Pacific : le Paas qui met en musique les changements de Progress
A l’occasion de sa conférence utilisateurs qui se tenait du 7 au 9 octobre à Boston, Progress Software a présenté sa plate-forme Pacific, traduisant concrètement les nouvelles orientations du groupe.
A l’occasion de sa conférence utilisateurs Progress Exchange, qui se tenait début octobre aux Etats-Unis, Progress Software a officiellement présenté à ses partenaires et à ses clients comment il compte traduire techniquement son virage stratégique. L'éditeur a ainsi levé le voile sur la plate-forme Pacific, et usur ne évolution d’OpenEdge, l’atelier de développement rapide historique de la société, qui se va évoluer pour prendre en compte le segment très tendance des applications mobiles.
Virage stratégique, car depuis 2 ans, Progress Software a décidé d’opérer un réajustement et de se recentrer sur ses activités coeur de métier. Essouflé après avoir mené une politique de diversification tous azimuts, via une série de rachats d’applications d’infrastructure, l'éditeur entend se concentrer sur ses marchés clés. «Nous ne nous dispersons plus», avait affirmé au MagIT Dan Veitkus, ledirecteur général EMEA de Progress Software, de passage à Paris en septembre 2012.
L’éditeur a ainsi allégé son portefeuille, via la revente d’actifs désormais non stratégiques : FuseSource a été revendu à Red Hat, tandis que Sonic, Savvion, Actional et DataXtend (respectivement ESB, BPM, gestion des architectures SOA et déploiement SOA dans le monde des telcos) ont été cédés à la branche investissements de l’éditeur texan Trilogy Enterprises. Plus récemment, Progress a aussi revendu Apama à Software AG. La stratégie RPM (Responsive Process Management (RPM) a visiblement fait long feu.
Une extension d'OpenEdge vers le cloud
Progress Exchange avait donc pour but de permettre de rassurer une base utilisateur secouée au cours des derniers mois et de fournir à ces utilisateurs une idée claire des évolutions à venir. Concrètement l'idée est de s’adosser sur l’offre historique OpenEdge, partie intégrante des systèmes legacy des grands comptes dans le monde et présent au catalogue de quelque 1 400 partenaires - les solutions Progress sont également installées chez 88% des entreprises du Fortune 100 - , tout en lui donnant un élan de modernité. L’offre continue logiquement de monter en gamme (3 releases en 2012). Mais se voit aussi ré-orientée.
C'est là que Pacific entre en scène. Cette plate-forme constitue «une extension d’OpenEdge», résume Jérôme Minardi, responsable EMEA des alliances de Progress Software. Pacific est en fait une pile de produits du groupe, bâti autour d’OpenEdge, auquel se greffent des briques existantes, comme Corticon (moteur de règles BRMS) et DataDirect (intégration de données hétérogènes). Mais pas uniquement, car avec les fonds récoltés avec la revente d’actifs, Progress a souhaité se relancer avec le rachat de Rollbase. Il s’agit «d’un outil qui permet d’accélérer le développement d’applications orientées données», résume Jérôme Minardi.
Avec ces quatre couches, Pacific est une plate-forme de type Paas, qui peut se déployer dans le cloud ou sur site, et propose aux entreprises de développer des applications rapidement en facilitant l’intégration et l’orchestration des données, piochées aussi bien dans les données de l’entreprise que dans les services cloud externes.
Logiquement, Pacific constitue un prolongement dans le cloud d’OpenEdge et de ses technologies historiques et vise tout d'abord la vaste base installée de Progress - qui peut ré-utiliser son existant -. Mais l’idée est également de viser de nouveaux clients : les éditeurs qui souhaitent faire basculer leurs solutions vers le SaaS, ou encore les entreprises attirées par les possibilités de développements rapides en mode cloud de la plate-forme, explique ainsi Jérôme Minardi. «Accélerer leur time-to-market».
Rollbase constitue en ce sens une des pierres angulaires de Pacific et plus globalement de l’offre de Progress. «Avec Rollbase, on se remet au gout du jour Saas», résume-t-il. L’ambition de la solution est de proposer, en mode Saas, des possibilités de création d’applications liées à des données, avec un minimum de code, via une interface visuelle et du drag-and-drop. «Les écrans sont construits automatiquement et la logique métier peut être gérée avec du Javascript», poursuit-il. L’outil propose également des templates pour accélérer les phases de démarrage des développements. «Dans un futur proche, on pourra y exécuter directement du code OpenEdge», précise-t-il. En proposant un accélérateur pour les développeurs et les entreprises, Rollbase pourrait aider à accélérer l’adoption d’OpenEdge dans le cloud.
Mais ce n’est pas tout. Progress a aussi présenté OpenEdge Mobility, dont l'objectif est d'étendre OpenEdge sur le terrain de la mobilité et du développement d’applications natives iOS et Android. Encore une fois, indique Jérôme Minardi, il s’agit de permettre aux entreprises disposant d’OpenEdge d’identifier des fonctions et de les rendre consommables pour les terminaux mobiles. «Mobiliser» certaines fonctions d’un ERP par exemple. Rollbase est compatible avec cette offre, ajoute-t-il.
Reste toutefois une question. Comment Pacific peut-il se différencier sur un marché du Paas qui compte notamment des pure-players, comme Cloudbees, dont la plate-forme comporte des outils de workflow et d’intégration de données et dont l’argumentaire est également de proposer une extension Cloud aux applications existantes - Java dans le cas de Cloudbees ?
Pour Jérôme Minardi, Pacific se différencie d’une plate-forme Paas traditionnelle, qui reprend les composants d’un environnement traditionnel de développement, mais dans le cloud. Progress se positionnerait davantage sur le segment du aPaas (pour application PaaS) et sur le développement rapide d’applications connectées à des données en proposant des possibilités d’abstraction de développement pour éviter les lignes de code. Il s’agit pour lui de «deux mondes séparés».