Electronique : Angers prend en main sa réindustrialisation
Après la liquidation de l'usine Technicolor, l'agence de développement d'Angers Loire Développement a pris le destin du site en main. Objectif : trouver un repreneur industriel après avoir redéfini le business model de l'activité et engrangé de premières commandes.
Après la débâcle de Technicolor, Angers tente de sauver son site d'électronique (plus connu sous l'appellation Thomson Angers), victime d'une liquidation judiciaire en octobre 2012. Pour ce faire, la collectivité, qui compte déjà sur son territoire un cluster spécialisé dans l'électronique professionnelle et a pour projet de créer un campus européen sur cette même thématique, mise sur une méthode originale : le portage des actifs de l'ex-société (l'outil industriel et l'immobilier) par Angers Loire Développement, l'agence de développement économique de la communauté d'agglomérations Angers Loire Métropole. "Même si tous les territoires sont touchés par cette marée de désindustrialisation, c'est une première en France", explique Elie de Foucauld, directeur d’Angers Loire Développement, à l'origine de ce projet. L'opération se concrétise, pour un total d'environ 7,5 M€, par la reprise de l'usine et de son outil industriel (sur un site de 13,5 ha en centre ville que la collectivité aurait de toute façon été obligée de réhabiliter), la communauté d'agglomérations prenant également à sa charge les frais de maintenance et de sécurisation de l'usine. En parallèle, l'agence travaille avec deux industriels (la société de sous-traitance électronique Cofidur et le groupe Minerva spécialisé dans l'équipement et les sous-ensembles industriels) sur une étude de faisabilité de nouveaux business models. Un enjeu de souveraineté nationale Car l'idée d'Elie de Foucauld n'est pas de relancer la production sur l'activité qui a périclité (les box pour opérateurs), mais de se positionner sur de nouveaux créneaux. "Notamment des sous-ensembles pour l'industrie - automobile, aéronautique... - produits en moyenne série : quelques dizaines de milliers de pièces. C'est un enjeu de souveraineté nationale : on ne peut pas conserver l'expertise française en électronique en se contentant de travailler sur des prototypes ou des petites séries", explique Elie de Foucauld. Le directeur de l'agence de développement compte d'ailleurs sur l'Etat, non pas pour participer directement au portage, mais pour trouver de premières commandes auprès de grands donneurs d'ordre nationaux. Dans l'industrie, mais aussi dans le secteur des télécoms. L'usine d'Angers a en effet besoin d'un certain niveau de commandes pour redémarrer et occuper les 80 salariés nécessaires à une reprise de l'activité à minima. Elie de Foucauld se donne jusqu'à fin juillet pour parvenir à ce résultat, faute de quoi la collectivité "refermera le dossier". Selon lui, un pool de 3 industriels serait intéressé par une reprise du site, avec, en vitesse de croisière, 150 à 200 emplois. La fermeture de l'usine en 2012 a mis au chômage 350 personnes. Seule une vingtaine auraient aujourd'hui retrouvé un emploi. (Photo: Guy Durand/Ville d'Angers) (Illustration de Une : Wikipedia)
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