François Guerin, SAP : « la modélisation des datas doit dépasser la phase 1 du projet »
En termes de données, quels sont aujourd'hui les enjeux au niveau de la modélisation, notamment dans un contexte de développement du concept de Big Data et de besoins accrus en gouvernance ? L’enjeu majeur, c’est la connaissance que nous avons des informations présentes dans les projets, la modélisation est la représentation de cette connaissance Dans la réalité pratique, la modélisation est très souvent perçue comme un travail initial prépondérant dans les projets mais aussi comme un effort ponctuel qui ne connait pas de suite.
En termes de données, quels sont aujourd'hui les enjeux au niveau de la modélisation, notamment dans un contexte de développement du concept de Big Data et de besoins accrus en gouvernance?
L’enjeu majeur, c’est la connaissance que nous avons des informations présentes dans les projets, la modélisation est la représentation de cette connaissance
Dans la réalité pratique, la modélisation est très souvent perçue comme un travail initial prépondérant dans les projets mais aussi comme un effort ponctuel qui ne connait pas de suite. Il s’agissait ainsi jusqu’à présent, et du point de vue de la plupart des clients, de documenter la structure des données avant que celles-ci ne soient mises en production. On avait donc une approche forte en amont mais l’effort était rarement maintenu et la connaissance vite perdue. Du coup, chaque nouveau projet supposait donc un nouveau modèle. Cette logique de répétition est d’autant plus dommageable que les outils autorisent un suivi permettant de ne pas multiplier les efforts et de faire évoluer les modèles dans le temps. Mais les choses changent progressivement. Avec l’intérêt accru porté à la gouvernance, aux projets BI et au Big Data, le travail autour de la connaissance des données et de la modélisation redevient central dans une logique de qualité et de productivité.
L’enjeu porte désormais au-delà de la mission de modélisation au démarrage des projets, sur la capacité à capitaliser sur ces modèles et à les gérer dans la durée pour plus de qualité et plus de productivité. Un effort durable doit tout à la fois porter sur la qualité et la précision des modèles mais également sur la connaissance du contexte dans lequel ces modèles s’inscrivent, notamment en liens avec les descriptions des processus ou des applications. La modélisation devient une forme de chantier permanent.
A propos de Power AMC, vous parlez de gestion intégrée de la représentation de la donnée, au delà de la simple modélisation. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette approche propre à l'outil SAP?
Classiquement les clients PowerAMC n’utilisent l’outil que pour la conception de modèles de données. Mais ils se rendent désormais compte que, au-delà de cette étape initiale, il s’agit de pouvoir mettre en perspective la donnée dans un contexte intégrant par exemple des descriptions de processus ou des règles de gestion attenantes.
A titre d’exemple, un grand cabinet de conseil a construit une approche méthodologique pour des projets BI autour de PowerAMC. Les consultants utilisent l’outil pour décrire et lier ensemble les modèles de données, les interfaces, les processus de transformation, les règles de gestion, les exigences des projets et encore d’autres éléments. C’est comme cela que l’on obtient une gestion intégrée des métas donnés, un véritable référentiel autour de la donnée et au-delà du simple modèle.
SAP a récemment procédé par acquisition consolidation et intégration des technologies. Qu'en est-il au niveau de Power AMC avec BO dans un contexte décisionnel?
Nous sortons bientôt la version 16.5 de Power AMC et elle va exactement dans ce sens avec une plus grande intégration au portefeuille SAP. BO et les applications décisionnelles sont concernées au premier chef. Le premier niveau avec cette version de Power AMC, c’est de pouvoir intégrer dans la phase de modélisation la notion d’ «univers » propre à BO. Tout ce qui sera décrit/modélisé dans Power AMC pourra être utilisé très simplement dans BO pour générer un Univers afin de raccourcir les temps de développement.
Mais au-delà de BO c’est l’ensemble du portefeuille SAP qui est concerné. Nous avons par exemple intégré les caractéristiques de SAP HANA – la base de données en mémoire développée par SAP – afin de faire en sorte que les objets propre à cette plate-forme puissent être à la fois conceptualisées et documentées via Power AMC. Nous restons bien sûr agnostiques avec les fonctions d’intégration déjà existantes pour tous les SGBD comme Oracle, Sybase ou bien d’autres, mais l’avenir est à la constitution d’un outil qui intègre mieux les applications proposées par SAP et en devienne le support standard de modélisation. Ces nouveautés et d’autres apports fonctionnels arriveront au fur et à mesures des versions qui se succèdent généralement sur un rythme soutenu, au niveau de Power AMC, avec une mise à jour significative chaque année.