Neelie Kroes veut la fin du roaming en 2014
Dans un discours particulièrement volontaire, Neelie Kroes, commissaire européenne à l’économie numérique, s’est attaquée à plusieurs points : neutralité du net, lutte contre la cybercriminalité et surtout la fin des frais d’itinérance votée juste avant les élections européennes.
Dans un discours particulièrement volontaire, Neelie Kroes, commissaire européenne à l’économie numérique, s’est attaquée à plusieurs points : neutralité du net, lutte contre la cybercriminalité et surtout la fin des frais d’itinérance votée juste avant les élections européennes.
L’heure du roaming à coût exorbitant en Europe a-t-elle sonnée ? Après Free Mobile qui offre 35 jours par an d’utilisation de sa ligne au Portugal comme si le porteur était en France, c’est à Neelie Kroes, la commissaire européenne de s’y attaquer. Dans un discours prononcé hier devant la commission en charge du marché interne et de la protection des consommateurs du Parlement européen, celle-ci a pris les coûts d’itinérance pour cible. « Je veux que vous puissiez retourner devant vos électeurs en leur disant que vous avez mis fin aux coûts d’itinérance mobile. » Concrètement, elle veut aller plus loin que l’accord de juillet 2012 qui prévoit déjà une baisse constante des tarifs jusqu’en juillet 2014 (pour atteindre 0,06 € par SMS, 0,05 € par minute d’appel reçue, 0,19 € par minute d’appel passée et 0,20 € par mégaoctet de données échangé). Neelie Kroes appelle les députés européens à faire tomber les frontières mobiles existant de facto dans un espace européen en théorie sans frontière : « Il n’y a aucun autre secteur aussi incomplet que notre marché unique européen, où les barrières sont si inutiles, et pourtant si hautes. »
Une carotte électorale comme motivation
Pour arriver à ses fins, Neelie Kroes avance un argument de poids face aux députés européens : la perspective de leurs réélections en mai 2014. En leur proposant de voter la fin du roaming dans un paquet telecom avant Pâques 2014, pour une application effective en 2015, elle leur propose de mettre ainsi à leur crédit les économies prévues pour leurs électeurs. En effet, si dans la plupart des pays européens, le coût des communications téléphoniques a plongé, les appels à l’international, y compris dans la zone euro, restent la poule aux œufs d’or des opérateurs de téléphonie. Dans son discours, Neelie Kroes souligne que les députés européens devront affronter des obstacles artificiels nombreux à cette décision, sans nommer directement les opérateurs. Un lobbying qui se fait déjà sentir, puisqu’après le discours – et bien que celui-ci soit public – l’entourage de Neelie Kroes estime que la date d’adoption de ce nouveau paquet telecom n’est pas encore déterminé. Le flou reste aussi sur la façon dont la commissaire veut renforcer la lutte contre la cybercriminalité et assurer la neutralité du Net, malgré avoir réaffirmé son attachement à ces deux domaines.