Jean-François Caenen, CTO de Capgemini : intégration et orchestration clés du cloud 2012

Jean-François Caenen, le directeur technique de Capgemini France, nous livre son analyse des grandes tendances en matière de Cloud Computing pour 2012. Au programme, la montée en puissance de l’intégration des services Saas et de la notion de broker, l’avénement du Paas et du data-as-a-service.

Vers un modèle de broker de services Cloud

En 2011, nous avons constaté une forte adoption du Cloud par l'intermèdiaire de la couche SaaS (software as a service), avec des entreprises qui souhaitent s’équiper d’applications CRM et ERP prêtes à l’emploi. Une tendance particulièrement confortée par ce modèle as-a-service.
En 2012, les entreprises se verront présenter un modèle performant reposant sur les solutions de plusieurs fournisseurs d’applications Saas. De cet environnement général devrait naitre un fort besoin d’intégration et d’orchestration des différents services. Comme par exemple interfacer Salesforce.com à plusieurs autres briques as-a-service, afin de créer un processus uniforme. Ce concept de "broker" de services Cloud, associée à celui d’orchestration, sera un point prépondérant du développement du cloud computing en 2012. Chez Capgemini par exemple, nous nous engageons à intégrer plusieurs applications en mode Saas les unes avec les autres tout en proposant un indicateur de prix sur une solution assemblée. Cette approche entrâine de fait une modification des modèles économiques. D’une prestation reposant sur la construction de services, nous évoluons vers une prestation de recommandation de solutions associée à une définition claire des processus d’intégration. Les contrats portent ainsi sur l’exploitation de services Saas, en y intégrant la qualité de services et la supervision, le tout dans une logique de facturation. De cette manière nous sommes beaucoup plus proche de la notion d’usage dans la manière d'appréhender la solution. 

Montée en puissance du Paas

En 2012, le marché de la plate-forme de développement dans les nuages devrait également décoller. Le Iaas est actuellement en train de prendre de l’embonpoint car ce concept offre une forte flexibilité côté infrastructures. Pourtant il reste encore beaucoup à faire, notamment en terme de gestion de la complexité. Avec le Paas, justement, une partie de cette complexité disparait et vient banaliser quelque peu la logique d’infrastructures compliquées. Je perds certes le contrôle sur l'Iaas mais j’oublie les procédures qui y sont liées, comme le redimensionnement de services par exemple. Amazon a notamment ouvert la voie en ajoutant des fonctions de plus en plus proches des développeurs.
Une des autres raisons de la montée en puissance du Paas est que ces plates-formes de développement permettent d’exposer certains services du SI, pour des usages très ciblés. Même si la migration du SI existant vers le Cloud est difficile, à cause des anciennes applications notamment, je peux toutefois profiter du Paas pour y construire des composants neufs ou spécifiques. Pour répondre à des problématiques de mobilité par exemple, on peut  mettre en place un frontal, pour certaines applications du SI, sur le Cloud. 

Cloud privé, un révélateur pour le Cloud public

Aujourd’hui le Cloud privé est un peu une mesure défensive. Cette approche de Cloud interne évolue vite et la demande sera satisfaite tôt ou tard en 2012. Mais le Cloud privé doit surtout selon moi permettre de se mettre en bonne position pour pouvoir évoluer vers le Cloud public. Il ne s’agit que d’une étape vers le nuage à vocation publique, car avec cette notion de cloud privé, les éditeurs poursuivent une stratégie de nuage interne d’entreprise, mais n’apportent pas les bénéfices réels et complets du Cloud. La notion de broker de Cloud aura ici un rôle fort à jouer. 

Database-as-a-service ou accélérer l'accès à l'information

L’accès à des données sous forme de services era également une grande tendance pour 2012. D’abord parce qu'avec le Cloud public, nous disposons d’une infrastructure pour gérer des gros volumes de données. Il se crée ainsi une opportunité pour la revente de données ainsi que pour la création de services croisant ces mêmes données. Ensuite parce que - plus près des entreprises - la construction des SI implique de repenser les applications que l’on sait aujourd’hui plus nombreuses mais douées d’une faible cohérence. Aujourd’hui, l’information est plus importante que l’application. Il s’agit donc de fournir des moyens d’accès simples à l’information et de la consommer "as-a-service". 2012 devrait ainsi être témoin de la montée en puissance des outils de BI et de traitement des données en temps réel, ainsi que des outils de consommation et de visualisation des données et de l’information as-a-service.

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