Ikoula va proposer des services de cloud privé basés sur CloudStack
Le spécialiste du Cloud public français a choisi de se positionner sur le marché du cloud privé en s’appuyant sur une infrastructure pilotée par le framework Apache CloudStack. Il a annoncé hier le lancement prochainde Cloudstack Server, une offre formatée par Ikoula et censée représenter un « Amazon maîtrisé ». L’offre est actuellement en test.
« Virage », « rupture », « évolution »…Jules-Henri Gavetti, le Pdg de l’hébergeur français Ikoula, a souhaité marquer les esprits hier, jeudi 31 janvier, en annonçant le lancement prochain de son offre de Cloud privé bâtie – sans apport de l’Etat -, sur Cloudstack le framework IaaS Open Source confié par Citrix par la Fondation Apache en avril 2012.
Pour ce spécialiste français de l’infrastructure et de l’hébergement informatique, il s’agit là d’un virage puisqu’Ikoula se concentrait sur l’IaaS public avec un fort tropisme Microsoft (la société disposait d’un cloud Hyper-V et proposait jusqu’alors des licences OS Windows gratuites avec ses VM).
Jules-Henri Gavetti explique que la nouvelle offre, baptisée CloudStack Server, traduit finalement l’expertise déjà en place dans la société. « Nous avons toujours fait du cloud privé, explique Jules-Henri Gavetti. Tout ce qu’on fait, on peut le privatiser. Mais aujourd’hui les clients souhaitent du privé et du public [le coeur du métier cloud de la société, NDLR].
Un cloud basé sur Apache CloudStack
Concrètement, Ikoula va utiliser CloudStack comme base technique de son offre cloud et y associer le savoir-faire développé par la société, dans le cadre de son offre d’hébergement pour les entreprises. Au final, il s’agit de produire « un Amazon maitrisé », précise le Pdg. Cela se traduit par un CloudStack à la sauce Ikoula : Jules-Henri Gavetti indique alors avoir travaillé à une interface unique d’administration qui centralise la gestion du réseau, des VM et des instances, des utilisateurs ainsi que celles de templates. « On peut voir ce qui se passe en temps réel », indique-t-il. Autre touche Ikoula : le choix des zones géographiques, mais sur des noeuds indépendants. Ikoula précise que l’utilisateur peut connaître le lieu de déploiement de sa (ou ses) VM(s), dans des zones différentes. A Reims, dans le datacenter de la société, ou encore à Paris et bientôt Frankfort, Singapour, aux Etats-Unis, au Canada et en Chine (Hong-Kong). La société confirme également l’ouverture d’un second centre à Reims. « Cette proximité géographique » vise à optimiser les performances ou encore à favoriser la mise en place de PRA (Plan de reprise d’activité), Ikoula garantissant alors un niveau de latence entre deux instances.
Autre point clé, Cloudstack apporte également à Ikoula une forte interopérabilité. D’une part, avec les API de l’infrastructure Amazon, EC2 et S3, permettant ainsi au Français de se positionner sur le segment du cloud hybride. Mais également avec les principaux hyperviseurs du marché, dont Hyper-V. -CloudStack se veut agnostique en matière d’hyperviseur. « Pas de rupture donc avec Microsoft », indique Jules-Henri Gavetti.
Et Ikoula nourrit de belles ambitions dans le Cloud privé et son offre CloudStack Server. Selon la Pdg de la société, l’offre pourrait représenter dans un an entre 5 à 10 % du CA d’Ikoula. La société, qui génère actuellement un CA de 6 millions d’euros, compte séduire les éditeurs mais également les SSII. D’autant qu’Ikoula compte agiter l’argument du prix, mais également sa proximité avec les clients français. Du moins, une « proximité contractuelle avec les clients qui rassure », soutient-il.
CloudStack vs OpenStack
Reste alors à savoir pourquoi Ikoula a fait le choix de CloudStack plutôt que d’OpenStack, considéré par nombre d’observateurs du marché comme le standard de fait dans le Iaas privé Open Source. Pour Jules-Henri Gavetti, choisir OpenStack, même désormais dans le giron d’une fondation indépendante, faisait courir « un risque industriel », celui d’une fondation emmenée par des industriels de l’IT, qui peuvent être amenés à fermer leur code. « Avec OpenStack, on achetait du code potentiellement à des concurrents », explique-t-il. Alors qu’avec CloudStack, l’identité de la Fondation Apache a de quoi rassurer. Notons aussi que de l’avis de plusieurs experts, CloudStack est une pile plus mature qu’OpenStack. Le logiciel est en effet déjà utilisé en production par des géants comme BT, Korea Telecom, SunGard (pour son service Sungard Online) ou comme l’éditeur de jeu Zynga.