Steria poursuit son chemin dans le cloud
Un an après le lancement de son offre IaaS "Infrastructure on Command", la SSII française fait un bilan plutôt positif tout en notant que l'adoption du cloud ne s'est pas effectuée au rythme espéré. Steria entend toutefois poursuivre ses efforts, en déployant notamment des offres PaaS, mais aussi en diversifiant son portefeuille technologique, notamment autour des solutions Microsoft.
En avril 2010, Steria a officiellement fait ses premiers pas dans le cloud en dévoilant son offre d’Infrastructure as a Service, baptisée "Infrastructure On Command". Basée sur une infrastructure de serveurs Cisco UCS, virtualisée par VMware vSphere et automatisée par un framework maison combinant BMC BladeLogic (provisionning de services) et HP Service Manager (Service Management), l’offre Infrastructure on Command a été conçue pour permettre à Steria de proposer à ses clients une nouvelle étape dans l’industrialisation de leurs SI.
Lors du lancement, François Enaud, le gérant exécutif de Steria, était resté prudent. Pour lui, Infrastructure on Command devrait permettre de répondre aussi bien à des besoins ponctuels d’environnements de test et de développement qu’à la mise en production d’environnements clients. Près d’un an plus tard, Eric Fradet, le Directeur de l’industrialisation chez Steria France, fait un bilan positif tout en admettant que l’adoption n’a pas été aussi rapide qu’espéré . « Par rapport à l’an passé, nous avons finalisé l’offre technique en prenant en compte les remarques des premiers utilisateurs. Désormais, nous la proposons en offre d’appoint ou de transformation. Nous avons des clients en production sur des éléments très standardisés comme leur serveurs web et leurs serveurs applicatifs ». Reste que la plupart des clients qui utilisent ou testent l’offre la mettent en œuvre pour des environnements de test ou de développement ou pour des travaux de prototypage
Une demande qui s’accélère et qui devrait décoller en 2012
« Nous avons pas mal de try and buy en cours et on voit une montée en puissance de la demande qui devrait encore s’accélérer sur le second semestre 2011. On pense que toutefois que l’offre décollera vraiment en 2012 » explique ainsi Eric Fradet. Pour convaincre ses clients de s’essayer au cloud, Steria met notamment en avant son expertise de la production, mais aussi des réduction de coûts significatives : «Sur la plupart des business cases on constate des réductions de coûts de 20%, un gain qui s’ajoute au fait que l’on élimine totalement l'investissement au profit d’un mode 100% opex ».
Malgré ces bénéfices financiers, pourquoi un tel retard à l’allumage dans l’adoption du cloud dans l’hexagone, alors qu’outre-Atlantique l’adoption du cloud est en plein développement ? « Il y a un vrai frein psychologique à l’adoption du cloud chez certains clients français qui veulent contrôler leurs serveurs et qui sont très inquiets des conséquences de la mutualisation » indique Eric Fradet. Steria avance donc prudemment et prend en compte l’envie exprimée par ses clients de privilégier des modèles hybrides ».
De l’infrastructure au PaaS
Un autre axe de développement pour l’offre cloud de Steria est la mise en place d’une offre de plate-forme as a service (PaaS) s’appuyant sur des environnements middleware et sur des outils de développements bien délimités. La SSII a ainsi mis en place des environnements Java et .Net et les a packagés sous la forme d’offre PaaS prêt à l'emploi alliant à la fois un environnement de développement et un environnement d'exécution complets. «Nous espérons que cela sera un facteur d'accélération pour l’adoption de nos solutions cloud» indique ainsi Eric Fradet. «Nous sommes par exemple en contact avec plusieurs éditeurs de taille moyenne qui voudraient utiliser cette offre pour proposer leurs logiciels en mode SaaS. Et Steria est aussi l’un des premiers consommateurs de cette offre pour ses développements ». Pour autant, le directeur de l'industrialisation de Steria reste prudent sur l’adoption par les entreprises et estime que si l'adoption du Paas pour le développement pourrait être rapide, les déploiements industriels demanderont un peu plus de temps. car le Paas requiert en général une rationalisation du portefeuille applicatif qui oblige à un travail préparatoire un peu long. Un travail dans lequel la SSII peut toutefois guider ses clients afin d’évaluer l’éligibilité des applications à une offre PaaS, mais aussi la quantité de travail à réaliser pour adapter les applications existantes.
Une offre qui pourrait s’élargir à Hyper-V ou à Azure
Si pour l’instant l’offre de Steria reste centrée sur VMware vSphere, Steria n’exclut pas d’adopter d’autres technologies pour répondre aux besoins de ses clients. « Nous sommes largement agnostiques et notre relation actuelle avec VMware est tout sauf exclusive ». Nombre de clients nous interrogent ainsi sur Hyper-V et nous sommes en discussion avec Microsoft sur ce sujet. On va regarder Hyper-V de très près en 2011 et on discute aussi avec Microsoft de l'hébergement d'appliances Azure .
Quid dans ce cadre de vCloud, l’offre de cloud hybride de VMware ? « Nous avons des des initiatives autour de vCloud. vCloud nous intéresse car il simplifie la bascule d’une application d’un cloud privé vCloud à un cloud « public » vCloud. Le client retrouve en quelque sorte un miroir de son datacenter dans le cloud. vCloud présente aussi des caractéristiques de sécurité très intéressantes ». Steria est aussi en contact avec d’autres fournisseurs de solutions cloud vCloud afin d’accroitre la couverture géographique de son offre (un peu à la manière des opérateurs télécoms qui ont autrefois négocié des accords de couverture MPLS avec échanges de SLA). Cet élargissement géographique « répond aux besoins de certains clients » indique ainsi Eric Fradet avant de conclure que l’on en est encore qu’aux balbutiements.