Les premiers effets commerciaux de Prism se font sentir
Les craintes de conséquences néfastes du scandale Prism ne sont pas récentes. Mais les résultats trimestriels de Cisco en fournissent une illustration concrète.
Le scandale Prism pourrait coûter de 22 Md$ à 35 Md$ pour l’Information Technology & Innovation Foundation, voire jusqu’à 180 Md$ selon James Staten de Forrester, sur trois ans, à l’industrie IT américaine. Certains, comme Box, n’ont pas manqué de réagir rapidement en brandissant, comme d’autres, la promesse du chiffrement de bout en bout pour assurer leurs clients de l’imperméabilité de leurs services aux efforts de la NSA.
Mais au-delà des spéculations, Cisco vient, avec ses résultats trimestriels, de donner une illustration concrète du risque. Alors que des analystes anticipaient une croissance de 6 % de l’activité de l’équipementier sur les marchés émergents, celle-ci a reculé de 12 %. Ainsi, Cisco a vu ses ventes reculer de 18 % en Chine, en Inde et au Mexique, de 25 % au Brésil et de 30 % en Russie, deux pays qui ont vivement réagi aux révélations liées à Prism. Pour le directeur financier de l’équipementier, cela ne fait pas de doute : ces révélations ont suscité « un certain degré d’incertitude ou d’inquiétude » et ont contribué au recul des ventes. John Chambers, patron du groupe, s’attend à ce que d’autres entreprises américaines soient pareillement affectées. Prudent, le chef des ventes de Cisco a quant à lui tenu à rassurer en relativisant : pour lui, pas d’impact « matériel » du scandale Prism, mais de quoi « conduire les gens à faire une pause et à repenser leurs décisions ».
Cisco a annoncé un chiffre d’affaires de 12 Md$ pour son troisième trimestre, soit 1,8 % de mieux qu’un an plus tôt, pour un bénéfice net de 2,9 Md$, en progression de 11 %.