HP et Numergy collaborent sur OpenStack
Dans le cadre du développement de son offre de cloud d'infrastructure OpenStack, Numergy a décidé de se rapprocher d'HP et de sa solution CloudOS.
Comme son concurrent CloudWatt, Numergy a fait le pari d’OpenStack pour le développement de son offre cloud. Et comme son concurrent, l’opérateur fait face à un difficile travail d’intégration et de sélection des différents composants d’OpenStack tant la technologie est encore jeune. Cloudwatt qui prévoyait à l’origine d’ouvrir des services de compute sur OpenStack en Mars ne dispose toujours d’aucun service commercial huit mois plus tard, tandis que Numergy vit pour l’instant largement de l’infrastructure virtualisée sous VMware, héritée de son actionnaire SFR. Une situtation qui illustre bien le difficile passage en production d'OpenStack alors que partout en Europe, les clouds à base de CloudStack -le parapluie de cloud de la fondation Apache - se multiplient.
L'infrastructure VMware actuelle de Numergy a été bâtie au-dessus de la technologie CloudSystem d’HP et c’est donc assez naturellement avec HP que Numergy a choisi d’avancer dans ses travaux d’industrialisation d’une offre de cloud à base d’OpenStack. Patrick Debus Pesquet, le directeur technique de Numergy, indique ainsi que le fournisseur cloud a échangé très tôt avec les équipes dirigeantes d’HP : « on a rapproché nos chemins d’architecture autour d’OpenStack ». Parallèlement, Numergy s’appuie aussi sur les compétences de son actionnaire Bull, qui dispose déjà d’une expérience sur OpenStack et a récemment adhéré à la fondation OpenStack. Dans les faits, les relations avec HP se sont concrétisées cet été à l’occasion de Discover, Numergy étant devenu le premier client européen à travailler sur Cloud OS, la solution OpenStack packagée d’HP. L'opérateur s'appuie ainsi sur le travail d'un industriel, un modèle finalement assez courant dans le monde des télécoms, même si les géants américains du cloud comme Google, Amazon ou Microsoft, ont plutôt choisi des modèles plus intégrés.
Comme le rappelle Xavier Poisson Gouyou Beauchamps, le vice-président Cloud Computing d’HP pour la zone EMEA, avec l’expérience du cloud public HP cloud, HP a développé une expertise s’appuyant sur un cloud fonctionnant en productione : « On s’est rendu compte que pour productiser OpenStack et le rendre déployable par des entreprises, il fallait ajouter des outils d’automatisation, de sécurité, et de gestion du cycle de vie . Le fruit de cette réflexion est HP CloudOS ». Cette expression d’OpenStack [HP évite l’appellation de distribution, N.D.L.R.], a pour objectif est de permettre des déploiements industrialisés du parapluie cloud au-dessus des éléments d’infrastructure HP. « Avec la 7.2 de CloudSystem, nous avions déjà annoncé l’intégration des plates-formes OpenStack KVM en cloud privé et en juin dernier à Discover, nous avions indiqué que Cloud OS serait disponible sur nos serveurs DL, SL et C7000 » (Cloud OS a aussi vocation à supporter les serveurs MoonShot, N.D.L.R.) » indique Xavier Poisson Gouyou Beauchamps. HP, rappelle-t-il, n’a pas vocation à produire un OS qui puisse se déployer sur n’importe quel type de matériel. L’objectif avec CloudOS est plutôt de disposer d’une instanciation d’OpenStack qui soit déployable sur les environnements HP en mode « cloud in a box »
C’est bien sûr une approche qui ne peut satisfaire pleinement Numergy, en quête d’un plus large support que celui des simples équipements HP. D’autant que comme le confirme Patrick Debus Pesquet, la future offre OpenStack as a service de Numergy, prévue en 2014 s’appuiera sur une bien plus grande variété de serveurs que l’offre VMware actuelle – et touts ne seront pas forcèment des serveurs HP. « En étudiant les grands déploiements mondiaux, on est arrivé à la conclusion qu’il nous fallait une offre de serveurs plus variée pour couvrir de façon adaptée les 4 ou 5 grands types de workload des clients ». Le fournisseur Cloud discute donc avec HP pour élargir le support matériel de CloudOS ou pour pouvoir modifier la solution de façon à disposer d’un support plus large, sans perdre le support du constructeur. De plus Numergy souhaite aussi pouvoir provisionner des serveurs en mode « bare-metal » depuis son implémentation OpenStack.
Un autre point intéressant à noter est que le cloud OpenStack de Numergy sera multi-hyperviseur. « Plusieurs mois de discussions avec nos clients confirment persistance du besoin d’utiliser VMware. Mais beaucoup de clients, pour certains types de workload, ont aussi envie d’aller vers autre chose et notamment KVM » explique ainsi Patrick Debus Pesquet. Le catalogue de service de Numergy permettra d’instancier une VM pilotée par KVM avec les mêmes services que dans le monde VMware, confirme le directeur technique de Numergy. Hyper-V devrait faire partie de la liste des hyperviseurs supportés.
Patrick Debus Pesquet a aussi confirmé l’intérêt de Numergy pour la virtualisation de réseau et les SDN. « Nous allons nous appuyer sur une nouvelle génération de backbone Ipv6 afin de supporter nos futurs services et pour nos datacenter nous nous intéressons de très près aux SDN » a-t-il ainsi expliqué au MagIT. « Ce que propose HP en matière de réseau est assez prometteur dans ce secteur, mais nous étudions aussi les offres d’autres acteurs comme Juniper, Cisco et Brocade. Le premier semestre 2014 apportera plus de clarté sur le paysage. Pour nous le SDN est la seule façon de virtualiser le réseau. On en a besoin ». En attendant toutefois que la couche réseau Neutron d’OpenStack se stabilise, Numergy débutera son offre OpenStack as a service en s’appuyant sur une technologie traditionnelle de VLAN pour segmenter son réseau.