Logiciels libres : Les Affaires Etrangères et l’Agriculture détaillent un peu leur parc
Les ministères des Affaires Etrangères et de l’Agriculture sont les premiers ministères à livrer l’état du logiciel libre dans leur SI, en réponse à la question de la député Isabelle Attard.
Les ministères français, interrogés par la député Isabelle Attard fin mai, sur la mise en application de la circulaire Ayrault ainsi que sur le montant des dépenses IT, commencent à livrer leurs réponses, nous informe l’April, l’association en charge de la promotion et de défense du logiciel libre en France.
Ainsi, par voie de réponse écrite, les ministères des Affaires Etrangères, (ainsi que celui de la Francophonie, des Français de l’étranger et celui du développement - qui ont accès aux services des Affaires étrangères) et de l’Agriculture sont les premiers à s’être pliés à cet exercice de transparence.
Le ministère de l’Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt, dans sa réponse écrite, détaille ses dépenses entre 2008 et 2012. On apprend ainsi qu’en 2008, le ministère a placé 790 000 d’euros dans les logiciels dits propriétaires (bureautique et infrastructure), 1,82 million d’euros en 2009, et 2,3 millions d’euros en 2010. Cette même année, 154 000 euros ont été dépensés en logiciels libres. En 2011, les dépenses données au libre sont passées à 492 000 euros contre 1,4 million d’euros dans les logiciels propriétaires. En 2012, précise encore le ministère, 174 000 euros ont été dépensés dans le libre contre 1,9 millions d’euros dans le propriétaire.
Sur cette base, SAP (Sybase et Business Object) et VMware ont trusté les dépenses en infrastructures, qui comptent pour 95% des dépenses logicielles totales du ministère. Côté logiciels libres, les dépenses sont liées à la maintenance et au support d’outils de GED de Nuxeo, de workflow avec BonitaSoft, d’OS avec Red Hat et de supervision avec Nagios. Le ministère confirme que les chiffres 2011 prennent également en compte les dépenses autour d’OBM, une solution de collaboration.
Dans sa stratégie tournée vers le Libre en place depuis 10 ans, l’Agriculture rappelle également utiliser OpenOffice depuis 2008 sur les postes de travail et avoir généralisé l’usage du format ODF (OpenDocument). «De ce fait, le MAAF est d'ores et déjà aligné sur les orientations du SILL (socle interministériel logiciel libre établi par la direction interministérielle des systèmes d'information et de communication)», précise-t-il.
Les Affaires Etrangères ne chiffrent pas
De son côté, le ministère des Affaires Etrangères affirme dans sa réponse écrite ne pas avoir la capacité de donner les chiffres détaillés de ses dépenses en logiciels, «n’ayant pas de comptabilité analytique séparant les investissements logiciels, propriétaires ou libres». Listant ses initiatives en faveur du logiciel libre, le ministère soutient installer systématiquement LibreOffice, au côté de Microsoft Office, sur les postes de travail. «Une solution de PC portable sécurisé a été élaborée avec un socle système Linux Ubuntu», apprenons-nous également. Les site Internet du ministère sont en outre motorisés par SPIP.
Le ministère rappelle par ailleurs mener «une stratégie de développement» de son SI à partir de logiciels libres depuis 2005, une stratégie qui a permis «la mise au point d’une filière de développement ACUBE» (comprendre une plate-forme de développement), hébergée auprès de l’Adullact. Les Affaires Etrangères participent également à l’accord interministériel du support de logiciel libre (attribué à Alter Way, Capgemini et Zenika, rappelons-le). «Les agents de la direction des systèmes d'information (DSI) ont la possibilité, grâce à un marché subséquent, de commander (4727 € pour 2013) des unités de support (notamment pour Linux Debian ou Ubuntu)», précise le ministère dans sa réponse.
Rappelons qu’en réponse à une autre question écrite de la député socialiste Gwenegan Bui, le ministère du Budget avait livré quelques chiffres sur les dépenses en logiciels de l’Etat et des administrations. Les dépenses de l’administration française en logiciels non libres sont évalués à 300 millions d’euros par an.
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