Open Source : la réduction des coûts comme principal avantage
Sécurité ? Innovation ? Performance ? Richesse fonctionnelle ? Non. Lorsque l’on parle d’Open Source, les entreprises françaises, sondées dans ce baromètre, place la réduction des coûts comme avantage n°1 des solutions à code ouvert.
N’en déplaise à Jim Whiteburst, CEO de Red Hat, qui affirmait lors de son discours d’inauguration du Red Hat Summit que «les utilisateurs les plus stratégiques de l’Open Source ne basculaient pas pour des considérations de prix, mais parce qu’ils sont plus agiles et plus flexibles» ( sur la vidéo YouTube, rendez-vous directement à 26 min 45), en France, les entreprises considèrent toujours la problématique de coûts comme le premier avantage des logiciels à code ouvert. C’est une des conclusions que l’on pouvait tirer du 1er observatoire de l’Open Source en France, réalisé par Adelanto pour le compte de l’éditeur Open Source n°1.
Sur un panel de 322 répondants à l’étude, il apparait que presque 71% d’entre eux considèrent toujours la réduction des coûts comme le principal avantage des solutions Open Source par rapport aux logiciels propriétaires. D’une façon générale d’ailleurs, les caractéristiques du modèle Open Source sont considérées comme les éléments qui font la différence, avant même la qualité technique des logiciels. Ainsi l’indépendance technique (56,2%) - l’absence du fameux verrou fournisseur - ainsi que les communautés (43,8%) sont davantage cités par les répondants que les performances (pour seulement 20,2% des répondants), les composants réutilisables (14%), la simplicité de déploiement (12,7%) ou encore la sécurité accrue (11,5%).
Globalement, l’échantillon des entreprises françaises ayant répondu montre une forte adhésion aux solutions Open Source. Ainsi 89,9% des responsables sondés affirment avoir mis en place des outils Open Source depuis plus deux ans. Parmi cet échantillon, ils ont même 29,5% à l’avoir fait depuis plus de 10 ans et 34,5% entre 5 et 10 ans. 25,8% ont déployé des solutions ouvertes entre 2 et 5 ans, et 4,7% depuis moins de 1 ans. Sur le panel sondé, 5,6% ont répondu ne pas avoir de solutions Open Source installées.
Sans surprise, sur celles ayant déjà déployé une solution (304), la majorité (287) l’a fait du côté du serveur, par opposition au desktop (135). En ligne ainsi avec la perception des entreprises sur l’application la plus adaptée à l’Open Source. Dans 54,6% des cas, il s’agit de l’hébergement et de la création de sites (l’Open Source est devenu presque un standard dans les CMS). Pour 44,3%, il s’agit de l’administration Systèmes et des réseaux, 31,8% des bases de données, 31,6% des OS (desktop ou serveurs) et 28,7% de la couche middleware. Suivent les serveurs de stockage à 27,5% et - étonnamment - le cloud à 22,6%.
Coté projet à 6 mois, la virtualisation ainsi que le développement d’applications, cité respectivement dans 45,3% et 44,4% des cas, sont les 2 domaines où les projets Open Source sont les plus nombreux, devant la migration de systèmes (30,4%) et la migration d’applications existantes (29,2%). Et globalement la part des dépenses logicielles dans l’Open Source sera constante en 2013, assure ce baromètre, seulement 8,07% des entreprises sondées affirmant avoir revu leur budget à la baisse dans ce domaine. En 2012, ils étaient 43,48% à avoir affecté moins de 10% de leur budget dans une solution Open Source, contre 28,8% entre 10 et 30 %, 8,7% entre 30 et 50% et plus de 4% au delà de 50% de leurs dépenses. Plus de 15% affirment toutefois ne pas y avoir dédié un centime.
Sans stratégie, peu de contributions
Enfin et c’est un point clé, malgré l’avancée notable de l’Open Source dans ce panel d’entreprises françaises, il est à noter que peu d’entre elles rapportent avoir mis en place une vraie stratégie derrière leur adoption de l’Open Source. Elles sont en effet plus de 49% à affirmer ne pas avoir défini de stratégie, contre 33,9% qui soutiennent avoir défini leur stratégie ou encore 16,8% dont la stratégie est en cours.
Difficile ainsi d’embrasser complètement le modèle de l’Open Source qui repose sur des mécanismes bien particulier comme les communautés et la contribution. Ainsi les entreprises françaises interrogées utilisent aujourd’hui les communautés en grande partie pour de la seule consultation d’informations (pour 65,6% des cas), alors que seulement 6,8% admettent une participation proactive au développement de l’Open Source et un petit 2,8% affirment reverser des développement à la communauté.