EMC poursuit l'intégration de son offre de sauvegarde et refond sa gamme Data Domain
Lors d'un événement à New York, la firme a évoqué l'idée d'une architecture unifiée pour la gestion de la sauvegarde et de la protection des données et a rafraichi les principaux composants matériels et logiciels de son offre de sauvegarde. Au programme, quatre nouvelles appliances Data Domain, de nouvelles moutures d'Avamar et Networker et surtout une intégration de plus en plus palpable entre les différents composants de l'offre.
Lors d’un événement organisé pour les clients et la presse à New-York, EMC a dévoilé cette semaine les dernières évolutions de son offre de protection de données à commencer par une refonte de son catalogue d’appliances de sauvegarde dédupliquée Data Domain, avec des systèmes plus capacitifs, plus performants et plus évolutifs. EMC a également présenté les dernières versions des logiciels de sauvegarde Avamar et Networker et évoqué la convergence croissante de ses deux logiciels au sein de ce qu’il appelle la Data Protection Suite. Enfin, EMC a enrichi son offre de backup en cloud Mozy, qui vise pour l’instant le marché des PME, mais que le constructeur semble vouloir de plus en plus positionner de façon agressive face à Amazon sur le marché de la sauvegarde en nuage.
L'ambition de bâtir une architecture de sauvegarde unifiée
Sans que cela soit vraiment une surprise, EMC est engagé dans un vaste travail de rationalisation de son offre de sauvegarde et de protection de données, une offre qui s’appuie sur les produits de sa division BRS (comme Data Domain, Avamar, Networker ou Mozy) mais aussi sur des solutions comme VPLEX (réplication et virtualisation de stockage à l’échelle locale ou métropolitaine pour la conception d’architecture de continuité d’activité) ou Recoverpoint (protection continue de données). Ce travail a commencé peu après l’acquisition de DataDomain et il se concrétise de plus en plus. Ainsi, les appliances Data Domain apparaissent de plus en plus comme l’infrastructure vers laquelle convergent les données de sauvegarde gérées par les différents produits de sauvegarde maison, dont Networker, DDBoost ou Avamar. L’idée est à terme de ne plus disposer que d’un "back-end" unique sur lequel sera stocké l’ensemble des données de sauvegarde, ainsi que certaines données d’archivage.
Côté logiciel, la convergence entre Networker et Avamar est plus qu’en marche, et Networker s’impose de plus en plus comme la couche qui devrait permettre à EMC de piloter l’ensemble des processus de protection de données de la firme, de la gestion des snapshots, à celle du CDP Recoverpoint, en passant par les sauvegardes réalisées via DDBoost, Networker et Avamar. Pour l’instant l’ensemble de ces technologies et de ces marques subsistent de façon indépendante, mais leur niveau d’intégration se renforce et il ne serait pas surprenant que l’an prochain ou en 2015, on voit EMC proposer une couche unifiée de gestion des sauvegardes et de la protection de données, qui serait le pendant pour ces disciplines de ce que VIPR a vocation à devenir pour le stockage.
Notons que les différents responsables d’EMC avec lesquels LeMagIT a pu discuter ont indiqué leur volonté de faire de cette plate-forme une plate-forme ouverte et n’enfermant pas les données sauvegardées dans des conteneurs propriétaires. Ils ont aussi évoqué leur souhait de tirer parti au mieux des API spécifiques des différents logiciels et plates-formes du marché (Oracle RMAN par exemple) et de fournir un reporting aussi transparent que possible sur la gestion des sauvegardes.
Une offre d’appliances de sauvegarde enrichie
Côté matériel, on retiendra le lancement d’une nouvelle famille d’appliances Data Domain, les DD2500, DD4200, DD4500 et DD7200. Ces systèmes viennent remplacer les actuels DD640, DD670, DD860 et DD890 (ces modèles resteront au catalogue pendant encore un trimestre en parallèle des nouvelles machines). Selon EMC, les performances des nouveaux systèmes (capables d’ingérer de 13,4 à 26 To par heure) sont jusqu’à quatre fois supérieures à celles des équipements qu’ils remplacent, tandis que leur capacité est jusqu’à 10 fois supérieure. Ils peuvent également supporter jusqu’à trois fois plus de flux simultanés de sauvegarde (jusqu'à 540). Le tout pour un coût au gigaoctet en recul de 38% (selon le constructeur). La migration est possible depuis les systèmes en place chez les clients, puisque les modèles des séries 4000 et 7000 supportent ce qu’EMC appelle des « data in place upgrades » à savoir la capacité de remplacer de façon transparente les contrôleurs de baies Data Domain existantes (DD690, DD860, DD880 et DD890) par ceux des nouveaux modèles tout en conservant les tiroirs de disques jusqu’alors raccordés aux anciennes appliances. Pour mémoire, l’appliance la plus performante de Symantec, le numéro deux du marché des appliances de sauvegarde sur disque a une capacité maximale 27 fois inférieure à celle du nouveau DD7200.
En parallèle de ses travaux sur la partie matérielle des baies Data Domain, EMC a également poursuivi ses travaux d’intégration des systèmes Data Domain avec les applications les plus sensibles du marché. Ainsi, les systèmes Data Domain prennent désormais en charge la sauvegarde directe de SAP HANA studio via NFS. De même, DD Boost pour Oracle RMAN supporte nativement la sauvegarde des systèmes Oracle Exadata, ainsi que celle des applications SAP fonctionnant au-dessus de bases de données Oracle. Les fonctions d’archivage, apparues l’an passé ne sont pas en reste puisque les derniers nés des systèmes Data Domain offrent désormais une intégration transparente avec les applications d’archivage d’OpenText, IBM et Dell.
Avec ces nouvelles intégrations, les systèmes Data Domain peuvent être déployés directement avec plus de 20 produits pour le stockage de fichiers, la messagerie électronique, la gestion de contenu, les bases de données et l’archivage. EMC se montre toutefois prudent en expliquant qu’il ne s’agit pas de répondre à l’ensemble des besoins d’archivage du marché. Comme l’explique Rob Emsley, le directeur du marketing produit de la division BRS, des offres comme Isilon ou Atmos sont mieux adaptées pour le stockage de grandes quantités de vidéo ou pour l’archivage massif de données Internet…
Avamar 7.0 et Networker 8.1 : toujours indépendants, mais de plus en plus intégrés
Les deux composants logiciels de la Data Protection Suite d’EMC, la solution de sauvegarde dédupliquée à la source Avamar et le logiciel de sauvegarde Networker, poursuivent leur chemin de façon indépendante, mais leur intégration se poursuit, avec à terme l’intention affichée de ne plus avoir qu’un unique parapluie pour la gestion de la protection des données.
Côté Avamar, l’intégration avec les baies Data Domain se renforce, de même que les capacités à sauvegarder les principaux composants du datacenter. Le support de la sauvegarde des environnements NAS via NDMP a ainsi été renforcé et la sauvegarde des environnements virtuels hérite d’une nouvelle fonction baptisée « VM Instant Access » qui permet de démarrer une VM directement depuis une sauvegarde sur un système Data Domain en moins de 2 minutes en cas de défaillance ou de corruption de la VM originale. Cette fonction semble directement inspirée de « l’Instant VM recovery » de Veeam Backup & Recovery qui permet de monter une VM directement depuis son emplacement de sauvegarde. L’intégration avec les environnements VMware continue d’ailleurs à se renforcer avec l’arrivée d’un nouveau plug-in pour VMware vSphere vCenter permettant aux administrateurs de gérer la sauvegarde et les restaurations depuis une interface familière.
EMC NetWorker 8.1, de son côté, apporte une nouvelle fonction innovante de pilotage et de gestion des snapshots. L’intégration avec les systèmes Data Domain est améliorée avec notamment le support de Data Domain Boost sur Fibre Channel. Cela permet des sauvegardes 50% plus rapides et des restaurations 2,5 fois plus performantes par rapport aux configurations en mode VTL. Enfin, cette version 8.1 refond en profondeur le support des environnements VMware par Networker en s’appuyant sur la technologie Avamar pour la sauvegarde des machines virtuelles. Cette fonction est le signe le plus spectaculaire de l’intégration entre les logiciels de protection de données de la marque, puisque dans la pratique, le support vieillissant de VMware par Networker a été remplacé par celui plus moderne d’Avamar
Mozy : un déploiement facilité via l'intégration d'Active Directory
On ne présente plus Mozy, la solution de sauvegarde en cloud d’EMC, conçue notamment pour la sauvegarde des postes utilisateurs. EMC a encore une fois travaillé sur la simplification de la mise en œuvre de la solution avec notamment une intégration native avec l’annuaire Active Directory. Cette intégration permet d’alléger considérablement la phase de provisioning des comptes utilisateurs, puisqu’il suffit désormais de connecter Mozy à l’annuaire de l’entreprise pour créer automatiquement les comptes utilisateurs dans le service. Cela permet une mise en route plus rapide et contribue à réduire de façon significative le coût total de possession de la solution. La gestion simplifiée des pools de stockage permet aussi de réduire le temps passé à surveiller les quotas de stockage au niveau de chaque machine. Enfin, l’activation sans clé accélère également le processus de provisioning de l’agent Mozy sur les postes des nouveaux utilisateurs.