Robert Enslin, SAP : « Nous devenons un fournisseur d’innovations très agile »
Patron des ventes de SAP dans le monde et membre du Global Managing Board de l’éditeur, Robert Enslin a profité de son passage en France mi septembre pour revenir avec LeMagIT sur les grandes orientations de l’éditeur, à quelques semaines de la grand messe Sapphire qui réunira partenaires, utilisateurs et éditeur à Madrid.
LeMagIT : Comment se présente la fin d’année après ce premier semestre très positif pour SAP en dépit de la crise qui traverse notamment l’Europe ?
Robert Enslin : Nous sommes vraiment sur une bonne tendance comme devrait le confirmer le 3
ème trimestre après un quarter record au 2
ème trimestre. Même si les conditions de marché demeurent compliquées, nous avons un mouvement très positif en ligne avec les prévisions établies en début d’année. Surtout le portefeuille potentiel demeure très bon. C’est pourquoi nous sommes confiants en dépit des problèmes économiques. Les entreprises ont besoin de développer leur activité en dépit de la conjoncture et nous pouvons les y aider. Nous pensons qu’il faut changer la manière de fonctionner dans les organisations pour renouer avec une croissance forte et durable. Cela passe par des innovations et SAP a choisi de se positionner à ce niveau. La pression pour produire des solutions IT meilleures est très forte et pour nous, c’est finalement plutôt porteur.
LeMagIT : Quels segments de marché font finalement fi de la crise pour porter la croissance de SAP ?
Robert Enslin : Paradoxalement, les problèmes liés à la crise nous rendent encore plus confiants dans le potentiel de nos innovations. On a une croissance importante notamment sur le cloud computing et globalement ce que nous proposons – qui est également nouveau pour SAP – est très bien accueilli que ce soit sur la mobilité, le on demand ou l’In-Memory. Nous avons déjà vendu 600 licences Hana et nous allons aller beaucoup plus loin très rapidement. Hana ne se résumera pas à un accélérateur de l’accès aux données mais est appelé à devenir une véritable plate-forme compétitive sur le marché des bases de données. Nous voulons pousser la notion de package SGBD/accélération/Big data particulièrement intégré au sein d’une plateforme globale qui va vraiment devenir très porteur pour SAP. Il y aura un portefeuille et de nombreux choix à l’intérieur. Les équipes commerciales sont d’ailleurs déjà fusionnées depuis janvier entre SAP et Sybase, très concerné par les développements à venir. Nous avons des groupes désormais réunis par famille : Application, Analytics, Cloud Computing, Mobilité et Plateforme. L’équipe autour de la plate-forme Hana a notamment été renforcée avec des effectifs en hausse de 65%, reposant notamment sur les collaborateurs de Sybase.
LeMagIT : Après BO, Sybase est en voie d’intégration donc. Qu’en est-il de SuccessFactors dont le modèle 100% on demand et la structure Start-up sont des éléments nouveaux pour SAP ?
Robert Enslin : SuccessFactors est totalement intégré à la stratégie cloud computing du groupe. Il s’agit en fait d’une ligne métier – orientée RH – dans notre organisation sur le On Demand. Nous avons également ByDesign orienté sur la finance et MySales sur le segment CRM. Un portefeuille clair avec, à chaque fois, des équipes dédiées. Sur la mobilité c’est un peu différent, on se positionne notamment sur la partie gestion de la mobilité. Nous proposons une plate-forme de développement d’applications métiers et également des outils de paiement. Nous sommes particulièrement concentrés sur l’intégration aux plates-formes existantes. Cela commence à porter ses fruits avec quelques succès notables dans le secteur de la banque notamment. La mobilité est l’un des piliers stratégiques du groupe qu’il convient de soigner. Les équipes chez SAP sont désormais alignées et l’écosystème est également en place pour pousser nos offres de plate-forme. A ce niveau, le rôle de SAP Store devient crucial avec de plus en plus d’interaction de nos partenaires.
LeMagIT : Justement, le format de distribution du logiciel propre au cloud computing peut être vu comme une menace pour l’écosystème. Comment répondez-vous à leurs préoccupations ?
Robert Enslin : Je ne sais pas si dans ce contexte, le développement de l’écosystème est plus ou moins facile à manager mais une chose est sûre : nous avons à le faire. D’autant qu’aujourd’hui en proposant la mobilité et Hana comme des plates-formes quasi standards, nous sommes obligés de nous ouvrir à nos partenaires pour les inciter à proposer des solutions adaptées, voire même d’accueillir nos concurrents pour qu’ils se « branchent » sur nos technologies. C’est le nouveau SAP qui n’est plus seulement un éditeur de logiciel mais devient un fournisseur d’innovations très agile. C’est extrêmement stimulant et les 11 000 membres des équipes commerciales que je dirige sont enthousiastes.