IBM : Le CA a continué de reculer au 3e trimestre
L'activité d'IBM continuer à se contracter, cette fois-ci du fait de problèmes dans les pays émergents et notamment en Chine. L'activité Systèmes est particulièrement touchée.
Rien ne va plus pour les activités matérielles d’IBM, dont le chiffre d’affaires a encore reculé de 19% au 3e trimestre 2013 pour s’établir à 3,24 Md$. Les serveurs x86 enregistrent ainsi leurs neuvième trimestre consécutif de recul, avec une baisse de 16% des ventes, tandis que les serveurs Unix plongent de 37%, soit le sixième trimestre consécutif de déprime. Le stockage ne va guère mieux avec un recul de 10% des ventes, soit le huitième trimestre consécutif de baisse. IBM indique que les ventes des systèmes Storwize ont continué de progresser tandis que le haut de gamme resté faible (ce qui implicitement veut dire que les ventes de DS8000 et de XIV n’ont sans doute pas atteint leurs objectifs). Dans ce noir paysage, Seuls les revenus du mainframe surnagent avec une croissance modeste de 6% soit le 4e trimestre de progression consécutive. IBM note que les livraisons en MIPS ont bondi de 56%, du fait notamment de la progression des « specialty engines » (ZiiP, ZaaP et autres IFL). En clair, la croissance dans les grands systèmes n’a sans doute été obtenue qu’au prix de rabais conséquents et du fait de la croissance de l’activité Linux sur Mainframe. Fort de ce constat, IBM devrait d'ailleurs pousser l’adoption de Linux sur ses machines Power afin de tenter d’endiguer le déclin de la demande en systèmes Power/AIX.
Le résultat est sans appel : la division Systems and Technology enregistre son plus mauvais troisième trimestre en six ans, une contre-performance liée largement au fort recul des dépenses des pays émergents. Mais elle n'est pas la seule à fonctionner au ralenti : les services en technologie, la principale activité de Big Blue ont eux aussi connu un trimestre décevant avec un recul de 4,3% de l’activité à 9,49 Md$ et ce malgré l’intégration de SoftLayer. Le consulting (Business Services) est étal avec une croissance de 0,4% (4,55 Md $ de CA), tandis que le logiciel fait à peine mieux avec une progression de 0,6%, à 5,79 Md$. Seules les activités de financement semblent épargnées avec un bond de 6,5% à 502 M$.
Malgré les performances décevantes de ses différentes division, IBM réussit à faire progresser son bénéfice net de 5,7% à 4,04 Md$, soit une marge nette de 17%. Ce résultat est notamment le fruit d’un contrôle des coûts strict qui s’est traduit par la relocalisation d’un nombre d’emplois important dans les pays à faibles coûts de main d’œuvre (ce qu’IBM appelle pudiquement du workforce rebalancing). Au cours du trimestre, par exemple, le nombre de salariés indiens d’IBM a dépassé celui des employés américains.
Dans la zone Amériques, la croissance a été nulle sur un an. Mais Big Blue note une amélioration séquentielle par rapport au second trimestre 2013, avec un petit mieux aux Etats-Unis et au Canada et un solide performance en Amérique latine. Dans la zone EMEA, le chiffre d’affaires a reculé de 2%. L’Europe de l’Ouest a été globalement stable, mais l’Europe de l’Est a connu une baisse à deux chiffres (particulièrement marquée en Russie). En Asie-Pacifique, le CA d’IBM a reculé de 4% malgré un sursaut de 5% au Japon. La Chine a été le point noir dans la zone officiellement du fait des réformes en cours dans l’administration chinoise qui aurait ralenti de façon significative les processus de décision. Dans l’empire du milieu, les ventes d’IBM sont en recul de 22%