Paas : Cloudbees avance ses pions en France
Sacha Labourey, fondateur et CEO, et Michel Goossens, vice président Sales Worldwide, de Cloudbees sont venus nous livrer une cartographie de leur offre de Paas très intégré en France.
Trois acquisitions depuis sa création en 2010, ouverture de bureaux à Bruxelles et à Richmond aux Etats-Unis, après ceux de Boston et San Francisco, progression de 42% des effectifs, Cloudbees, ce pure-player du Paas Java, né des mains expertes de Sacha Labourey (ex dirigeant de JBoss, revendu à Red Hat) a connu une croissance affirmée en quelques années. Affirmée alors que le secteur du Paas reste encore le parent pauvre du Cloud, en mal de progression aux côtés du Saas et de l'Iaas, les deux couches qui ont aujourd’hui le plus séduit les entreprises dans le monde. Sur ce créneau, Cloudbees, avec son service d’atelier de génie logiciel Java dans le cloud, compte bien profiter de la croissance du secteur attendue à 41% en 2016 (source 451 Research). La plus forte du Cloud.
Et dans cette équation, la France jouera un rôle de premier ordre, ont indiqué Sacha Labourey, fondateur et CEO, et Michel Goossens, vice président Sales Worldwide, lors d’un entretien avec la rédaction. Un pays où la communauté Java est particulièrement active et où Cloudbees a vu rapidement naître un intérêt pour son service. Ainsi, l’Hexagone compte pour un tiers du chiffre réalisé en Europe, qui elle-même représente un tiers des activités de la société dans le monde, expliquent-ils.
La société a construit son service de Paas par le biais de rachats ainsi que sur son expertise dans le monde Java. Le rachat de l’InfraDNA lui a permis de rapatrier une brique relative à Jenkins, un projet Open Source d’intégration continue - et avec, le créateur du projet Kohsuke Kawaguchi. Stax Networks pour le run - une grosse partie du socle technologique de Cloudbees - ; et enfin plus récemment FoxWeave, une société spécialisée dans l’intégration et la synchronisation de données. «Contrairement à Heroku (un des pure-players du Paas racheté par Salesforce, NDLR), notre plate-forme permet de tout faire, du développement jusqu'au déploiement, et mettre en place un projet à un coût marginal très faible», commente Sacha Labourey. En gros, Cloudbees couvre le cycle complet du développement Java.
C’est justement cette approche qui, selon lui, a séduit le marché français. Si évidemment, les développeurs Java sont logiquement attirés par le service de Paas en self-service (en mode direct, donc) de Cloudbees - «de la start-up avec un ou deux développeurs, jusqu'à des sociétés d'une plus grande taille », résume Michel Goossens, ce sont avant tout les SSII et le partenaires qui ont permis à la société d’aller chercher les grands comptes. « Des SSII ont très vite adopté le service et l'ont positionné sur les projets. En France, on est rapidement monté sur de grands clients grâce à eux. Ces partenaires sont plus près des clients», poursuit-il. Permettant ainsi de gagner des clients dans le secteur bancaire, industriel, auprès des utilités, dans la distribution et dans certains ministères. Aujourd’hui, Cloudbees compte une dizaine de partenaires de services en France, « ayant une taille pour travailler avec de grandes entreprises mais capables de bouger très rapidement», commente encore Sacha Labourey. Sfeir, Octo Technology ou encore Xebia sont notamment cités pour la France.
Selon lui, la plate-forme Paas de Cloudbees permet à ces partenaires d’accélérer la mise en place de leurs projets auprès des entreprises. Elle permet également, grâce à Java et à son utilisation par les entreprises, de capitaliser sur leurs capacités et ressources - notamment en matière de compétences de développeurs - pour développer rapidement des projets et de connecter les données de l’entreprise au datacenter. Comme par exemple dans le cadre d’une application mobile.
Si en France, OVH s’est depuis le départ positionné sur Cloudbees, la société voit les choses encore plus loin. "Aujourd'hui ce qui nous intéresse est d'avoir une masse critique sur du déploiement et de parler à des grands opérateurs. Des discussions sont encore en cours. On se rend compte que certaines entreprises sont ouvertes au cloud public et à AWS et ils viennent nous voir. D'autres craignent encore AWS, mais ont des relations privilégiées avec des opérateurs nationaux. Ces opérateurs ont accès au marché local, mais n'ont pas l'expertise ou les moyens de fournir un Paas crédible». D'où des opportunités de partenariats pour Cloudbees. Des travaux sont également en cours avec eNovance, très actif sur OpenStack et AWS, confirme enfin Sacha Labourey.