Le Mainframe reste incontournable chez les grands comptes
La 8e étude réalisée par BMC auprès des utilisateurs de mainframes confirme l'implantation de ces plates-formes dans les entreprises, 93% des responsables interrogés jugeant ces systèmes importants pour leur stratégie IT.
L’adoption de la virtualisation, la montée en puissance du cloud computing, le Big Data et l’Internet des objets ont beau être des thèmes à la mode dans les entreprises, ils ne semblent guère avoir d’impact sur l’usage des grands systèmes.
La 8e étude mondiale menée par BMC Software (l'un des grands éditeurs du secteur avec CA, Compuware, Microfocus, SAS ou Syncsort) auprès des utilisateurs de Mainframes, montre que 93 % des responsables informatiques de ces sociétés voient le Mainframe comme un composant important pour leur stratégie informatique future (62 % des répondants travaillent dans des sociétés réalisant plus d’un milliard de dollars de revenus).
Populaires dans les années 70 et 80, les Mainframes avaient entraîné IBM dans leur chute dans le courant des années 90 et plusieurs analystes avaient prédit la fin de ces machines, les assimilant à des dinosaures. Ils pointaient notamment du doigt, leur coût, leur faible agibilité ainsi que la raréfaction des compétences Mainframes pour appuyer leurs prédictions. IBM a toutefois réagi et a surtout bénéficié de l’incroyable inertie des entreprises en matière d’applications. Dans les grands comptes, l’âge moyen des applications approche désormais la barre des 20 ans, expliquait récemment Mark Hurd, le président d’Oracle, à OpenWorld 2013. Et nombre de ces applications ont d’abord été conçues sur de grands systèmes ou sur des mini-ordinateurs (au passage, elles ont été élaborées à une époque ou l’Internet était embryonnaire, où les mobiles n’existaient pas et où l’interface graphique était considérée comme une console de jeu). Averses au risque et surtout soucieuse de préserver des applications patrimoniales dans lesquelles elles ont beaucoup investi, nombre d’entreprises continuent de les faire évoluer sur la plate-forme qui les a vus naître : les Mainframes.
50% des répondants voient un rôle croissant pour leurs mainframes
Pour les entreprises qui sont équipées de ces systèmes, le Mainframe est souvent considéré comme un élément critique de l’infrastructure SI. Certaines entreprises estiment même que son rôle va être de plus en plus important alors qu’il faut délivrer des services en continu et de façon prévisible à un nombre croissant d’utilisateurs.
93 % des répondants indiquent ainsi que les grands systèmes sont une solution robuste et un élément important de leur stratégie IT. Sur ce total, 50 % indiquent que l’usage du Mainframe va se développer (ils étaient 56 % l’an passé) et que cette plate-forme va accueillir de nouvelles applications. 43 % considèrent que le Mainframe est une plate-forme viable à long terme mais qui est désormais considérée comme une plate-forme du passé (« legacy »).
Sur l’ensemble des personnes interrogées, 72% expliquent que leur investissement continu dans le Mainframe se justifie par la haute disponibilité de la plate-forme tandis que 70 % mettent en avant les avantages en matière de sécurité. 64 % citent ses capacités de consolidation tandis que 60 % louent ses capacités transactionnelles
Sans que cela ne soit vraiment une surprise, aucun des très grands comptes interrogés n’entend éliminer le Mainframe de son paysage informatique, même si 6 % des clients PME utilisateurs de Mainframes ont un plan en cours pour se débarrasser de leur System z.
Voilà pour les bonnes nouvelles en ce qui concerne IBM. La mauvaise nouvelle est que la réduction des coûts reste une préoccupation pour 85 % des utilisateurs de ces gros systèmes. De même, 50 % citent le besoin de moderniser leurs applications. Ces tendances sont récurrentes dans le monde du Mainframe et elles ont largement contribué à la stagnation des revenus dégagés par Big Blue sur la plate-forme au cours des dernières années. Selon des estimations du MagIT, basées sur une combinaison des données d’IDC et des données communiquées par IBM, le revenu dérivé par Big Blue des ventes de Mainframes oscillerait entre 4,1 et 4,5 Md$ depuis 2010, soit en deçà des 5 Md$ enregistrés en 2008, mais au-dessus des 3,5 Md$ récoltés en 2009 en plein cœur de la crise.
Notons enfin que les entreprises utilisatrices de grands systèmes IBM ne semblent pas trop préoccupées par une éventuelle pénurie de compétences. 52 % d’entre elles ont des programmes de formation internes en place, tandis que 39 % indiquent trouver des candidats qualifiés en externe. 36 % misent sur l’externalisation, tandis que 29 % recourent à plus d’automatisation. 26 % indiquent toutefois migrer des applications vers d’autres plates-formes du fait de problèmes de main-d’œuvre.
Notons pour conclure que 46 % des dépenses Mainframes des utilisateurs interrogés portent sur le logiciel.