La Commission Européenne ouvre officiellement une enquête contre Google

La Commission s'intéresse de près aux pratiques de Google suite aux plaintes de trois sociétés en Europe. Objectif : déterminer si le moteur abuse de sa position dominante sur le marché de la recherche en Europe pour dégrader le classement de concurrents potentiels. La Commission s'intéresse aussi aux pratiques commerciales du géant aujourd'hui première régie internet mondiale.

C’est désormais officiel : Google est bien la nouvelle cible des autorités de  protection de la concurrence. La Commission européenne – qui instruit le dossier du moteur de recherche depuis quelques temps déjà – vient officiellement d’ouvrir une enquête pour abus de position dominante dans la recherche en ligne. Bruxelles a précisé dans son communiqué agir sur la base de plaintes déposées par des services concurrents – plutôt de second rang – du californien citant notamment eJustice, Ciao et Foundem. Pour la petite histoire, l'Allemand Ciao est une filiale de Mcirosoft depuis 2008, date à laquelle le géant de Redmond a acquis GreenField Online, son propriétaire. Foundem, quant à lui, est membre d'icomp (initiative for a competitive marketplace) le groupe de lobbying anti-Google "parrainé" par Microsoft. eJustice est quant à lui le fruit du travail de Dominique Barella, ex-président de l'union syndicales des Magistrat. Ce moteur de recherche spécialisé dans le juridique accuse tout simplement Google de l'avoir "tué" en le déréférençant.

Le moteur de recherche en première ligne

Au cœur des interrogations de la Commission Européenne figure la façon dont le moteur traite ses concurrents potentiels. Il s'agit notamment de savoir si Google rabaisse dans ses résultats de recherche gratuits le positionnement de services concurrents ayant une approche plus verticale, concurrentes de ses propres services. En clair, l’algorithme particulièrement secret de Google va se retrouver au cœur des débats. Le moteur est soupçonné de longue date de jouer avec les variables notamment concernant la qualité et la popularité des contenus indexés. Mais jusqu’à présent rien n’est venu étayer cette thèse.

Interrogations sur les pratiques commerciales

Les pratiques commerciales de Google – qui est aujourd’hui la principale régie publicitaire Internet dans le monde – seront également examinées. Et notamment les clauses d’exclusivité dans la constitution de son réseau de partenaires affiliés.
Au final, la recherche de la vérité devrait prendre des années, rappelant en cela les procès fait à Microsoft au tournant des années 2000 et qui avaient abouti à des amendes records en Europe… après neuf années de procédures. Pour Intel – condamné récemment – les choses n’avaient pris que quatre ans.


Google faisait déjà l’objet d’enquêtes ouvertes en France, en Italie et en Allemagne qui devraient être stoppées avec la saisine des autorités européennes. Le moteur fait également l’objet d’une procédure aux Etats-Unis, dans l’Etat du Texas.

Sur le même sujet sur leMagIT :

24 fev. 2010 : Google entre officiellement dans le collimateur de Bruxelles

11 janv. 2010 : Monopole de Google : l'Allemagne à son tour menaçante

28 dec. 2009 : L’antitrust américain cherche à en savoir plus sur le rachat d’Admob par Google pour 750 M$

A lire aussi sur le MagIT :

-22 oct. 2010 : Bloomberg démonte les mécanismes d'optimisation fiscale de Google

- 01 sept. 2010 :Spécial sécurité : La Cnil aboie, la Googlecar passe

- 21 mai 2010 : Google critiqué par les pays européens pour sa collecte d'informations Wi-Fi

- 11 janv. 2010 : Taxe Google : quand Sarkozy découvre l’optimisation fiscale et l’économie numérique

- 5 janv. 2009 : L'état du monde IT : l'inquiétant Monsieur Google

Pour approfondir sur Réglementations et Souveraineté