François Tricot, CEVA Santé Animale : le Cloud répond aux besoins de flexibilité de mes métiers

Etre capable d’offrir un mode connecté Internet sur la totalité des applications et migrer vers des applications de cloud public correspond parfaitement, selon François Tricot,  aux besoins de flexibilité des différents métiers dans son entreprise.

Etre capable d’offrir un mode connecté Internet sur la totalité des applications et migrer vers des applications de cloud public correspond parfaitement, selon François Tricot,  aux besoins de flexibilité des différents métiers dans son entreprise. Plus généralement, il détaille dans cet entretien la méthode et les avantages à combiner les approches pour répondre aux besoins de compétitivité actuels.

LeMagIT.fr – StrategiesCloud.fr – Y a t-il, selon vous, une accélération de la migration vers le Cloud Computing dans les entreprises françaises ?

François Tricot : Il y a, je crois, tout d’abord un message marketing qu’il était difficile de ne pas écouter. Les arguments biens rodés du Cloud Computing, à savoir les économies financières sur les infrastructures, la diminution des coûts d’exploitation, la flexibilité de l’infrastructure pour répondre aux demandes des métiers sonnent de manière agréable aux oreilles de tous les DSI.  Maintenant il faut être clair : la migration vers le Cloud Computing, c’est essentiellement une modernisation des infrastructures, quelques cloud privés et très peu de projets d’applications en mode Saas voire en mode connecté Internet. Lors d’un débat récent que j’animais à Opio, dans le cadre des rencontres organisées par Finaki, j’ai constaté la même chose. Beaucoup de DSI ne me semblent pas prêts.

Le MagIT.fr – StrategiesCloud.fr - Quelles en sont les raisons ? Toujours la sécurité et la fiabilité des infrastructures ?

F.T : En premier lieu, tout ce qui a trait à la sécurité des données, l’hébergement, les contraintes légales, la réversibilité restent des freins très importants. Le fait de ne pas pouvoir auditer les datacenters de certains fournisseurs de Cloud Computing refroidit également un grand nombre de DSI, notamment dans les grands comptes. Pour ma part, je n’ai pas ce sentiment. La disponibilité des mes applications collaboratives, en Cloud Public avec Google, est excellente. Et cela concerne plus de 3 000 salariés. J’ai l’occasion d’échanger sur cela avec certains de mes collègues, notamment au sein du CEDHYS, groupement des DSI du secteur des sciences de la vie,  et je crois qu’ils ont de moins en moins de doutes sur la fiabilité des infrastructures. Si je regarde ce qu’ont fait récemment des sociétés comme Ipsen ou Stallergenes, les craintes se dissipent. Mais je crois qu’il y a un autre facteur plus important. Certaines entreprises veulent passer directement de leurs infrastructures traditionnelles au Cloud mais elles n’ont pas, en interne, suffisamment de compétences web. Si je prends le cas de notre informatique, elle est déjà orientée web avec notamment une approche qui privilégie ce mode, quel que soit le navigateur ou le type de terminal, avec l’accès à un large catalogue d’applications métiers et, bien sûr, à l’infrastructure nécessaire.

Le MagIT.fr – StrategiesCloud.fr - Cela veut dire que vous conseillez une cohabitation entre le mode connecté Internet, le Cloud et l’usage du Saas.

F.T : Tout à fait. La migration vers le Cloud Computing et le Saas n’est pas l’unique voie. J’ai au niveau de mon système d’information, une infrastructure Cloud Public avec Google pour la messagerie et les applications collaboratives, y compris la vidéo. Mais à coté, j’ai travaillé à la mise en place d’applications web, avec un accès multi terminal et multi navigateurs, sur une grande partie des applications métiers de mon entreprise. Cela va de l’ERP à des applications de BI en passant par des applications métiers. Pour cela, il faut procéder sur le plan technique au découplage applications, réseaux et terminaux. Mais ce qui compte au final dans l’approche, c’est le confort de l’utilisateur et la performance métier.

Le MagIT.fr – StrategiesCloud.fr - Quelles sont les contraintes de cette approche ?

F.T : Il faut travailler sur la sécurité. C’est essentiel. Cela demande d’aller au delà de l’installation d’un simple VPN. Il faut notamment une vraie approche au niveau de la gestion des identités et des certificats individuels à authentification forte au niveau du navigateur. Et cette approche demande un dialogue très fort avec le département des ressources humaines. Chez CEVA Santé Animale, ce n’est pas l’informatique qui autorise ou pas l’accès aux différentes applications, c’est le département des ressources humaines de chaque site qui est en charge de l’ouverture et de la fermeture des accès. D’un point de vue plus général, cela demande d’avoir une vision du poste de travail assez large, moins soumise aux évolutions technologiques et couplée aux besoins métiers, notamment les accès mobiles et multi-plates-formes. Dans le cadre de notre approche connectée web, nous avons fortement abaissé le coût de possession du poste de travail. Cela a été divisé par deux. Notre comité exécutif est très sensible à la qualité traditionnelle des infrastructures, mais on a pu démontrer que l’on pouvait délivrer une flexibilité et des nouveaux services en misant plus sur le Cloud Computing et le Saas.

LeMagIT.fr – StrategiesCloud.fr – Quelles sont vos grandes orientations métiers ?

F.T : Nous sommes dans un secteur économique très compétitif. Nos collaborateurs, notamment cadres, ont besoin d’une informatique très souple avec un partage des données très rapide pour être réactif. Il y a aussi une créativité marketing et de recherche et développement à favoriser. Ce besoin de partager des données, parfois ponctuel, est favorisé très nettement par les outils collaboratifs d’aujourd’hui. Partager un tableur, avec mise à jour des données en temps réels  dans le cadre des échanges entre collaborateurs distants, est une application critique dans une société comme la nôtre.

Société

Créée en 1999, Ceva Santé Animale – dont le siège se trouve en région bordelaise, a été classée parmi les 10 sociétés pharmaceutiques ayant connu la croissance la plus rapide dans le monde durant ses 10 premières années d'existence et est actuellement le neuvième groupe pharmaceutique vétérinaire au monde. Ces deux domaines d'expertise sont la pharmacie et la biologie orientées sur le monde animal.

Cedhys

Le Cedhys est l’association de référence pour les DSI francophones dans le domaine des Sciences de la Vie. Trentenaire, l’association réunit régulièrement les patrons de systèmes d’information de plus de 40 sociétés dédiées au service de la santé humaine ou animale. Il est actuellement présidé par Thierry Barsalou, DSI du groupe Galderma.

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