Avec Cloud Spring 2013, Informatica porte l'intégration de données Cloud vers les métiers
La spécialiste de la gestion des données Informatica a livré une nouvelle version de sa plate-forme d’intégration de données Cloud avec pour objectif de porter davantage de fonctionnalités de sa plate-forme traditionnelle dans les nuages. Masquage de données, outils de création de workflow, MDM multi-domaines pour Salesforce sont au programme, avec une volonté de toucher toujours un peu plus les directions métiers.
Emmanuel Serrurier, Directeur général France d'Informatica
Tout à sa stratégie de s’attirer un peu plus les directions métiers et de proposer une nouvelle entrée à ses technologies, Informatica a présenté le 14 mars dernier la dernière évolution de sa plate-forme d’intégration de données dans le cloud, Informatica Cloud Spring 2013. Une version dont la vocation est de pousser un peu plus loin les fonctions d’intégration de données et de MDM dans le nuage, extraites de la plate-forme maîtresse du groupe - celle qui a fait la notoriété de la marque.
Objectif final : proposer une plate-forme unique, cloud, on-premise ou hybride, où les environnements sont étroitement interconnectés. « Nos clients avec un SI on-premise vont de plus en plus vers le cloud et souhaitent avoir à leur disposition des outils qui leur permettent de faire la même chose que l’on soit dans un environnement on-premise comme dans un mode de fonctionnement cloud. Pour échanger des données entre ces deux mondes, dans un environnement hybride », explique Emmanuel Serrurier, le directeur général France d’Informatica, nommé en février dernier, lors d’un entretien avec la rédaction.
Informatica a démarré sa stratégie Cloud baptisée "Cloud for all" en 2009, avec notamment la montée des fonctions d’intégration de données de la marque dans le cloud. « Une première version, douée de connecteurs spécifiques pour certaines applications », explique le directeur général. Cette édition Spring 2013 s’inscrit ainsi dans cette tendance. L’un des éléments clés est l’intégration avec la plate-forme cloud d’un outil de masquage de données, Cloud Data Masking, déjà présent dans la version on-premise. "La première fois qu’un tel outil est présent dans le cloud", note Informatica.
Ce module permet de ré-utiliser les données de production placées dans le cloud pour des tests. « Ce sont des fonctions qui vont sécuriser les données sensibles lors de phases de tests. Quand un client veut mettre en place des flux de traitements de données, il a besoin de travailler avec des données réelles, mais ne peut pas travailler avec ses données de production, très sensibles. il a donc besoin d’anonymiser ces fonctions », résume Emmanuel Serrurier.
Autres améliorations notables, l’ajout à la Market Place Informatica d’une cinquantaine de connecteurs, destinés à relier Informatica aux plates-formes de cloud, comme Salesforce, Amazon Redshift, Oracle CRM OnDemand par exemple. Ces connecteurs sont également accompagnés de gabarits ou modèles d’intégration - également disponibles sur le magasin applicatif d’Informatica- développés en collaboration avec les clients et les partenaires. Citons enfin des ajouts sur le terrain du MDM - une activité coeur d’Informatica - et de la qualité des données.
Cette plate-forme Cloud comporte désormais un composant MDM multi-instances. Avec pour objectif d’éviter que ne soit porté le syndrome des environnements de données en silo dans les services cloud. « Un grand groupe qui déploie Salesforce se retrouve avec plusieurs instances, de part son organisation : par pays ou par continent, ou encore par métiers. Il se retrouve dans la même problématique que dans le monde on-premise. L’information est disséminée dans plusieurs instances, sans vision unique », commente Emmanuel Serrurier.
Cette fonction enrichit ainsi le référenciel unique en puisant l’information répartie dans les différentes instances Salesforce. Cette version supporte seulement Salesforce, mais d’autres plates-formes devraient être ajoutées à terme.
Vers les directions métiers
Mais cette édition Spring 2013 vient également traduire une tendance évidente portée par cette notion de cloud : cibler un peu plus les directions métiers ainsi que leurs processus. « On sait que la donnée est la propriété des fonctions métiers. Et elles veulent définir elles-même leurs processus sans avoir à demander à l’informatique », commente-t-il.
Pour adresser cette cible métier, l’éditeur a ainsi doté sa plate-forme d’un outil de création de workflows. Baptisé Cloud Extend, ce composant de définition de processus métiers, « très demandé par le marché » indique Emmanuel Serrurier, est issu du rachat de la société Active Endpoints. Il permet de « créer et de maintenir des workflows incorporant des données de Salesforce CRM et d’autres applications Cloud ou sur site », précise Informatica, et ce via une interface utilisateur adaptée à des non-experts. L’utilisateur est ainsi guidé pas à pas via des arbres de décision, indique le directeur général.
Enfin, la DSI n’est pas complètement oubliée dans les innovations de cette mouture. Car « si le cloud donne plus de liberté côté métier, l’IT doit également garder le contrôle dans les fonctions d’administration », note Emmanuel Serrurier, qui met en avant un renforcement des fonctions de gestion de sécurité et des modules d’administration. « Cela permet par exemple de définir des plages horaires pendant lesquelles les utilisateurs métiers ne pourront pas intervenir, pour des opérations de maintenance. »
Notons enfin que si Informatica a rapproché sa plate-forme traditionnelle du monde Hadoop, pour l’heure aucun pont n’est créé entre le framework Java Open Source, clé du Big Data, et la plate-forme Cloud du groupe. « La version cloud sort plusieurs années après la version traditionnelle. Il y a une convergence de ces deux versions. On peut dont imaginer qu’à terme, tout ce qu’on met à disposition dans la version traditionnelle d’Informatica se retrouvera dans le cloud », explique le directeur général.
Le cloud, une autre porte d’entrée
Mais pour Informatica, le cloud, aujourd’hui soutenu par trois datacenters aux Etats-Unis, n’est pas qu’un simple effet de mode, veut nous rappeler Emmanuel Serrurier. Sur les 5000 clients que compte le groupe dans le monde, 1 600 utilisent les services cloud - la même proportion en France, soutient le DG. Pour le groupe, il s’agit également de s’ouvrir une nouvelle porte d’entrée vers les solutions traditionnelles d’Informatica.
« Certains sociétés, au fur et à mesure de leur utilisation de la plate-forme cloud, vont vers la version on-premise. Nous avons donc deux points d’entrée », explique-t-il. Un levier de croissance qui représente 10% du chiffre d’affaires de la société dans le monde et dont Emmanuel Serrurier prédit un avenir radieux dans l’éco-système Informatica.