Entretien avec Christian Comtat, directeur Cloud Computing, IBM France
Dans un entretien avec Stratégies Cloud, Christian Comtat, le patron des activités Cloud computing d’IBM France, revient sur la stratégie générale de la firme en matière d’informatique en nuage en France. Il fait aussi un point sur le développement des offres cloud d’IBM dans l’hexagone.
Dans un entretien avec Stratégies Cloud, Christian Comtat, le patron des activités Cloud computing d’IBM France,revient sur la stratégie générale de la firme en matière d’informatique en nuage en France. Il explique notamment comment le cloud, plus qu’une révolution technique, est un levier de transformation et de modernisation des processus métier des entreprises et détaille la stratégie de partenariat de Big Blue. Il fait aussi un point sur le développement des offres cloud d’IBM dans l’hexagone.
LeMagIT : pouvez-vous faire un point sur le développement du cloud en France tel que le voit IBM ?
Christian Comtat : Une étude récente a montré que 90 % des entreprises utiliseront des services cloud d’ici à 2015. L’étude montre trois types de décideurs. D’un côté, ceux que l’on appelle « les optimiseurs », ceux qui utilisent le cloud pour améliorer leur proposition de valeur clients. Pour ces utilisateurs, l’intérêt du cloud est de permettre d’accroître l’efficacité en améliorant les processus métiers de l’entreprise. Il y a ensuite « Les innovateurs ». Ceux-ci tirent profite du cloud pour trouver de nouveaux flux de revenus. Il y a enfin « les agitateurs », ceux qui comptent sur le cloud pour générer de nouveaux segments et de besoins clients.
LeMagIT : en quoi le Cloud permet-il à ces utilisateurs d’atteindre ces objectifs que l’IT traditionnelle ne leur permettait pas d’atteindre ?
Le Cloud a des attributs uniques en matière de flexibilité des coûts, de capacité d’adaptation à la croissance et à la variabilité de l’activité de l’entreprise. Il permet de s’adapter aux changements du marché. Il permet aussi de masquer la complexité de l’IT et donc d’être plus agile. Avec le cloud on peut adapter un processus en fonction du contexte de l’utilisateur. Enfin, le cloud permet de faciliter la connexion entre écosystèmes d’entreprise. Ces derniers deviennent de plus en plus complexes et le cloud permet de les connecter de façon efficace et industrielle.
Quelques exemples : aujourd’hui toute entreprise fait des développements pour réinventer son business. Il faut faire plus et plus vite dans les développements. Le cloud a une vraie valeur dans le raccourcissement des processus de développement et test. Dans un contexte ERP, tout ce qui est agilité et mobilité en périphérie de l’ERP est important et le cloud permet des gains importants. Un 3e point porte sur tout ce qui est « smarter commerce et analytics ».
LeMagIT : vous parlez là des offres assemblées par IBM suites aux rachats de sociétés comme Unica et CoreMetrix ?
Oui, pour le « smarter commerce » c’est Unica, CoreMetrix, mais aussi SPFS tandis que pour l’analytique on parle aussi de Cognos. Certaines des capacités de ces logiciels ont été déclinées sous forme SaaS. Dans ce domaine, on travaille avec un large écosystème de partenaires. Pour faire de l’analytique sur le cloud il faut connaître les métiers (on travaille par exemple avec Iena consulting pour mieux appréhender comment trouver les bonnes ressources pour de grands projets internationaux).
LeMagIT : Quelles sont en général les raisons pour lesquels un client vient parler cloud à IBM. La recherche d’économies est-elle un facteur important ?
Avec nos clients, on considère qu’il y a 4 modes d’adoption : la recherche de réductions de coûts, la volonté de réduire le time to market, le besoin d’accès immédiat à une application et enfin le besoin de communiquer et d’échanger plus simplement avec des partenaires commerciaux.
LeMagIT : D’un autre côté, le cloud peut être destructeur de valeur, comme le montre la guerre à laquelle se livrent Google, Microsoft et IBM sur le marché de la messagerie et des communications d’entreprises…
Dans ce dernier domaine, Lotus live a migré vers smarcloud. Et certes, certains clients s’intéressent aux outils de communication dans le cloud pour réduire leurs coûts, mais pour la grande majorité, il s’agit de transformation des processus de l’entreprise et des gains apportés.
LeMagIT : Vous parliez plus tôt de votre travail avec des partenaires. Avec quel type de sociétés travaillez-vous aujourd’hui ?
Nous avons cinq modèles de partenaires cloud. Il y a tout d’abord les cloud application providers. En France, un exemple est Cegid. Cegid est le n° 1 français pour les logiciels destinés aux experts comptables. Cegid et IBM se sont associés pour mettre à disposition des clients une offre SaaS industrielle qui va associer les valeurs de nos deux sociétés.
Ensuite, il y a ceux que nous appelons les Cloud Service Solution Provider. Iena Consulting, dont je parlais plus tôt, est un spécialiste de l’analytique et qui connaît bien les métiers de ses clients. On fournit à Iena une solution analytique sur le cloud qu’il utilise pour ses clients.
Le troisième type de partenaire est le cloud builder : ce sont des partenaires qui vont construire du cloud privé pour les entreprises ou les collectivités locales en utilisant nos solutions. Nous avons ensuite le Cloud infrastructure providers. Ils opèrent dans un modèle de type hébergeur et utiliser les plates-formes IBM pour mettre en place des solutions qui soient à la fois percutantes et automatisées. Enfin, il y a les Cloud Technology Provider : ce sont des entreprises qui disposent de produits et technologies particulières qu’on va intégrer. Par exemple dans le développement et le test, on travaille avec Soasta pour le test de performance d’applications en nuage.
Nous commercialisons aujourd’hui plus de 150 offres en mode cloud en France. 220 entreprises utilisent aujourd’hui les seuls services Smartcloud et nous annoncerons bientôt des clients sur SmartCloud Entreprise +. Je n’ai pas de chiffres détaillés pour les autres offres notamment les offres SaaS. La France est un pays important pour le cloud IBM. Nous disposons de 20 000 m2 de surface de datacenter en France et le site de Montpellier héberge la plate-forme cloud mondiale de formation d'IBM