, à partir de 3 ans d'expérience), en toute logique, la spécialisation joue moins.
La quasi-unanimité se fait néanmoins quant à ce qui fait courir les ressortissants de cet écosystème. Le challenge technique vient largement en tête des motivations évoquées, devant l'ambiance dans l'entreprise et la qualité de vie autour de l'emploi, loin devant le salaire (source première de motivation pour 7%). Et ce, à tous degrés d'avancement dans la carrière. L'atout majeur de PHP relevant à leurs yeux de la pérennisation de cet écosystème au travers de la diversité des outils, frameworks et documentations/contributions qui le constituent (pour la moitié des réponses), loin devant la facilité d'utilisation (25%).
Compte tenu de cet attrait « technique », selon le secteur d'activité dont relève l'employeur et selon la taille de l'entreprise, il semble que les start-up ne soient pas mal placées pour attirer les jeunes développeurs et confirmés, même si, tous secteurs et tous degrés d'expérience confondus, mis à part les freelances, ce sont les postes en entreprise de taille moyenne qui (globalement) paient le mieux.