Trois opérateurs sommés de déconnecter leurs équipements chinois
Selon BFM TV, le gouvernement français a demandé à trois opérateurs des DOM-TOM de se débarrasser de leurs équipements réseau d’origine chinoise.
Supprimer les équipements Huawei et ZTE du coeur de leurs réseaux de téléphonie mobile. Selon BFM TV, c’est ce que le gouvernement vient de sommer trois opérateurs des DOM-TOM de faire : Orange, pour ses activités à la Réunion et à Mayotte, Outremer Telecom, et Pacific Mobile Telecom, présent à Tahiti sous la marque Vodafone depuis début 2012.
Comme le rappellent nos confrères, les équipements de coeur de réseau doivent être approuvés par l’Agence Nationale pour la Sécurité des Systèmes d’Information (Anssi), ce qui n’a pas été le cas des routeurs Huawei et ZTE. Leur exploitation s’avère donc illégale. S’interrogeant sur les raisons d’une telle situation, BFM TV explique, sur la foi d’une source anonyme, que les contrats conclus entre les opérateurs et les équipementiers misaient sur l’obtention d’agréments demandés, jusqu’ici en vain, par les seconds.
Raisons de sécurité ou protectionnisme économique ? La question reste soulevée et sans réponse officielle. Mais Lin Cheng, vice-président stratégie de ZTE, assurait, dans Les Echos, en avril dernier, que « les organismes d’Etat font pression sur les opérateurs télécoms pour qu’ils n’achètent pas nos produits », mais également que « nos contacts avec l’Anssi sont peu constructifs : l’hostilité envers nous est palpable ». Il dénonçait déjà une volonté de « protéger le marché français d’Alcatel-Lucent ».
Dans nos colonnes, François Quentin, de Huawei, relevait en début d’année que « toutes les parties prenantes françaises », Anssi incluses, avaient « regardé » ses équipements réseau, en vain, sans rien trouver de préjudiciable. Pour lui, la recommandation faite par le sénateur Jean-Marie Bockel d’interdire les routeurs de coeur de réseau chinois en France ne trouvait sa source que dans « des rumeurs qui tournent en boucle, reprises par les uns, enflées par les autres ». Il dénonçait alors « une opération strictement commerciale ».