Firebase, un backend en mode service pour les applications JSON

Découverte à l’occasion de la dernière édition de l’IT Press Tour, Firebase s’appuie sur l’évolution des modèles applicatifs induite par la mobilité pour offrir une sorte d’Akamai des données.

Andrew Lee est le co-fondateur et directeur technique de Firebase, une petite start-up de San Francisco, fondée en 2009 et qui emploie 7 personnes. Elle vient tout juste de lever 5,6 M$. Son concept ? Fournir un backend applicatif en mode service. En d’autres termes, là où les applications mobiles, notamment, mais pas exclusivement, s’appuient généralement sur une base de données et une couche de médiation, Firebase se propose en remplacement. Comme l’explique Andrew Lee, «les applications intègrent de plus en plus de code natif sur le terminal alors que, traditionnellement, avec les applications Web, le code se trouvait largement sur le serveur ». Avec Firebase, «tout le code est exécuté sur le client» et les données sont côté serveur. Pour lui, la difficulté de ce modèle tient notamment au besoin «d’une connexion persistante entre le client et le serveur, en temps réel. C’est très difficile à maintenir. La plupart des piles serveur ne sont pas adaptées à ça ». Ainsi, Firebase entend proposer la pile serveur adaptée à ce nouveau modèle. 

Pour cela, l’entreprise s’appuie sur les équipements de Softlayer. Et surtout en aucun cas sur des serveurs virtualisés : «nous avons besoin d’un accès direct au matériel» faute de piles réseau, dans les hyperviseurs, capables de supporter la charge, assure Andrew Lee. En outre, le rapport prix/performance «est beaucoup moins élevé sur du matériel que sur des systèmes virtuels». En pointe, l’infrastructure dont il dispose - mais qu’il ne détaillera pas - peut supporter des pointes à 400 000 connexions simultanées. D’une certaine manière, là où un Akamai fait du réseau de fourniture de contenus, lui veut faire du réseau de fourniture de données. 

Quelque 22 000 développeurs s’appuieraient déjà sur son service, dont 85 % pour des applications Web. Pour eux, ce serait une sorte de «Dropbox» permettant d’accélérer les développements. Ils accèdent aux données avec JSON : «toute sa beauté tient au fait que tout le monde parle JSON; les développeurs l’adorent et on peut tout stocker avec.» Une base de données se cache derrière mais personne n’y accède directement. Andrew Lee la compare à un «énorme objet JSON» ou «un système de fichiers». L’éventail de langages supportés reste limité à JavaScript, avec Node.js, et Objective-C, «mais notre ambition est de tout supporter », assure le co-fondateur de Firebase. La démonstration du fonctionnement du service est éloquente quant à son efficacité, et notamment pour ses capacités dans une perspective collaborative.

   

Sans surprise, le service est facturé suivant un modèle d’abonnement. Sinon qu’il ne sera pas effectivement facturé avant plusieurs mois, notamment du fait «du besoin de travailler sur le système de mesure des usages» qui sera clé pour la facturation. En outre, pour l’heure, Firebase ne propose pas à proprement parler de garantie de niveau de service. L’entreprise profite d’ailleurs de l’indulgence de premiers utilisateurs qui n’ont pas à payer. Autre lacune pour le moment, l’absence de garantie de conformité aux accords cadres sur la protection des données entre les Etats-Unis et l’Europe. Mais c’est un point qui fait l’objet d’une forte demande, selon Andrew Lee, et sur laquelle l’entreprise devra s’attacher à travailler.

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