Alcatel-Lucent taille dans ses effectifs
Le couperet attendu est tombé. Dans le cadre de son nouveau programme d’amaigrissement, «Shift», annoncé en juin dernier, l’équipementier va supprimer 10 000 postes.
C’est par un communiqué de presse qu’Alcatel-Lucent avait annoncé, fin juin, le lancement de son programme «Shift» sur trois ans. Un programme visant à «repositionner l’entreprise comme fournisseur spécialisé du domaine des réseaux IP et de l’accès à ultra-haut débit, les équipements et services à haute valeur qui se trouvent au coeur des réseaux à hautes performances de demain ». En particulier, Alcatel-Lucent anticipe de faire progresser la part de ses dépenses de R&D consacrée à la 4G LTE, aux liens DSL et à FTTx à 85 % du total, soit une progression de 8 % d’ici la fin 2015.
Un recentrage des activités qui doit notamment se traduire par «une réduction nette» des effectifs d’environ 10 000 emplois, dans le monde entier, d’ici la fin 2015. En Europe, ce sont plus de 4 000 postes qui doivent être supprimés. Et l’équipementier prévoit de diviser par deux le nombre de ses implantations dans le monde sur la période. En France, il indique envisager de supprimer environ 900 postes en 2014, «principalement dans les fonctions de support, d’administration et de ventes», tout en recrutant «200 ingénieurs et techniciens disposant de nouvelles compétences techniques ». En outre, d’ici à la fin 2015, 900 postes supplémentaires devraient être déplacés en interne ou transférés à des partenaires.
Sur le terrain, Alcatel-Lucent prévoit de concentrer ses activités dans l’Hexagone à Villarceaux, en banlieue parisienne, et à Lannion. Dans un communiqué, des élus locaux, dont le président de la communauté urbaine Nantes Métropole, ont vivement réagi à ces annonces. Ils «refusent l’application du plan Shift qui se traduirait par la fermeture programmée en 2015 du site Alcatel-Lucent d’Orvault ». Et de souligner qu’en décembre 2012, le Pdg du groupe s’était engagé «dans un courrier adressé aux élus locaux [...] sur la pérennité et le développement du site d’Orvault», engagement réitéré en janvier 2013, lors d’une rencontre avec ces élus, «à court et moyen terme ». Et d’assurer que depuis 2007, les salariés de ce site «ont été repositionnés» sur les «activités d’avenir» sur lesquelles Alcatel-Lucent entend précisément de recentrer son activité.
De son côté, le ministre du Redressement Productif, Arnaud Montebourg, a appelé Bouygues Telecom, Free, Orange et SFR à «la solidarité nationale», en préférant les produits d’Alcatel-Lucent à ceux d’équipementiers chinois. Et d’affirmer à nos confrères de Reuters avoir «reçu la réponse positive de SFR et d’Orange ».