Le cloud d'infrastructure prend de l'importance sur Windows Azure
Si sa stratégie PaaS reste au coeur de l'offre Azure, Microsoft met aussi désormais l'accent sur les services d'infrastructure de sa plate-forme avec notamment un fort accent sur l'hébergement de VM et sur les services de stockage.
Comme le reconnaît volontiers Microsoft, Windows Azure n’est plus uniquement un cloud plate-forme. De plus en plus, les activités cloud d'infrastructure prennent une part importante dans l'activité du service cloud de l'éditeur. C'est notamment vrai du service "d'hébergement" de machines virtuelles lancé en juin 2012, mais aussi des services de stockage en cloud que Microsoft positionnent en concurrents directs des services de stockage Amazon S3.
Comme le souligne l'éditeur, le service IaaS d'Azure, qui permet de faire fonctionner des machines virtuelles Windows et Linux s'appuie sur Hyper-V ce qui présente plusieurs bénéfices : Tout d'abord, le format de disque virtuel d'Azure est compatible avec celui d'Hyper-V sur Windows Server (Azure ne supporte toutefois pas pour l’instant le nouveau format VHDX, introduit avec Windows Server 2012, mais le devrait dans les mois à venir). Ensuite, il est désormais possible de transférer des VM entre le datacenter d'entreprise et le cloud via les nouveaux outils de System Center 2012 SP1. La dernière mouture de System Center Virtual Machine Manager, l'outil de gestion de la virtualisation de Microsoft, est ainsi capable de piloter les transferts de VM vers et depuis Azure. Le fonctionnement de ces VM peut être administré via System Center Operation Manager. SCOM intègre un "management pack" pour Azure, qui permet de récupérer des métriques sur Azure afin de suivre la performance et l’usage des VM dans le cloud. Enfin, le composant App Controler de System Center est désormais capable de déployer des applications aussi bien en local que dans Azure.
Des services de stockage en forte croissance
Les services de machines virtuelles ne sont toutefois pas les seuls services d'infrastructure en croissance. Microsoft parie aussi sur un développement exponentiel des services de stockage de son service cloud. Pour cela l'éditeur a multiplié les intégrations entre son service et ses outils de datacenter. Comme l'explique Stéphane Woillez, consultant technique Cloud Computing chez Microsoft, rencontré récemment par StratégiesCloud au Microsoft Technology Center d'Issy-Les-Moulineaux, Microsoft fournit désormais des intégrations des services de stockage Azure directement dans Windows Server 2012 ce qui permet à l'OS d'accéder de façon transparente au stockage en cloud. De la même façon, Data Protection Manager, l'outil de sauvegarde et de protection de données de Microsoft, s'intègre avec Azure via le composant online backup, ce qui lui permet de considérer Azure comme une cible de stockage comme une autre. Enfin, Microsoft a annoncé en janvier un agent pour SQL Server 2012 qui permet d'utiliser le stockage Azure pour réaliser des sauvegardes à chaud de la base sur Azure.
Comme le reconnaît volontiers Stéphane Woillez, ces intégrations se font alors que la guerre des prix fait rage entre les fournisseurs cloud, une guerre des prix qui selon lui rend le stockage en cloud extrêmement compétitif par rapport à la bande pour les applications de sauvegarde.
Microsoft semble d'ailleurs vouloir en découdre sur ce marché puisqu'il a mis la main en octobre 2012 sur Storsimple, un fournisseur d'appliance de stockage et de passerelles cloud et entend en faire l'un des fers de lance de son développement dans le stockage en cloud. Comme le souligne Stéphane Woillez, l’intérêt d’un système comme Storsimple est qu'il permet un "débordement transparent du stockage local vers le cloud, notamment pour la sauvegarde". Il est aussi possible de demander à une appliance Storsimple de sauvegarder systématiquement les données écrites sur la "boîte" dans le cloud. Cela ouvre la porte à des scénarios très intéressants [et aussi très économiques] en matière de reprise après désastre .
Pas de datacenter Azure dans l'immédiat en France
Notons pour terminer que StratégiesCloud a posé la question à Microsoft de savoir si l'éditeur prévoyait un jour de proposer des capacités d'hébergement en France pour ses clients hexagonaux. Pour Stéphane Woillez, " Si un client demande à ce que ses machines soient hostées en France, on va poser beaucoup de question sur les raisons de vouloir un tel hébergement". Si Microsoft ne nie pas les implications du Patriot Act, il estime que dans la plupart des cas, sa portée est surestimée et que de plus un hébergement en Europe répond à la plupart des besoins clients. L'éditeur note toutefois que si ses clients ont besoin absolument d'un hébergement local, il dispose aujourd'hui de plusieurs partenaires offrant des services de VM basés sur ses technologies (dont Bouygues Télécom, qui va prochainement proposer des capacités d'hébergement en France basées sur les Windows Azure Services for Windows Server). L'éditeur nous a aussi confirmé que le plan originel de lancer des Appliances Azure [ qui auraient permis à des tiers de fournir des services 100% compatibles Azure] était définitivement enterré.