2013, l’année des drones
La semaine dernière au Bourget, aux côtés des mastodontes comme l’A400M d’Airbus ou le SU-35 de Sukhoi, des appareils beaucoup plus petits tenaient la vedette : les drones. Ceux-ci se découvrent de nouveaux usages, au delà du domaine militaire.
La semaine dernière au Bourget, aux côtés des mastodontes comme l’A400M d’Airbus ou le SU-35 de Sukhoi, des appareils beaucoup plus petits tenaient la vedette : les drones. Ceux-ci se découvrent de nouveaux usages, au delà du domaine militaire.
UAV (Unmanned Aerial Vehicle) ou drones. Plus discrets que les géants des airs qui ont fait le show au SIAE (Salon Internationale de l’Air et de l’Espace), ces engins occupaient pourtant une place de choix dans les stands du salon et au sein des préoccupations des visiteurs du Bourget la semaine dernière. Et pour cause, leurs usages se sont largement diversifiés. Et les prix deviennent de plus en plus raisonnables. Là où un drone d’usage militaire coûte entre 20 000 et 60 000 euros, il existe de nombreux modèles jouets qui ne valent que quelques centaines d’euros. Le plus connus d’entre eux, l’AR Drone 2 de Parrot se vend aux alentours de 280 euros. Programmable simplement en utilisant les API mises à disposition par la société, il a vu son utilisation s'étendre à la surveillance aérienne, en le couplant avec une caméra Wi-fi GoPro.
Eurogiciel s’en sert à l’ESIEE, l'école de l'innovation technologique, pour apprendre aux élèves ingénieurs à maitriser les systèmes embarqués : l’objectif est de créer un plan de vol et de prise de vue en tenant compte de l’ensemble des variables liées à l’altitude, à la gestion des quatre rotors et au positionnement de l’engin. Pour Jean-Frédéric Real, vice-président de la société : « les étudiants peuvent toucher du doigt ce qu’ils programment. Alors que lorsqu’un jeune diplômé travaille sur une centrale inertielle d’avion, il ne voit rien. » Cela permet également à Eurogiciel de se positionner sur le marché des drones civils.
Cartographie, surveillance aérienne des infrastructures, coordination des secours dans la sécurité civile, ou plus simplement réalisation de vidéos promotionnelles...le marché des drones civils professionnels est encore naissant. Selon l’association internationale des fabricants de drones civils, le marché devrait attendre 5 milliards de dollars à l’horizon 2015, lorsque le ciel américain, à l’instar du ciel français, leur sera ouvert.
Outre Parrot, de nombreuses start-ups se positionnent sur ce marché comme Delta Drone, Drone RC, ou encore Flyin’ Sense. Et si l’armée française doit se rabattre sur des drones américains, les Reaper de General Atomics, deux de ses fournisseurs habituels, EADS (au travers sa filiale Cassidian) et Thales se positionnent déjà. Cassidian teste depuis un an le Copter 4 avec ERDF pour la surveillance des lignes à haute tension, et Thales test son AR100-B à grande échelle à Mexico. Reste tout de même un petit souci : la plupart des drones utilisent une variation de Linux comme système de contrôle, et se basent sur le système GPS seul pour se positionner. Le tout est assez facilement piratable comme l’a démontré l’université du Texas lors d’une démonstration aérienne à Austin en juin 2012.
Mise à jour : Contrairement à ce que nous avions écrit, la société Drone RC n'a pas commercialisé de drones pour filmer les étapes du Tour de France. Seule la société Freeway Prod réalise les prises de vue pour la Grande Boucle via ses propres technologies de drones.