Forum Mobilité SAP : De l’évaluation des risques liés au BYOD à la valorisation de l’IT
Il y a quelques jours SAP réunissait à Paris près de 200 décideurs IT dans le cadre d’un Mobile Forum ayant pour objectif de faire le point sur les grandes tendances concernant les applications mobiles en entreprise à partir de cas concrets qui commencent à essaimer quelle que soit la taille des organisations.
Changement des relations avec les collaborateurs, stratégie de conquête de nouveaux clients, outil de gestion au quotidien : de nombreux témoins – DSI ou partenaires – sont revenus sur les cas d’usages, ce qui marche ou marche moins bien. En ouverture de la journée une analyste de chez Gartner a éclairé le paysage côté offres et usages avant que trois intervenants DSI ou spécialiste juridique ne viennent témoigner de la mise en œuvre de stratégies de mobilité.
Côté marché tout d’abord, Monica Basso – Vice-President Research – Gartner a ouvert la conférence en présentant son analyse du secteur et des choix d’investissements tels qu’ils se profilent dans les entreprises. Côté plate-forme, peu de place pour l’ambiguïté. Sans abuser de références à l’actualité Monica Basso est revenue sur la lutte pour s’imposer dans un secteur déjà bien mature mais qui demeure d’avenir avant d’affirmer que seuls 3 acteurs passeront le cap de la pérennité. Comprendre donc Apple et iOS, Google et Android et enfin – quoiqu’avec retard – Microsoft et son Windows dédié. La course à l’OS est donc en train de faire sa première victime d’envergure : Blackberry qui – sous la forme de constructeur ou de plate-forme – ne devrait pas faire long feu fasse à ses rivaux. Autre grande tendance côté technologie cette fois : si la mobilité doit encore se développer fortement dans les cadres désormais classiques des smartphones ou tablettes, son avenir – en tant qu’El Dorado indéfini – repose surtout sur l’émergence annoncée de l’Internet des objets (de 10 à 30 milliards d’objets intelligents d’ici 2018 selon Gartner). En interaction avec les individus, ces derniers devraient devenir les plus grands pourvoyeurs de datas et d’applications. Dernier levier clé, côté usage en entreprises, le BYOD – en dépit de certains éléments de résistance et sous réserve de bien estimer les risques au cas par cas – devrait s’imposer dans les organisations comme la norme.
Valorisation de l’IT à travers la mobilité et difficulté de mise en œuvre du BYOD
Autant de perspectives donc qui sont déjà à l’œuvre dans de grandes organisations avec des projets très diversifiés mais un point commun : la mobilité permet de remettre la DSI au cœur du jeu tant de l’innovation vis-à-vis des collaborateurs que de la valeur vis-à-vis du management. Nicolas Costemalle Directeur Informatique de SAP pour l'Europe qui, au sein même du groupe, a déployé une stratégie massive de Mobilité d’Entreprise avec une flotte de plus de 65 000 smartphones et tablettes, ne dit pas autre chose. Il estime que la mobilité a une vertu : « celle de donner de la valeur à l’IT ». Concernant le BYOD il se veut rassurant : « Certes la sécurité est un enjeu mais finalement il est assez facile à gérer d’un point de vue technologique sur la base d’un bon MDM (Mobile device management). Techniquement la notion de containerisation apporte vraiment une solution imparable en segmentant et surprotégeant un bloc d’applications professionnelles ». Le véritable obstacle à surmonter en revanche porte selon lui sur les aspects légaux « qui sont d’autant plus complexes à aborder que selon les pays les règles sont différentes ». Une vision du BYOD finalement plus complexe en pratique qu’en technique que confirme Florence Chafiol-Chaumont – Avocat Associé du cabinet August & Debouzy pour qui « avec le BYOD la difficulté c’est la perception de la propriété du device, l’employé risquant de moins respecter les consignes de sécurité dès lors qu’il se sent dans un environnement de confort privé où les éléments propres à la sécurité du SI d’une entreprise sont atténués. Aujourd’hui force est de constater que la prévention et la sensibilisation ne sont pas suffisantes en amont d’un projet de BYOD dans les organisations ».
Chez Areva on a donc décidé, comme l’explique Jean-Luc Delcuvellerie, Directeur à la DSI du groupe, « d’ouvrir la porte aux projets réalisés sur la base de besoins remontés des utilisateurs souvent en relation avec des usages personnels et en mobilité des technologies de l’information. Dans ce contexte le rôle de la DSI en matière de mobilité c’est autant d’accompagner et de donner de la cohérence que de favoriser l’expérimentation et de de se concentrer sur la valeur d’usage pour l’entreprise ».
Voir d’autres témoignages dans le cadre du site de la conférence :
http://event.clicideal.com/sap/france/mobility/forum/index.php