UnivCloud : le Cloud privé interuniversitaire prêt pour les déploiements
Quelques 5 mois après avoir initié des tests auprès de deux établissements universitaires, le projet d’étude de Cloud interuniversitaire UnivCloud sort avec succès de sa phase expérimentale.
UnivCloud, le projet de Cloud Computing privé et communautaire à destination des établissements universitaires de la Région Ile-de-France, est officiellement sorti de ses phases de tests. Plaçant ainsi le cloud ainsi que ses caractéristiques de mutualisation d’infrastructure et d’applications, au coeur du monde de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche en France.
Piloté par l’Université Numérique Paris Ile-de-France (UNPIdF) et par Cofely Ineo (Groupe GDF SUEZ), le projet de cloud inter-universitaire UnivCloud fait parti des 5 projets retenus dans le cadre du programme «investissements d’avenir : développement de l’économie numérique» dédié au Cloud Computing. UnivCloud associe pour la première fois dans un projet de recherche collaboratif le monde universitaire à celui du monde industriel (Cofely Ineo) et des start-ups. Cedexis (Optimisation des performances, Load Balancing, ...), Up Generation (personnalisation des services client) et Activeeon (calcul distribué parallèle et Cloud en mode Open Source) ont notamment participé aux phases d’expérimentation. Quelque 14 universités membres de l'UNPIdF ont également participé aux phases d’étude et à l’analyse des besoins.
Les travaux, démarrés en novembre 2011, ont permis de créer un pilote ainsi qu’un prototype d’infrastructure et de services, dont les phases de test ont débuté il y 5 mois. Une plate-forme de test opérationnelle, et dotée de toutes les fonctions prévues, mais à l’échelle réduite, a été déployée auprès de deux établissements, Paris Descartes et Evry Val d'Essonne. «La plate-forme dispose aujourd'hui de toutes les fonctionnalités d'un cloud communautaire et est parfaitement opérationnelle», ont rappelé Philippe Boutry, Président de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, établissement porteur du projet Université Numérique Paris Ile-de-France (UNPIdF), et Guy Lacroix, Président-Directeur Général de Cofely Ineo, marquant ainsi officiellement la fin des phases expérimentales. Début 2014, débuteront ainsi les déploiements opérationnels. A terme, ce cloud inter-universitaire vise potentiellement 600 000 utilisateurs, des enseignants et chercheurs (27 000) aux étudiants (500 000), en passant par le personnel administratif et les équipes de la DSI (23 000). 37 établissements sont concernés.
60 salles informatiques et 3000 serveurs physiques mutualisés
Ce Cloud communautaire, dont l’intégration applicative est assurée par Cofely Ineo, a pour vocation de proposer une infrastructure IT mutualisée et de mettre à disposition un catalogue de services personnalisés et d’applications à l’ensemble des établissements.
Infrastructure, ressources informatiques et services seront ainsi facturés à la consommation, comme le prévoit le traditionnel modèle «à l’usage» du Cloud. UnivCloud devrait ainsi mutualiser plus de 60 salles machines et plus de 3 000 serveurs physiques, comme l’indique un descriptif du projet (PDF) publié en mai 2013. Parmi les objectifs visés, outre la réduction des coûts évidente, le consortium en charge du projet prévoit notamment «une amélioration des services numériques», une «réduction de l’empreinte carbone» et «une amélioration de la qualité de services aux usagers»
Dans le détail, UnivCloud proposera les trois couches du Cloud, Iaas, Paas et Saas qui répondront ainsi aux besoins de l’ensemble du public visé. Ainsi côté Iaas, «l’infrastructure permet l’installation de tout type de logiciel métier et le déplacement de tout type de serveur dans le cloud afin de réduire les coûts», indique un document publié sur SlideShare. Ce cloud Iaas permettra notamment d’installer «le système de gestion financière et comptable des universités (SIFAC), fonctionnant sur une souche SAP ». Selon le schéma architectural de l’expérimentation, l’infrastructure repose sur des services VMware et OpenStack, le tout connecté à au réseau RENATER, qui assurera notamment des services de fédération d’identités. Cisco et EMC y ont également apporté leurs technologies.
La couche Paas permettra par exemple aux utilisateurs de «pousser leurs applications dans le Cloud» ou «de développer de nouvelles applicatiosn avec les outils des fournisseurs». «Dans cette partie sont envisagées plusieurs applications, de la messagerie à la Web conférence», indique le consortium dans sa présentation du projet.
Quelles applications seront accessibles via UnivCloud ? Selon le site du projet, les enseignants-chercheurs ainsi que les étudiants auront accès à une plate-forme d’enseignement, à des espaces individuels ou collaboratifs, à des outils de visioconférences et à des classes virtuelles en présentiel, à des fonctions de messagerie instantanée et un accès à des bases documentaires. Des applicatifs liés à la gestion des salles ainsi qu’à la sauvegarde des données, notamment contenues dans les portables, seront également mis à disposition.
Pour le personnel administratif, les ERP seront également portés sur l’infrastructure de Cloud. Des outils liés à l’archivage légal ainsi qu’un coffre-fort individualisé seront également déployés. Des fonctions de facturation à l’usage, de pilotage et l’allocation de ressources sont aussi déployées notamment pour la DSI.
Enfin, UnivCloud proposera également des services publics, comme la mise en ligne de résultats de recherche ou encore des cours en ligne.