VMware view 4.5 veut répliquer le succès de vSphere
La prochaine version de la solution VDI de VMware, View 4.5, devrait renforcer l’intégration de l'offre de virtualisation du poste de travail de l'éditeur avec son offre de virtualisation de serveurs. Elle doit en outre étendre le rôle de la solution de virtualisation des applications ThinApp. Le tout avec pour objectif de renforcer la position de l’éditeur sur le marché de la virtualisation du poste de travail et, au passage, de renforcer sa domination du marché de la virtualisation de serveurs.
Citrix et VMware ont chacun lancé de nouvelles versions de leurs solutions de virtualisation du poste de travail en 2009. Mais, selon bon nombre d'experts, XenDesktop 4 n’a pas encore révélé tout son potentiel et View 4 mérite des améliorations. Avec View 4.5, attendu cet été, VMware doit proposer des fonctions d’administrations simplifiées et renforcées ; de meilleurs ratios de consolidation des postes de travail virtuel, et une plus grande intégration entre View et ThinApp, sa solution de virtualisation d’applications. VMware a refusé tout commentaire à nos confrères de TechTarget sur ces points.
Libérer les applications de l’OS
L’une des améliorations les plus attendues avec View 4.5, est la capacité de ThinApp à virtualiser non seulement les applications des postes de travail mais aussi celles des serveurs, une réplique aux efforts effectués en ce sens depuis déjà de nombreux mois par Citrix et aussi plus récemment par Microsoft avec App-V. Todd Knapp, directeur technique de la société de conseil en informatique Envision Technology Advisors, basée à Providence, près de Boston aux Etats-Unis, explique que les projets de VMware pour ThinApp sont « impressionnants. » Retenu par un accord contractuel de non divulgation, Knapp se garde d’en dire plus. Tout juste avance-t-il que ThinApp doit « apporter à la virtualisation des postes de travail ce que Citrix a fait avec la virtualisation d’applications. »
Avec View 4.5, les utilisateurs devraient ainsi pouvoir packager des applications – serveur et poste de travail – dans des conteneurs virtuels ThinApp. Permettant ainsi à des applications de fonctionner sans avoir à poluer leur système hôte (en l'occurrence la plupart des moutures de Windows) par un quelconque processus d'installation. Ce qui au passage élimine les conflits applicatifs et supprime les questions de compatibilité et d'interactions négatives avec le système d’exploitation sous jacent – une logique qui rappelle ce que VMware a réalisé entre les serveurs et les systèmes d'exploitation avec son « Virtual Datacenter OS ».
« Si une telle fonctionnalité était livrée avec ThinApp dans la prochaine version de View, cela permettrait par exemple à des développeurs web d’assurer le test croisé leurs applications sur plusieurs navigateurs tels que IE 7, IE 8, Mozilla ou Safari sur un seul et unique poste de travail, » explique Knapp.
Une source bien au fait des projets de VMware pour View indique que les utilisateurs devraient en outre profiter d’une interface d’administration bien plus robuste et d’une meilleure capacité de montée en charge. En d’autres termes, avec View 4.5, il devrait être possible de faire supporter un plus grand nombre de postes de travail virtuels par serveur ESX. De quoi réduire le coût total de VMware View ; une solution encore considérée comme onéreuse à déployer et à opérer.
Twitter, relais d’une anticipation
Des partenaires VMware ont eu la possibilité de découvrir la prochaine version de View avec un peu d’avance. Et de louer les améliorations apportées sur les réseaux sociaux tels que Twitter. Le consultant belge Gert Van Gorp a ainsi testé la pré-version de View 4.5 et effectué ce commentaire sur Twitter : « quel progrès ! Attention, Citrix ».
Tony Wilburn, consultant en virtualisation de postes de travail chez Betis Group Inc., un cabinet de la banlieue de Washington D.C., a pu travailler sur le code de View 4.5 en version alpha (!) et apprécie déjà le travail effectué : « l’interface semble plus simple à utiliser et l’intégration des Common Access Card américaines - les cartes d'authentification JavaCard délivrées par le gouvernement aux fonctionnaires fédéraux - va les aider à pénétrer le marché fédéral. »
Plus modéré, Knapp estime que l’essentiel des améliorations de View ont été apportés entre les versions 3.5 et 4.0… même si la version 4.5 devrait encore amener l'ensemble des fonctions de l'outil à un niveau supérieur.
View, complément naturel de vSphere
Aucun acteur ne domine pour l'instant le marché émergent de la virtualisation de postes de travail et Citrix et VMware font tout pour s'accaparer le leadership.VMware indique par exemple avoir vendu un million de licences de View, même si cela ne correspond sans doute pas à la réalité des licences réellement utilisées.
Et si la prochaine version de View n'est attendue que pou rl'été, la campagne promotionnelle est déjà lancée. S'inspirant des stratégies de Microsoft, VMware entend profiter de sa position dominante sur la virtualisation de serveurs pour tenter d'inciter ses clients à utiliser ses produits de virtualisation des postes de travail. Tout acheteur d'un package vSphere devrait ainsi recevoir une licence gratuite pour 10 postes de View Premiere. L'idée est ainsi d'encourager la base installée à utiliser View plutôt que de s'intéresser à un produit tiers comme Citrix XenDesktop 4.
Cette stratégie cible toutefois ceux qui n'ont encore fait aucun choix ou qui jusqu'alors ne se sont pas intéressés à la virtualisation du poste de travail. "Si une entreprise a déjà XenApp et XenDesktop, s'en débarassera-t-elle au profit de View ? J'en doute, même si le programme d'échange mis en place par VMware pourrait aussi tenter certains" explique Wilburn said.
L'enjeu de la bataille est important. « Cette année est celle de la bataille pour le marché de la virtualisation du poste de travail , explique Knapp. «Si Citrix perd cette bataille, ils sont finis. »
Une analyse un peu rapide, d'autant qu'il convient de ne pas oublier un autre larron, Microsoft, qui a ajouté Remote Desktop Virtualization à son arsenal dans Windows Server 2008 R2 et ne semble pas décidé à s'arrêter en si bon chemin. Reste que pour Knapp, Microsoft n’est pas encore un concurrent sérieux sur ce marché : « Microsoft n’a pas de munition pour la bataille de la virtualisation du poste de travail. »
Par Bridget Botelho et Margie Semilof, SearchVirtualDesktop.Com