Avec Converged Cloud, HP propose une alternative ouverte à vCloud de VMware
Dans la bataille qui s'engage pour la fourniture des infrastructures cloud des entreprises, HP dévoile son jeu avec le lancement de l'architecture HP Converged Cloud, Une alternative à l'offre vCloud de VMware bâtie au-dessus d'HP Openstack, une déclinaison par HP de la couche cloud libre OpenStack. Objectif : proposer une couche homogène pour les clouds privés, publics et pour les services cloud hébergés d'HP afin de faciliter la constitution de clouds hybrides pour les clients.
HP a annoncé hier HP Converged Cloud, son architecture pour le déploiement d’infrastructures et de services en nuage, en mode public, privé ou hybride. Sans surprise HP Converged Cloud s’appuie sur les briques serveurs, stockage et réseau du constructeur réunie au sein de ce qu’HP baptise HP converged Infrastructure. Mais la grande nouveauté est la définition par le géant d’un écosystème cloud homogène pour ses différentes offres, un écosystème qui n’est autre que la déclinaison par HP de la pile OpenStack. L’objectif du constructeur est ainsi de garantir à ses clients qu’un déploiement HP OpenStack en mode privé, trouvera son pendant chez HP Services en mode hébergé ou sur le cloud public HP Public Cloud.
Mais la pile Converged Cloud ne se limite pas à OpenStack. Au-dessus du framework de gestion de cloud, HP a intégré ses propres outils d’orchestration et d’automatisation, ainsi que la couche de gestion des données issue du rachat d’Autonomy (Idol 10). Le constructeur a aussi développé son propre portail de service, dont on verra s’il survit, à terme, au développement par la communauté OpenStack de son propre portail.
Converged Cloud : au coeur de la stratégie "d'hybrid delivery" d'HP
Pour Bill Veghte, le directeur de la stratégie d’HP et patron d’HP Sotfware, HP Converged Cloud a pour objectif de « mêler en toute transparence des services cloud publics, privés et managés avec leur environnement IT existant pour créer un environnement hybride qui s’adapte rapidement aux évolutions de leurs besoins ». D’une certaine façon, HP Converged Cloud est la réponse d’HP aux intrusions croissantes des géants du logiciel, comme Microsoft et Vmware, sur son territoire. En moins de cinq ans, VMware avec sa couche de virtualisation s’est accaparé une large part de la valeur ajoutée dans le monde des serveurs, une valeur ajoutée qui faisait autrefois la marge des géants de l’infrastructure comme IBM ou HP.
Ces derniers n’ont guère le choix. Menacés d’être réduits au simple rôle de fournisseurs de serveurs de commodités, ils s’orientent de plus en plus vers des piles intégrées et, retour du berger à la bergère, commencent à intégrer des piles largement open-source pour éviter toute dépendance d’un éditeur tel Microsoft ou VMware. De là à reconnaître publiquement cette situation il y a encore un pas. Interrogé sur la position d’HP vis-à-vis de Vmware et notamment sur le fait que HP Converged Cloud est un concurrent direct de vCloud, Xavier Poisson Gouyou Beauchamps, le vice-président Cloud d’HP pour l’Europe, a ainsi eu cette réponse étonnante : « Nous ne nous sentons pas concurrents de VMware car nous apportons des outils qui viennent enrichir Vmware. Nous sommes capables de faire du provisionning d’environnement physiques et virtuel. Nous fournissons une solution de cloud complète et pas un hyperviseur de cloud ». HP OpenStack est effectivement à même de piloter de multiples hyperviseurs, dont KVM, Xen, Vmware ESX. De là à nier le fait que Converged Cloud soit un concurrent direct du portefeuille de cloud IaaS de VMware…
HP Public Cloud ouvrira officiellement le 10 mai
HP Open Stack (pardon la pile complète HP Converged Cloud) pourra donc être déployé en interne par les entreprises, dans leurs propres datacenters, ou en mode cloud privé hébergé par HP Services. Mais la technologie aura aussi une déclinaison publique avec HP Public Cloud. HP devrait en dire un peu plus le 10 mai sur son offre de cloud public. En marge d’une annonce cloud plus générale effectuée ce matin à Paris, HP a confirmé au MagIT que le service de cloud public, bâti sur l’OS Linux Ubuntu et sur la pile OpenStack HP, sortira de sa phase de bêta privée le 10 mai prochain pour prendre une nouvelle dimension.
À l’instar d’Amazon EC2 à ses débuts, le service restera officiellement en bêta, mais HP débutera sa commercialisation auprès d’un plus large échantillon de clients. HP Public Cloud compterait aujourd’hui plusieurs milliers de clients en phase de bêta privée, selon Xavier Poisson Gouyou Beauchamps.
Un cloud d'infrastructure motorisé par une déclinaison maison d'OpenStack
HP Public Cloud s’appuie sur une infrastructure de serveurs HP Converged Infrastructure (et non pas sur la solution pré-intégrée maison HP CloudSystem) motorisée par l’OS Linux Ubuntu et pilotée par la couche de cloud libre OpenStack, revue et corrigée par HP. HP a notamment ajouté au « Compute Cloud » Nova et à la couche de stockage objet Swift, un service de stockage en mode bloc ainsi qu’une couche de base de données basée sur MySQL, imitant en cela les services proposés par Amazon. HP s’appuie aussi sur une couche de CDN conçue en partenariat avec Akamai.
Cette couche d’infrastructure devrait rapidement servir de fondation à une couche PaaS supportant les langages Java, Ruby, PHP et Python.
Les modèles de tarification devraient être similaires à ceux d’Amazon, avec une facturation à l’heure de CPU, au gigaoctet stocké et au volume de données transféré. HP devrait porposer une remise de 50% aux clients à l’occasion du lancement. Au delà de cette promotion, le prix d’une instance serveur “Extra Small” (1 coeur virtuel, 1 Go de RAM, 30Go de disque local non persistant) sera de 0,04 $ par heure, celui d’un instance moyennne “Standard Medium” (2 coeurs, 4 Go de RAM, 120 Go de disque) de 0,16 $ par heure et celle d’une instance haut de gamme “Standard Double Extra Large” (8 coeurs, 32 Go de Ram, 960 Go de disque) de 1,28 $ par heure. Le prix du stockage objet sera de 0,12$ par Go et par mois pour les 50 premiers Teraoctets stockés et de 0,10 $ ensuite., avec un coût additionnel 0,01$ par requête (put, get, copy…). Enfin , le coût de la bande passante entrante est gratuit, mais celui de la bande passante sortante est payant. HP offre le prmier Gigaoctet de donnée chaque mois mais facture ensuite 0,12 $par Go transféré pour les premier 10 To, les prix sont ensuite dégressifs. Notons qu’HP ne communique pour l’instant aucun prix pour le service de stockage en mode bloc ou pour le service de base de données (voir les tarifs complets sur http://hpcloud.com/pricing).
Notons pour terminer qu'HP serait par ailleurs en discussion avec de multiples éditeurs de logiciels pour leur permettre de proposer des versions en mode « SaaS » de leurs produits sur le cloud HP. Il devrait aussi proposer des services de Paas Java, Ruby PHP et Python au-dessus de son infrastructure...
Simplifier le déploiement d’applications
A l’instar d’Oracle avec ses Oracle VM templates, de Vmware avec ses appliances prêtes à l’emploi ou d’IBM avec ses Pure applications, HP a aussi annoncé hier sa nouvelle offre HP CloudMaps qui permet de déployer des modèles d’applications prépackagés sur son système convergent HP CloudSystem,. L’idée des Cloud Maps est de fournir un catalogue de services applicatifs prêts à déployer en un clic sur un environnement virtualisé. HP ne semble toutefois pas aller aussi loin que Big Blue, qui avec ses Pure Applications se préoccuppe non seulement de déploiement mais aussi d’orchestration et d’automatisation une fois l’application en production.