Sécurité : BAE Systems s’investit pour pallier le manque de compétences
Le spécialiste britannique de la défense et de l’aérospatiale entend contribuer à un vaste effort visant à combler le manque de compétences en matière de sécurité informatique au Royaume-Uni. Un défi national dans lequel il n'est pas seul à s'impliquer.
La question des compétences disponibles en matière de sécurité informatique est également un problème outre-Manche. BAE Systems entend d’ailleurs affecter à sa branche cybersécurité, Detica, près de la moitié des jeunes diplômés qu’il recrutera cette année.
BAE Systems explique que ces perspectives illustrent le besoin croissant, au Royaume-Uni, en matière de sécurité informatique, et notamment en réponse à un coût de la cybercriminalité estimé à rien moins que 27 Md£ par le bureau d’audit public. Début juin, l’Institut britannique d’ingénierie et de technologie (IET) a même insisté : pour lui, la formation d’une nouvelle génération d’ingénieurs compétents en matière de cybersécurité est vitale pour la protection des infrastructures critiques du Royaume-Uni. L’IET a d’ailleurs annoncé la mise en place d’un partenariat avec des organisations de l’industrie IT pour établir un modèle de tutorat visant à encourager l’acquisition de compétences de cybersécurité.
Chez Detica, le directeur général Martin Sutherland explique que la croissance de l’entreprise est le reflet d’une importante demande en faveur de technologies de lutte contre les attaques informatiques, contre la fraude, et pour la protection des données. «Nous recrutons des diplômés en informatique, en ingénierie, en mathématiques et en physique et nous leur offrons un excellent programme de formation.»
Bill Walker, analyste sécurité et directeur technique du spécialiste de la formation QA souligne de son côté le besoin croissant et critique des entreprises pour combler leurs lacunes en matière de compétences en sécurité IT : «les diplômés sont un bon point de départ. Mais à long terme, les organisations ont besoin de prendre d’importantes initiatives pour attirer et conserver plus de femmes dans le domaine de la cybersécurité, où elles sont largement sous-représentées. L’initiative de BAE est bien inspirée, mais elle ne répondra qu’à une fraction du problème.»
Et Bill Walker de relever que son activité de formation en cybersécurité a plus que doublé l’an passé, mais que le potentiel est là pour une croissance encore plus importante si le Royaume-Uni entend combler son déficit de compétences : «les carrières dans le domaine de la cybersécurité semblent bien parties pour de solides perspectives. Peu importe que l’économie aille mal; la cybersécurité va continuer de croître.»
Stéphanie Daman, Pdg de Cyber Security Challenge UK, relève de son côté que le Royaume-Uni abrite une vaste communauté de personnes talentueuses qui n’ont besoin que de l’opportunité de gagner en expérience et de prendre pied dans l’industrie : «si, en tant que nation, nous voulons apporter une solution au déficit de compétences en cybersécurité, il est essentiel que nous commencions par faciliter, pour chacun, le passage de la première marche de leur carrière.» Pour elle, l’apprentissage peut être une bonne façon de procéder.
Le 15 juin, Cyber Security Challenge UK organisera d’ailleurs le premier forum de l’emploi de Londres consacré à la sécurité informatique, en partenariat avec Microsoft. Son équipe est par ailleurs sur le point de présenter le premier programme scolaire de cybersécurité du Royaume-Uni. Celui-ci intègre des concours de déchiffrement et a reçu le soutien du gouvernement britannique.
Adapté de l'anglais par la rédaction