Le Cloud Open Source va éclipser AWS, selon Rackspace
Nos confrères de SearchCloudComputing se sont entretenus avec Jim Curry, senior vice président chez Rackspace sur la polémique qui fait rage au sein de la communauté et sur les travaux en cours de la société.
OpenStack est arrivé au bon moment il y a trois ans : l’Open Source tendait à se généraliser et le cloud commençait enfin à décoller. Selon Rackspace, membre clé de la communauté OpenStack, la majorité des cloud reposeront sur l’infrastructure Open Source d’ici trois à cinq ans. Ce que les supporters d’Amazon Web Services, contestent alors que la tension entre les deux acteurs s’intensifie de jour en jour.
Jim Curry, senior vice président et general manager des activités cloud privé de Rackspace a décrypté avec nos confrères de SearchCloudComputing, l’ambitieux plan d’OpenStack pour prendre d’assaut le marché du cloud, la stratégie de Rackspace et le lancement du nouveau stack.
Un débat a récemment créé la polémique dans la communauté Openstack, autour de la compatibilité des API OpenStack et Amazon. Quel commentaire pouvez-vous ajouter ?
Jim Curry : D’abord, cela repose une fausse idée. Les gens imaginent que le simple fait d’intégrer l’API d’Amazon est du recours d’une personne. Mais personne ne contrôle cela.
Si une personne souhaite voir apparaître la compatibilité avec l’API Amazon, tout ce qu’il a à faire est d’écrire le code et de le soumettre. Et c’est en fait ce qui s’est passé. En fait, le projet OpenStack intègre une API d’Amazon plutôt solide. Chez Rackspace, nous l’associons à une offre de support pour nos clients. Ainsi si quelqu’un, comme Randy Bias et son équipe, veut une API Amazon, la réponse est la suivante : allouez y un développeur, écrivez le code et soumettez le au projet pour l’intégration. Je ne pense qu’il y ait débat autour de ce sujet. Un débat sous-entend qu’une personne soit opposée et tente de bloquer la situation ; ici personne n’essaie de bloquer l’idée.
Je pense surtout que le débat porte sur le devenir d’OpenStack. Et je crois que le débat qui consiste à dire qu’OpenStack devrait remettre sa roadmap et son avenir entre les mains d’Amazon n’est pas le bon. Sans parler des préoccupations business de l’histoire. Lorsque nous avons débuté ce projet, nous voulions répondre à un besoin. Nous n’étions pas là pour imiter la stratégie d’une autre entreprise. Amazon fait du bon travail ; ils sont parvenus à développer une technologie et un modèle économique incroyables. Nous nous sommes lancés parce que nous voulions construire quelque chose de mieux ; quelque chose qui allait changer la notion de disponibilité dans l’informatique. Et c’est exactement ce que nous continuons de faire. Je pense que si nous avions juste essayé de devenir un clone d’Amazon dans le but de s’aligner sur les modèles économiques des entreprises, cela aurait été une erreur.
Sur quoi travaillez-vous actuellement à Rackspace ?
J.C : Le Cloud a atteint un niveau d’adoption mainstream, tout comme l’Open Source. Nous avons assisté à l’évolution, des early-adopters aux entreprises plus traditionnelles. Nous ne travaillons pas uniquement avec des personnes en avance d’un point de vue technologique, mais également avec des entreprises très mûres qui ont décidé d’adopter une nouvelle architecture de cloud, tant public que privé.
Nous avons aussi commencé à travailler sur la refonte de l’architecture cloud - au delà des frontières du cloud public et privé - , mais également sur le concept de comment utiliser un cloud "bare metal". Nous réfléchissons également au concept de clouds spécialisés et comment cela pourrait jouer un rôle - qu’ils soient spécialisés par workload, par exemple.
Le Cloud commence à muter pour aller au delà de ce qu’a lancé Amazon et franchement, ce que nous proposons est quelque peu différent. Nous travaillons activement avec nos clients autour de cette problématique.. Je crois que nous commençons à voir apparaître une forme d’architecture qui sera unique.
Avez-vous des exemples ?
J.C : Il y a 3 ans, nous nous pressions tous à migrer les entreprises vers le cloud - tous vers le multi-tenant. Mais nous trouvons que certaines choses tournent finalement mieux sur du bare-metal. Faire tourner quelque chose sur du bare-metal et être capable de le relier au cloud.
Par exemple, nous avons racheté une entreprise baptisée Object Rocket, qui propose un service Mongo. Ils ont optimisé l’ensemble de leur stack pour Mongo. C’est très performant et vous permet d’avoir une expérience très proche du Cloud. Etre capable d’avoir un cloud Mongo et d’être capable de les relier à leur front-end dans un cloud public constitue une proposition séduisante. Il s’agit d’une architecture différente. Pouvoir le connecter avec un cloud privé ou bare metal peut également être intéressant. Au fur et à mesure que l’on développe des architectures, nous avons arrêtés d’être focalisé sur le cloud public et nous sommes davantage concentrés sur comment optimiser toutes les parties d’une architecture - cloud public multi-tenant, cloud privé, bare metal - puis sur le développement de cloud spécifiques pour résoudre un problème d’architecture unique chez le client.
Quelle technologie cloud emmenera le marché ces prochaines années ?
J.C : Les progrès réalisés par l’Open Source ces trois dernières années sont incroyables. Lorsque vous regardez ce qui est développé aujourd’hui et comment sont construits les environnements, les systèmes traditionnels ne sont plus utilisés, comme les bases de données par exemple...ils sont développés sur la base de composants Open Source. Même si cela est différent, cela se rapproche du concept du cloud.
Traduit et adapté de l’anglais par la rédaction