Investissements d'avenir v2 : le numérique repeint en vert
Priorité à la transition écologique pour la seconde tranche des Investissements d'avenir. Privé de tout investissement direct massif, le numérique en fait les frais. Mais peut toutefois se consoler à la perspective des retombées indirectes dans d'autres segments - santé, robotique, transports - appelés à recevoir le soutien de l'Etat.
12 milliards d'euros supplémentaire pour le Programme d'investissements d'avenir. Depuis l'université Pierre et Marie Curie, Jean-Marc Ayrault a dévoilé hier son plan "Investir pour la France" qui doit prendre le relais de la première tranche du programme, à partir de 2016. Rappelons que cette première tranche est dotée de 35 Md€ issus du Grand Emprunt, dont 28,3 Md€ ont déjà été affectés à des projets bien identifiés.
Courant sur dix ans, ce second volet des Investissements d'avenir fait de la transition énergétique sa priorité et n'accorde qu'une place modeste à l'économie numérique, qui reçoit 600 millions. En proportion plus de deux fois moins que dans la première tranche (où 4,5 Md€ avait été alloués au domaine, dont 2 Md€ pour le déploiement du très haut débit). Même si les priorités affichées par le gouvernement semblent mieux refléter les attentes de l'industrie IT française - hors opérateurs - que lors du premier plan.
Le nouveau programme prévoit en effet d'investir dans les technologies stratégiques préparant l'Internet de demain - Fleur Pellerin a ainsi récemment confirmé le lancement d'un plan en faveur du Big Data - et de "créer un environnement favorable à la naissance de champions français du numérique", un domaine où le gouvernement a été largement critiqué, notamment à l'occasion de la fronde des "Pigeons".
Le critère vert
Mais si le chat est maigre pour le numérique, ce second volet des Investissements d'avenir devrait aussi se traduire par des retombées indirectes pour le secteur IT hexagonal. Plusieurs autres chantiers mentionnés dans ce second volet mobiliseront les technologies numériques : développement des solutions de transport de demain, incitation à la robotisation des sites industriels, mobilisation du numérique en faveur de la santé, transformation de l'action publique afin d'améliorer le service aux usagers pour ne citer que les exemples les plus saillants.
Le dispositif, lui, reste inchangé. Géré par le Commissariat général à l'investissement, que dirige Louis Gallois, le Programme d'investissements d'avenir passe par des appels à projets émis par 10 opérateurs publics partenaires, dont l'Ademe, la CDC, le CEA, le CNES ou BPI France. "Il sera toutefois tenu compte du retour d'expérience des trois premières années de fonctionnement pour simplifier et accélérer les procédures chaque fois que possible", précise le gouvernement qui ajoute que, dans ce second volet du programme, la contribution directe ou indirecte des projets présentés à l'écologie deviendra un critère de sélection. Ce sera notamment systématiquement le cas pour les projets relevant de l'économie numérique. Un gage donné par le PS à ses alliés écologistes, après le limogeage express de l'ex-ministre de l'Ecologie issue d'EELV, Delphine Batho.