PRISM marque-t-il le début d’une balkanisation d’Internet ?
«Quiconque craint que ses communications ne soient interceptées d’une manière ou d’une autre devrait éviter de passer par des serveurs américains», a recommandé ce mercredi 3 juillet le ministre allemand de l’intérieur, comme l'indique une dépêche de l’agence Associated Press.
«Quiconque craint que ses communications ne soient interceptées d’une manière ou d’une autre devrait éviter de passer par des serveurs américains», a recommandé ce mercredi 3 juillet le ministre allemand de l’intérieur, comme l'indique une dépêche de l’agence Associated Press. Avec Prism, la NSA aurait-elle ainsi franchi une ligne blanche susceptible de remettre en cause la globalisation d’Internet et des services en ligne ?
Le sujet avait notamment été abordé début 2012, à l’occasion de la RSA Conference, à San Francisco, lors d’un débat où le clivage s’avérait particulièrement marqué. Kenneth Minihan, 14e directeur de la NSA, avait alors milité en faveur d’une extension des compétences de l’agence et plus généralement, des autorités au secteur privé, au-delà du secteur public, en matière de surveillance. Les récentes révélations sur le programme Prism mettent en évidence un léger retard de phase dans ces propos.
Michael Hayden, qui lui a succédé à la fin des années 1990, s’était montré plus circonspect, soulignant la complexité du sujet dans le cadre d’un débat encore largement centré sur les Etats-Unis : «tout ce que l’on fera chez nous légitimera immédiatement ce que d’autres régimes font chez eux. C’est dangereux.»
Et d’inviter à la prudence afin d’éviter une forme de balkanisation d’Internet. Reste à savoir comment chacun réagira concrètement, à moyen comme long terme, aux révélations de Prism, qu'il s'agisse des Etats, des entreprises et des individus.