NFC en France : l’ère du développement des services serait enfin arrivée, selon l’AFSCM
Si l’on en croit l’AFSCM, le NFC serait entré dans sa phase très précieuse du développement des services, avec les projets de paiement mobile de transports publics des villes de Caen et Strasbourg. Une nouvelle phase démarre, encore loin de la déferlante des usages.
S’il est un constat généralisé lorsqu’on aborde la problématique du NFC en France, c’est que son décollage et son adoption par les industriels prend du temps. La déferlante, promise il y a quelques années, n’est pas encore arrivée. «Nous sommes toujours en phase de construction» a tenté de résumer Thierry Millet, président de l'AFSCM (Association Française du Sans Contact Mobile) et directeur du programme stratégique paiement mobile et NFC d'Orange à l’occasion d’une rencontre avec la presse. Comme une mise au point après un climat emprunt de «scepticisme et de messages contradictoires». L’AFSCM se veut aujourd’hui optimiste, mais nuancée.
Il faut dire que depuis 2010 et le lancement d’un vaste projet de test du NFC sans contact dans la ville de Nice, les usages n’ont livré que peu de résultats probants, seuls quelques projets clairsemés ont pu éclore dans l’Hexagone, notamment dans les transports, dans le paiement, mais également dans des services liés au tourisme ou à la santé. Mais, 2013 semble marquer une nouvelle étape dans l’émergence des usages du NFC en France : les villes de Caen et de Strasbourg ont ainsi présenté officiellement leur service de paiement NFC dans les transports publics. Un point de départ, puisque Toulouse a également prévu de leur emboiter le pas à la fin de l’année. Ainsi aujourd’hui, résume le président de l’association, ces initiatives ont servi de catalyseurs au NFC, faisant entrer l’écosystème du sans contact mobile dans la 3e étape de sa construction : celle «du développement de services». Une étape qui s’est faite attendre, car le NFC est sur les lèvres de la plupart des constructeurs de terminaux mobiles depuis plusieurs années.
«Nous devons passer les étapes les unes après les autres», affirme Thierry Millet. Mais «aujourd’hui, nous disposons d’éléments objectifs pour développer des services», indique-t-il, rassurant.
3,5 millions de terminaux NFC en France en mai 2013
Ainsi selon lui, la phase de standardisation du NFC est bien réglée depuis 2011. Une étape cruciale «mais complexe», car la chaîne d’intervenants du NFC est composée à la fois d’opérateurs, mais également d’organisme bancaires, de prestataires de services, d’éditeurs de solutions et de constructeurs de puces électroniques, de cartes et de terminaux mobiles. Le parc de terminaux disponibles en France compatibles avec la norme ne constitue également plus un frein. Selon les chiffres de l’AFSCM, il existe 36 modèles Cityzi de 11 constructeurs différents sur le marché français. Le parc de terminaux NFC en France est de 3,5 millions unités, selon les chiffres de mai 2013.
Des avancées ont également été réalisées dans la certifications des terminaux, commente Thierry Millet, avec la mise en place «d’un cahier de tests commun» par la GSMA qui permet de tester l’interopérabilité et la compatibilité des terminaux. Ces tests sont réalisés par des laboratoires choisis par l’association. Pour lui, cela constitue «une étape dans l’industrialisation».
Bref, si l’on regarde le verre à moitié plein, les évolutions sont notables. Restera enfin à aborder la dernière étape de cette longue rampe de lancement du NFC : l’adoption massive par les clients et surtout, en amont, l’émergence d’une industrie et d’une filière des services. Le plus gros morceaux, évidemment, que certains projets phares n’ont jamais pu passer, à l’image de Google Wallet par exemple, aux Etats-Unis.
Si certaines banques et organismes de paiement ont déjà allumé leurs projets en France, comme par exemple le Credit Mutuel ou Visa, le paiement mobile n’est vraiment pas encore entré dans les habitudes des consommateurs. Selon l’association, le parc de terminaux de paiement installés en France et compatibles NFC est de 1,1 million. Loin de la masse critique des 30%, constate Thierry Millet. «Nous en sommes à 10% des activations, et devrions atteindre 20% cette année.» Il reste encore du chemin à parcourir.