Seagate veut révolutionner le stockage avec Kinetic
Avec sa plate-forme ouverte Kinetic, Seagate propose de créer des systèmes de stockage objets massivement distribués s'appuyant sur des disques durs à interface Ethernet. Une révolution pour le monde du stockage.
Il y a trois jours, Seagate a officiellement dévoilé sa plate-forme Kinetic OpenStorage, un concept qui pourrait remiser le disque dur de papa au rayon des antiquités. L’idée générale de Seagate est de permettre la création de clusters massifs de disques durs équipés d’interface Ethernet, tout en supportant des protocoles objets et un mode de stockage interne de type Key Value Store. En clair, Seagate envisage la création de systèmes de stockage objet massivement distribués dans lesquels l’intelligence se situe non plus dans des serveurs mais directement dans les disques (il faut dire que la progression de la puissance des microcontrôleurs ARM et la baisse du prix de la mémoire permet désormais d'ajouter de l'intelligence à bon compte sur les disques eux-mêmes). Si la vision de Seagate se concrétise, on pourrait rapidement voir émerger des systèmes de stockage objets avec des racks de milliers de disques et sans CPU pour les piloter ; ce qui constituerait une évolution radicale par rapport aux modèles actuels de construction de systèmes de stockage.
D’une simplicité étonnante, le système proposé par Seagate fait l’impasse sur tous les concepts actuels utilisés pour la constitution de systèmes de stockage, à commencer par les protocoles type SCSI, les mécanismes de protection Raid, les filesystems posix - bref, l’empilement historique de couches logicielles et protocolaires qui compliquent aujourd’hui la réalisation de systèmes de stockage (et on ne parle bien sûr pas des OS de stockage eux-mêmes). Il s'agit d'un magnifique exercice de "delayering" comme le disent les américains, c'est-à-dire d'un exercice de suppression de couches intermédiaires devenues redondantes ou obsolètes (cf le graphique ci-dessous)
L’idée générale est que les applications parlent directement aux disques au travers d’une API compatible avec OpenStack Swift ou Riak CS (dans un premier temps). Ce sont ces couches de stockage objet qui gèrent la protection des objets par réplication (ou duplication), par des mécanismes d’erasure coding, etc…
Les disques eux-mêmes voient leur intelligence enrichie afin de faire remonter des informations plus précises sur leur santé, mais aussi afin de gérer les questions de sécurité et notamment qui peut accéder au disque).
LeMagIT a demandé à prendre contact avec Seagate pour obtenir plus de détails sur la plate-forme Keynetic et ses implications pour les architectures de stockage, mais aussi pour les architectures applicatives. Nous devrions donc revenir plus en détail sur la technologie une fois que nous aurons obtenu ces précisions.