Résultats : Microsoft tiré par son activité entreprises, plombé par Windows 8
Au cours du trimestre écoulé, les revenus de Microsoft ont progressé de 18%, tirés notamment par les revenus de l'activité entreprise et par le cloud. Les revenus Windows sont en recul de 4%.
Microsoft a présenté hier des résultats plutôt flatteurs avec un CA de 18,53 Md$ en hausse de 16% sur un an, une progression en partie liée à la prise en compte dans le CA 2013 de revenus différés sur les mises à jour Office et Windows 8 provenant de contrats signés en 2012. Sans cet impact, le CA aurait tout de même progressé de 7% . Le bénéfice s’établit à 5,24 Md$ en hausse de 17,4%.
Les divisions de l’éditeur ont connu des fortunes diverses. La division grand public et « devices » a vu son CA progresser d’un petit 4%, du fait notamment d’un recul des ventes OEM de Windows (-7%), largement attribuable à la chute du marché des PC, tandis que les revenus dérivés de Bing progressait de 47%. Le revenu Surface reste marginal avec environ 400 M$ sur le trimestre - un chiffre qui confirme le désamour pour les tablettes Surface face aux tablettes iOS et Android.
Les revenus entreprises ont quant à eux progressé de 10%, du fait notamment du succès de SQL Server, des produits de communication et de collaboration qui ont tous progressé de deux chiffres. Les revenus Cloud de l’éditeur provenant des entreprises auraient quant à eux bondi de 103%.
La nouvelle structure de reporting de l’éditeur rend largement illisible la performance des différentes lignes de produits et cela ne devrait pas s’arranger. Si l’activité "devices" monte en puissance par exemple et que les ventes de Surface Pro 2 décolle, elles seront comptabilisées dans le grand public alors qu’il ferait sens qu’elles soient prises en compte dans l’activité professionnelle. Il en va de même des ventes de périphériques Windows Phone aux entreprises. De même, toutes les ventes d’Office 365 sont, semble-t-il, prises en compte comme des ventes Cloud, alors que pour certaines entreprises, elles incluent aussi la licence traditionnelle pour Office sur le poste client (Office 365 Entreprise E3)…
L'activité serveur et entreprise, moteur de la croissance compense le flop de Windows 8
Heureusement, Microsoft continue pour l’instant à fournir dans sa présentation aux analystes des éléments de comparaison avec la précédente structure de reporting. On apprend ainsi que si la division Windows a vu son CA reculer de 4% sur un an et son résultat opérationnel chuter de 20%, la division Server and Tools (Windows Server, Exchange, SQL Server, SharePoint, Lync…) a vu son CA bondir de 11% et son profit opérationnel progresser de 17%.
L’ex-division Online (MSN, Bing…) voit ses revenus progresser de 25% (à 872 M$), mais affiche toujours des pertes abyssales (321M$). La division Business (progiciels Dynamics) progresse de son côté de 5% et son bénéfice opérationnel de 1%. Enfin la division Entertainment & Devices (Xbox, Surface, Windows Phone, claviers, souris…) voit son CA progresser de 6% (à 2 Md$) et son bénéfice d’exploitation s’effondrer, passant de 21 M$ à une perte de 15 M$.
La conclusion semble donc toujours la même : si l’activité grand public de Microsoft est largement malade, son activité entreprises continue de se porter comme un charme tirée notamment par le succès des offres autour de Windows Server et d’Hyper-V, des logiciels d’infrastructure et d’administration, des services cloud professionnels et des progiciels. Pour ce pan de l’activité de l’éditeur, les flops de Windows 8 et de Surface semblent bien distants. Il est vrai que, comme le rappelait cette semaine Michael Dell à Paris, pour la plupart des entreprises, l’actualité s’appelle Windows 7, un OS lancé en 2009, et non pas Windows 8, "une catastrophe industrielle" datant de 2011…