Cisco : hausse du bénéfice en 2013, coupe dans les effectifs en 2014
L’équipementier réseau, tout en publiant pour son exercice fiscal 2013 un bénéfice net en forte hausse, a annoncé un plan de réduction de 5% de ses effectifs mondiaux.
En dépit d’une bonne santé financière pour son exercice fiscal 2013, Cisco a, de son côté, annoncé un vaste programme de restructuration portant sur la suppression de 5 % de son effectif mondial (soit 4 000 postes au total). Un scénario digne d’une «World Company». Le groupe de John Chambers prévoit de mettre en place les premiers volets de son plan au premier trimestre de son exercice fiscal 2014.
«Cisco ré-équilibre ses ressources avec un plan de réduction de ses effectifs qui touchera approximativement 4 000 employés ou 5 % l’effectif global du groupe», indique le groupe dans un document remis à la SEC, le gendarme des bourses américain, signé de la main de Frank Calderoni, le directeur financier du groupe. Dans une conférence téléphonique, John Chambers, le Pdg du groupe, évoque surtout un environnement économique «difficile». Ajoutant sans ambages : «J'ai appris que dans ce secteur, on dirige avec son esprit, pas avec son cœur", nous indique l’AFP. Comme pour justifier ce grand écart.
«C'est quelque chose qui va nous permettre de faire croître nos bénéfices mais aussi, plus important encore, d'atteindre la première position dans le secteur et de déplacer nos ressources très rapidement vers les [activités avec des] opportunités de croissance», a-t-il également ajouté, toujours auprès de l’AFP. Confirmant ainsi qu’une partie de ses ressources seront ré-allouées à des activités à plus forte croissance, sans véritablement dévoiler quels départements ni quelles régions du globe seront les premiers impactés par ce plan de restructuration. Il a toutefois indiqué que ces réductions devraient toucher les cadres intermédiaires, la volonté du Pdg étant d’améliorer les délais de prises de décision notamment afin d’accélérer l’exécution des opérations stratégiques du groupe. Un point que Chambers martèle depuis 2011, date à laquelle il avait sonné la charge et annoncé à ses employés du monde entier une forme de «transition» opérationnelle. Depuis, le groupe a mené plusieurs plans de suppression de postes, dont un de 1 300 postes.
Pourtant, même si John Chambers parle «d’une reprise plus lente et d’un environnement économique plus inconsistant», le groupe parvient à afficher un bénéfice net en hausse de 24,3% à quelque 10 milliards de dollars sur l’ensemble de l’année. Le chiffre d’affaires quant à lui a progressé de 5,5% sur la période pour se hisser à 48,6 milliards de dollars. Le groupe, qui a également cumulé les rachats stratégiques depuis le début 2013, comme celui de Sourcefire dernier en date (pour 2,7 milliards de dollars) dans la sécurité ou encore d' Intucell (optimisation des réseaux mobiles) pour 475 millions de dollars, mentionne toutefois un recul des activités dans les pays émergents, pointant du doigt l’Asie - notamment en Chine où les revenus ont fortement baissé. «Du côté de nos opérations en Asie-Pacifique, au Japon et en Chine, nous avons rencontré les mêmes difficultés que nos pairs, avec des commandes en baisse de 3% [au quatrième trimestre, NDLR] et des difficultés économiques qui ont affecté plusieurs de nos cinq meilleurs marchés émergents», a indiqué encore John Chambers.
En revanche, les commandes ont augmenté de 6% en Europe et de 5% dans la zone Amériques.