SAP D&T Partner Summit : SAP se bâti un vaste écosystème autour d’Hana
SAP a profité de sa conférence SAP Database & Technology Partner Summit pour rappeler le poids que jouait l'écosystème dans l'évolution de Hana.
La base In Memory Hana désormais positionnée comme cœur des applications SAP et plate-forme agnostique de déploiement des données et applications tant analytiques que transactionnelles SAP n’a désormais plus qu’un objectif : bâtir l’écosystème le plus large possible autour de sa technologie. C’est l’objectif du SAP Database & Technology Partner Summit qui réunit durant deux jours à Barcelone la fine fleur des partenaires SAP. Franck Cohen, président de SAP pour la zone Europe, expliquait il y a quelques jours que les annonces récentes des concurrents – principalement Oracle et IBM – en faveur du In Memory prouvait la validité de la piste suivie par l’éditeur allemand. Et d’ajouter que SAP « conserve deux ou trois ans d’avance ». Un propos validé à Barcelone par Gartner qui estime que si le In Memory a en fait une quinzaine d’année dans son concept et une cinquantaine d’acteurs dans le monde, le lancement d’Hana, aussi bien que le rachat de Sybase – présenté comme un éditeur historique du In Memory – plaçaient bien SAP en leader d’un segment particulièrement porteur. Donald Feinberg, spécialiste de l’Information Management chez Gartner, estime ainsi que « d’ici quinze à vingt ans la plupart des infrastructures logicielles seront basées sur des technologies In Memory ». Reste que si le dernier trimestre marque un décollage d’Hana – ainsi que du cloud computing – aux Etats-Unis, les choses sont plus lentes à se mettre en place en Europe et particulièrement en France.
Une tendance qui n’inquiète pas les grands partenaires de SAP comme Capgemini et HP qui parient sur Hana pour l’avenir. Ingo Breckmann, Product Manager monde pour Hana, estime ainsi que l’effort d’éducation autour de la plateforme entrepris depuis un an porte ses fruits, avec de plus en plus de consultants chez les partenaires impliqués dans la technologie et la mise en place de centres de compétences dédiés. Si SAP ne néglige pas les moyens d’animation traditionnels de son channel, l’essentiel de la stratégie de constitution du fameux écosystème, qui permettrait de faire d’Hana un quasi standard dans les entreprises de toutes tailles, passe par le web et la certification. A ce titre l’Hana Academy, lancée il y a quelques mois et qui propose des tutoriels vidéos gratuits en ligne, et Open SAP (plate-forme de cours certifiant en ligne, à l’accès également gratuit) sont les principaux leviers mis en avant par Ingo Breckmann.
La question du prix
Un mouvement inéluctable selon Donald Feinberg de Gartner, un gros effort évangélisateur chez SAP… qui pourraient ne pas être suffisant pour contrer le principal reproche fait à Hana en temps de crise : son prix. D’autant que Franck Cohen confirmait récemment qu’il n’était pas question pour l’éditeur de revoir pour l’instant le pricing d’un produit qui n’en est qu’à ses débuts ni même de pratiquer une politique de discount à la signature. Pour Donald Feinberg, le prix est cependant un faux problème. « Bien sûr le TCA (coût d’acquisition) est plus important que sur une solution traditionnelle, mais si on doit ne se concentrer que sur le prix, il convient surtout de regarder le TCO (coût d’exploitation) qui lui chute de manière importante sur 3 à 5 ans avec Hana versus les bases de données habituelles. L’infrastructure et la puissance informatique nécessaires, le dispositif de mise à jour, le nombre d’instances : tout conduit à faire chuter le niveau du TCO avec le In Memory. »
Pour Ingo Breckman, au-delà du discours sur le coût réel de la solution, son adoption passe par la capacité à séduire le plus grand nombre – à travers la construction d’un écosystème – mais également à apporter la preuve par l’exemple. « C’est l’intérêt du programme Start Up qui nous permet d’aider de jeunes entreprises à accéder à la puissance d’Hana sur des applications innovantes ». Autre espoir : l’adoption par les plus gros des partenaires et les premiers retours de projets ont un rôle vertueux. Ingo Breckmann estime que « l’on peut comprendre qu’une PME qui jouerait sa survie sur le déploiement d’Hana soit frileuse dans un premier temps. Mais une fois la preuve apportée sur des applications grands comptes ou sur des offres structurées par nos partenaires, les barrières vont peu à peu tomber ». Sur deux jours, SAP compte bien à travers de nombreuses sessions contribuer à une accélération de la montée en puissance de son offre sur le marché européen.