Alain Joubert, IBM : « on a tiré de la richesse de la pluralité de notre portefeuille »

Des acquisitions en rafale, une stratégie originale alliant services et logiciel sur un segment particulièrement porteur et en point d'orgue le lancement de Cognos 10, la dernière mouture de son outil analytique :Décidemment, le décisionnel est à la fête chez IBM. L’occasion pour Alain Joubert, Sales Executives – Business Analytics chez IBM France – de revenir avec nous sur ce lancement présenté comme majeur et sur sa significaiton dans le cadre plus général de la stratégie "Business Analytics" d’IBM.

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alain joubert 301110Cognos 10 sort après de nombreux mois de mouvement autour de la BI chez IBM – rachats successifs, mise en place d’un dispositif services/logiciel innovant autour de BAO – quelle étape marque ce lancement ?

Avec la sortie de Cognos 10 c’est en fait la première version majeure de cet outil phare sous l’ère IBM. Après une série de rachats d’envergure dans le domaine analytique, c’est surtout un pas très important, qui s’inscrit également totalement dans la vision services, dans l’intégration d’une offre jusqu’à présent un peu éclatée.
On peut par exemple désormais accéder directement à la bibliothèque de modèles issue de SPSS. En fait, on retrouve du SPSS un peu partout et notamment dans les briques Saas.
On a aussi tiré de la richesse de la pluralité du portefeuille. Avec Cognos 10 on a une version orientée vers l’ouverture et la modularité. L’objectif est plus que jamais que cela fonctionne avec toutes formes de couches basses et de middleware, même si, bien sûr, un certain nombre de fonctions sont particulièrement optimisées pour les outils IBM.

En quoi la stratégie Services autour de la BI est-elle impliquée ?


BAO visait à mettre en place des équipes très compétentes tant chez IBM Global business services que sur l’activité purement analytique. De fait, côté services, les équipes d’IBM sont très concernées. Avec Cognos 10, on a totalement appliqué ce principe au travers de formations, d’échanges en amont etc… Les équipes de GBS commercialisent également des produits concurrents, mais ont accuilli très positivement l'arrivée de cette version. Mais même si on pense avoir une plate-forme unique en son genre la démarche va à l’ouverture.

Pour le lancement l’accent est particulièrement mis sur le collaboratif. Qu’en est-il exactement ?

Ce ne sont pas les seules nouveautés, mais on a choisi de mettre en avant l’intégration de fonctions de réseau social liées à Lotus Connections qui permettent de faciliter la mise en relation des utilisateurs et des informations. Sur la dizaine de fonctions de Lotus, on a intégré l’activité et le search. Si le client utilise Lotus Connections il peut interopérer très facilement.
Mais au delà de Lotus, la force de Connection réside dans son ouverture et sa capacité à s'intégrer facilement à d'autres systèmes collaboratifs. Ainsi les entreprises n'ont pas à remettre systématiquement en cause leur choix d'infrastructure. Cognos BI supporte ainsi les portail - Microsoft SharePoint dans leurs versions 2003, 2007 et 2010.

Au delà du collaboratif, quelles sont les autres innovations dans la v10 ?

En fait, au delà du collaboratif sur lequel on a particulièrement insisté, Cognos donne accès à l’ensemble des fonctions BI sur un frontal unique : de l’Olap, du temps réel, des modèles prédictifs (avec SPSS). L’idée était vraiment de proposer une solution globale, intégrant l’ensemble des directions prises par IBM en quelques années au travers des différentes acquisitions. Bien sûr le collaboratif raisonne particulièrement côté utilisateurs
Mais la démarche du frontal unique est essentielle et va bien au-delà. C’est dans ce cadre qu’il faut comprendre l’intégration de la décision et de la collaboration.

Vous évoquiez les apports de SPSS pour le mode Saas. Où en est-on chez IBM de la mise à disposition d’une offre BI sous forme de services logiciels ?


Le Saas tout le monde prévoit d’y aller mais sur quel marché ? L’ensemble de nos partenaires sont prêts. Techniquement nous savons faire. Mais force est de constater que si cela a explosé sur le CRM, c’est moins le cas sur la BI. La Business Intelligence repose sur l’exploitation de données critiques que les clients ne souhaitent pas voir mutualisées par le biais des infrastructures. Nous ne sommes pas sur du transactionnel. Les utilisateurs doivent pouvoir combiner de nombreuses données difficiles à intégrer sur une interface unique. On s’adresse à des populations qui administrent leurs propres systèmes et pour l’instant nous n’observons pas vraiment de demande pour de la BI en mode Saas.

On vient d’assister à trois nouveaux rachats autour de l’information management. Quelles sont les prochaines étapes pour Business Analytics ?

J’ai le sentiment que notre portefeuille est déjà très cohérent et bien garni. Néanmoins, en tant qu’acteur global, IBM cherche toujours à améliorer son offre vis à vis des utilisateurs. On cherche maintenant à accroître notre potentiel d’outils d’aide à la décision orientés métiers ou sur des marchés de niche. C’est le sens des derniers rachats opérés avec Openpages, spécialisé dans la mise en conformité et la gestion des risques et PSS Systems, éditeur de solutions de gouvernance de l’information et Clarity Systems, spécialiste de la mise en conformité et de l’analyse financière pour les entreprises cotées.
Ces trois sociétés vont rapidement rejoindre le giron de la division Business Analytics et l’intégration devrait se faire à un bon rythme. Plus de la moitié de l’offre software d’IBM provient désormais d’acquisitions. On a donc un mode opératoire bien rodé, dont la force repose sur notre capacité à conserver les compétences. Pour OpenPages, cela devrait être d’autant plus simple que c’est un partenaire de longue date de Cognos. Avec Clarity Systems, on a également de nombreux collaborateurs communs puisqu’une partie des équipes étaient précédemment chez IBM. Comme d’habitude, on devrait intégrer tout en maintenant l’offre existante. Le cas école pour nous c’est Informix qui poursuit sa vie en dépit de l’existence antérieure de DB2 chez IBM.

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