Pure Storage : 150 M$ pour devenir un leader de la Flash
Pure Storage vient d'annoncer avoir levé 150 M$ afin d'accélérer son développement sur le stockage Flash. LeMagIT revient sur l'offre du constructeur.
Pure Storage l’un des pionniers du stockage Flash, dirigé par Scott Dietzen (ex-CTO de BEA, puis de Zimbra) vient de récolter 150 M$ lors de sa dernière levée de fonds, un montant considérable qui vient s’ajouter aux 95 M$ que la firme avait déjà obtenu précédemment.
Cette levée de fonds massive a pour but d’accélérer le développement de Pure Storage en Europe et en Asie et de conforter sa position sur le marché des fournisseurs de baies de stockage 100% Flash. Elle suit de peu l’annonce par Violin Memory, le leader du secteur, d’entrer en bourse pour lever près de 175 M$.
En 2012, Pure Storage aurait réalisé plus de 20,6 M$ de CA avec ses baies 100% Flash, un chiffre qui en fait la troisième plus importante start-up du secteur derrière Violin Memory (72 M$) et Nimbus Data (21,7 M$), mais devant Whiptail (17,8 M$), selon les estimations de Gartner.
L’annonce de la levée de fonds s’accompagne aussi de l’arrivée de Frank Slootman, l’ex-patron et fondateur de Data Domain, comme conseiller stratégique. Slootman a notamment mené à bien la vente de Data Domain à EMC pour 2,4 Md$ après une série d’enchères épique entre NetApp et le numéro un mondial du stockage.
Une offre récemment mise à jour
Pure Storage a récemment rénové son offre de stockage Flash en mode bloc (iSCSI et Fibre Channel) en dévoilant fin mai une nouvelle génération de contrôleurs (la série FA400) et en présentant la version 3.0 de son OS de stockage, Purity 3.0.
Les nouveaux contrôleurs affichent une performance de 400000 IOPS (blocs de 8K) avec une latence moyenne inférieure à 1ms. Chaque contrôleur est connecté à un ou plusieurs tiroirs de disques SSD. La configuration typique d’une baie Pure Storage comporte donc deux contrôleurs FA400 en mode Actif/actif et plusieurs tiroirs SSD pour une capacité physique brute maximale de 23 To (de mémoire Flash MLC). Selon la firme, cette capacité brute se traduit par une capacité réelle pouvant atteindre 100 To (grâce à un taux de réduction de données moyen de 5 :1) du fait de l’utilisation systématique de la compression et la déduplication. Selon Pure Storage, les nouveaux contrôleur sont deux fois plus rapides que ceux de la génération antérieure, une performance obtenue grâce à l’accroissement de la puissance des processeurs – des Xeon 8 cœurs Sandy Bridge au lieu de Xeon 6 cœurs WestMere - , mais aussi grâce à la multiplication par 2,5 de la mémoire vive (utilisée comme cache, mais aussi pour stocker les index de données dédupliquées) et à la mise en œuvre de liens Infiniband FDR à 56 Go/s au lieu des liens QDR à 40 Go/s utilisés antérieurement pour connecter les contrôleurs entre eux.
Purity 3.0 apporte quant à lui le support des mises à jours sans interruption, le support des API VAAI de VMware vSphere et ODX de Microsoft Hyper-V ainsi que celui d’AIX, l’Unix d’IBM (support d’ACA) et de l’API Cinder d’OpenStack. L’OS apporte aussi des nouveautés en matière de Snapshot avec une technologie baptisée ZeroSnap – jusqu’alors en mode « early release dans Purity 2.5 - qui permet de réaliser des instantanés sans consommer d’espace mais aussi d’accélérer le clonage de VP dans vSphere (en combinaison avec le support VAAI xCopy de VMware). Enfin, le nouvel OS apporte le chiffrement des données couplé à un mécanisme de gestion des accès à base de rôles et à l’intégration avec Active directory
Pas (encore ?) d'architecture scale-out
En l’Etat de son offre, Pure Storage propose une baie bi-contrôleur 100% Flash intéressante, dont les performances sont en ligne sinon meilleures que celles des concurrents et dont le rapport capacité/performance/prix est séduisant. En faisant le choix de cette architecture technique, Pure est sans doute à même de répondre aux besoins de près de 90% des clients Flash du marché. L’approche est pragmatique car la plupart des clients sont familiers de ce type d’architecture et car les capacités proposées sont de nature à satisfaire les besoins de la plupart des entreprises.
En revanche, Pure ne propose aucune fonction de clustering avancé ou de fédération pour les clients dont les besoins en capacité ou en performance) dépassent ceux d’une « simple » baie bi-contrôleur. Pour ce type de besoin, les solutions de type « scale-out »proposées par des constructeurs comme Whiptail, EMC, SolidFire ou Kaminario sont sans doute plus intéressantes. Il est à noter que lors d’une rencontre avec LeMagIT en 2012, Pure Storage avait indiqué travailler sur une version en cluster de ses contrôleurs. Les bases techniques en témoignent comme la présence de la technologie d’interconnexion Infiniband entre les contrôleurs, mais à ce jour l’OS Purity est limité au support de deux nœuds en mode actif/actif… à suivre.