Capgemini mise sur le cloud
La SSII entend accompagner ses clients dans la transformation de leurs SI en proposant ses propres infrastructures cloud mais en s'appuyant aussi sur les ressources Cloud de tiers via ses services d'intégration.
Il y a deux semaines Capgemini annonçait une alliance avec EMC afin de fournir à ses clients des services de stockage en cloud basés sur les systèmes VNX et VMAX du constructeur. Objectif : fournir à ses clients des solutions de stockage en mode bloc flexibles et facturées à la demande. Cette annonce s'inscrit dans le cadre d'un effort plus large de la SSII pour accompagner ses clients vers le cloud avec un portefeuille de solutions dédiées.
Capgemini IaaS : une offre de cloud d'infrastructure basée sur la technologie IBM
L'activité de services d'infrastructure de Capgemini, notamment propose déjà depuis plusieurs mois un service de cloud d'infrastructure privé baptisé Capgemini IaaS, basé sur la technologie CloudBurst d'IBM. Comme l'explique Olivier Herrmann, Vice-président et DGA de Capgemini Outsourcing Services France, Capgemini IaaS a "pour but d'affirmer le rôle de Capgemini dans l'infrastructure. Nous proposons de longue date des services d'infrastructures à nos clients et nous avons fait le choix pour notre offre IaaS de la solution d'IBM. Ce choix technologique n'est toutefois pas le point le plus important."
Capgemini met ainsi l'accent non pas sur la technologie mais sur la flexibilité et l'agilité qu'elle permet pour les clients, tout en reconnaissant aussi qu'il s'agit aussi de répondre à une demande générale de réduction des coûts de la part des entreprises. Un point fort mis en avant par la SSII est la localisation de ses datacenters. "Notre infrastructure IaaS est déployée dans des datacenters aux États-Unis, au Royaume-Uni, en France en Hollande et dans les pays nordiques et elle est exploitée selon le modèle « Rightshore » déployé par Capgemini ». L'offre de stockage as a service, proposée avec EMC, bénéficiera aussi d'un déploiement mondial similaire.
Avec cette large dispersion de son infrastructure, la SSII est à même d'apporter des ressources au plus près des besoins de ses clients tout en répondant à leurs exigences en matière de conformité et de localisation de données.
Comme la plupart des offres de ce type, CapGemini IaaS est décliné en plusieurs versions baptisées Express Entreprise et Select qui offrent des niveaux de services, de disponibilité et d'isolation différents (Express étant l'offre "d'entrée de gamme" et Select étant l'offre basée sur une infrastructure dédiée et conçue pour les applications critiques).
Accompagner les clients dans la transformation de leurs SI vers le cloud
Pour Olivier Hermann, l'un des enjeux de l'offre Capgemini IaaS est bien sûr d'attirer de nouveaux clients mais aussi de proposer une solution de modernisation pour les clients déjà externalisés. "Nombre de nos clients ont aujourd'hui des infrastructures dédiées et nous discutons avec eux pour la migration vers ces offres IaaS. Certains sont intéressés car ils veulent un chemin de migration vers le cloud". Pour la plupart de ces clients l'offre s'appuie sur VMware. "80 % de nos contrats de virtualisation sont actuellement sur VMware et nos compétences sont orientées sur cette plate-forme. Les clients les plus avancés sur la virtualisation sont d'ailleurs ceux que nous encourageons à migrer vers le cloud.
Olivier Hermann souligne toutefois que la stratégie de Capgemini n'est pas monolithique : " Pour répondre aux préoccupations de nos clients, nous sommes obligés de travailler sur des offres mixtes assemblant cloud et infrastructures existantes. ". Pas question pour autant de transformer l'infrastructure de Capgemini en auberge espagnole."Il nous faut prendre en compte la diversité des clients, sans toutefois remettre en cause nos choix en matière de fondamentaux, car sinon on ne peut être compétitif sur le marché". C'est là que le savoir-faire traditionnel d'intégration de la SSII entre en jeu.
Capgemini se pose en intégrateur de cloud multiples
Comme l'indique Jean-François Caenen, le CTO pour les activités d'intégration de Capgemini France , la transition vers le cloud pose la question de l'intégration de l'existant. La migration de l’existant vers le cloud nécessite souvent des transformations importantes. "Le gros de l'infrastructure des clients est posé sur un socle ERP qui n’a pas été conçu pour le Cloud et qui pose des soucis, tant d'un point de vue architecture que d'un point de vue licences".
Pour les entreprises, la voie la plus simple pour bénéficier du cloud est, dès lors, d'utiliser ce type d'infrastructures pour les nouvelles applications "Toutes les demandes qui portent sur du neuf sont bien plus facile à traiter : au lieu de migrer l’existant, on s’intègre à lui en limitant sa transformation" explique ainsi Jean-François Caenen. Comme de nombreux experts, la SSII estime ainsi qu'environ 50 % des nouvelles applications de ses clients se déploient dès le départ sur des architectures cloud.
L'activité d'intégration de Capgemini joue aussi un rôle important d'intégration entre clouds multiples. " Nombre de nos clients vont vers le cloud pour les solutions applicatives, avec des acteurs comme SalesForce par exemple. (…) Comme le modèle est intéressant, on en vient à devoir intégrer des offres de fournisseurs différents. Cela fait aussi évoluer notre métier".
Dans ce type de projets, Capgemini agit comme une interface entre son client et les fournisseurs de cloud PaaS ou SaaS. La transformation engagée consiste pour Capgemini à devenir un champion de la construction et de l’assemblage d'applications cloud. Cela requiert un vrai travail d'architecture que nous menons pour nos clients. La SSII s'appuie ainsi sur un écosystème de partenaires cloud, avec lesquels elle a bâti des relations privilégiées et pour lesquels elle a développé une expertise spécifique afin d'accélérer la mise en œuvre des projets de ses clients (l'offre est connue sous le nom Capgemini Immediate à l'international).
C'est ainsi que Capgemini n'exclut pas de proposer à terme ses services sur des clouds d'infrastructure tiers notamment sur l’ offre Andromède, quand elle verra le jour avec l'aide du financement de l'État au titre du « grand emprunt ».