Microsoft baisse les prix d'Office 365
Sous la pression de ses clients tentés par les prix attractifs affichés par Google et d'IBM, Microsoft revoit à la baisse les prix de son offre Office 365. Officiellement, il s'agit de répercuter les gains d'échelle du Cloud. Plus vraisemblablement, il s'agit plutôt de tenter d’étouffer la concurrence dans l'oeuf.
Microsoft a officiellement annoncé une baisse d'environ 20 % sur l'ensemble des tarifs de son offre de bureautique et de communication en ligne Office 365. Dans un billet de blog publié sur le site office.com, Kirk Koenigsbauer, le vice-président de la division Office explique que cette baisse de prix est le résultat de la montée en puissance d'Office 365 et qu'elle traduit les gains de productivité liés aux effets d'échelle du cloud.
Une explication légitime, mais qui paraît fumeuse dans ce contexte. La division Business de Microsoft, qui inclut l'activité Office et les produits de collaboration (Lync, Sharepoint...), affichait en effet une marge opérationnelle de 66 % au dernier trimestre. On est donc loin d'un processus industriel, ou chaque centime de gain de productivité compte afin de pouvoir répercuter des baisses de prix aux clients.
Répondre à l'assaut de Google sur le marché de la bureautique et des outils collaboratifs
La baisse de prix est plus vraisemblablement liée à la bataille que se livrent Microsoft, Google et IBM sur le marché des outils bureautiques et collaboratifs en ligne, afin de séduire les clients entreprises. Une bataille, dans laquelle il est important d'attirer dès le départ les nouveaux clients. Car l'adhérence des nouveaux outils est telle que rares seront ceux qui en changeront rapidement après les avoir adoptés. Cela permet de ce fait de s'assurer une source durable de revenus récurrents (en étant cynique, il sera toujours temps d'augmenter les prix plus tard, une fois les positions établies, comme cela s'est produit à la fin des années 90 après la fin de la guerre des suites bureautiques).
Dans cette bataille, Microsoft a, de plus, tout à perdre. Avec sa suite Office, il a édifié un quasi-monopole au fil des années, ce qui fait que chaque client qui part chez Google ou IBM est un client perdu. A ce jeu, il vaut sans doute mieux baisser les prix et miser sur une forme d'élasticité du marché, que de laisser fuir les grands clients à la concurrence...
Accessoirement, la baisse des prix rend encore un peu plus impossible l'apparition d'offres hébergées construites par des opérateurs ou hébergeurs tiers autour des solutions Microsoft (nombre d'hébergeurs se plaignent déjà que le coût élevé des licences SPLA ne leur permet plus d'être compétitifs avec les offres hébergées directement par Microsoft). En télécoms, cela s'appelle un effet de ciseaux et cela peut coûter très cher lorsque les autorités de la concurrence s'y intéressent, comme s'en souviennent les opérateurs historiques alors en situation de quasi-monopole ...
Des prix en baisse de 12 à 19,4%
Concrètement, et pour ce qui concerne les entreprises, le prix des packages E1, E2, E3 (qui inclut la vraie suite Office) et E4 (qui inclut la téléphonie dans Lync Server) passent respectivement de 9 à 7,25 € (-19,4%), de 14,25 à 12,50 € (-12,2%), de 22,75 à 19 € (-16,5%) et de 25,5€ à 20,75€(-18,6%).
L'offre utilisateur occasionnel de base K1 (messagerie) reste au même prix en France tandis que l'offre K2 (qui ajoute Office Web apps) voit son prix passer de 9 à 7,25 €.
Les prix avant et après (cliquer sur les images pour agrandir)